mardi 26 janvier 2010

Ce qui m'a marqué au Laos

-Que c'est difficile pour certains (beaucoup de) touristes de respecter les ''Do's and dont's'' de base qui sont affichés partout et qui expliquent comment respecter la culture laossienne. Il y a tellement de gens moches, égoïstes et / ou inconscients
-Le nombre de moines à Luang Prabang
-La jeunesse de ces moines (ils peuvent être moines d'une journée à une vie (il n'y a ni maximum ni minimum, mais ce n'est pas vrai dans TOUTES les villes... ça finance aussi leurs études)
-Comment c'est long cuire du sticky rice... mais comme c'est bon!
-Les enfants si jeunes (et si nombreux) qui font leur lavage, qui s'occupe de leur petits frères et petites soeurs et qui travaillent dans les champs et sur le bord des routes, couteau à la main (à cet âge là, nous on n'aurait à peine le droit de tenir une fourchette à part pour manger)
-Les tas d'écoliers qui poussent leurs vélos dans les pentes ahah!
-Le petit banc coussiné qui est installé sur la roue pour un 2ème passager!
-Comment j'étais triste de ne pas me rendre jusqu'à Phongsali dans le nord... Pour une fois j'ai été raisonnable et nous avons tenu compte du froid et de la condition des routes! La raison a justement eu raison du désir!
-Les tribues qui portent des serviettes de bain comme chapeau ou des peignes comme décoration
-Les habits traditionnels et les bijoux en général!
-L'immense diversité culturelle, les dizaines de différents groupes ethniques
-Les gens qui courraient vers nous lorsque nous étions à moto, les cours d'école qui se vident, les madames qui nous crient des wouuuuhouuuuuu en envoyant la main, les sabaiidi incessants, etc.
-Les villages du bord de Rivières et les paysages qui viennent avec
-Les immenses cigarettes des femmes des tribus du sud
-Les tonnes et tonnes de tas d'herbe pour faire des balais qui sèchent au soleil
-L'inconfort des tribues face à l'appareil photo
-Le fait que les touristes restent très peu longtemps dans ce pays si merveilleux en disant qu'il ''n'y a pas vraiment de choses à faire'' (!?!?!?!)
-Le nombre d'écoles. Il y en a partout (très petites, pas nécessairement en bon état, mais très nombreuses)
-À quel point les touristes changent le Laos (et plein d'autre pays) rapidement... Ils changent pour plaire, ils changent pour être populaires, ils veulent nous ressembler en espérant améliorer leur qualité de vie. Vive les organisme qui travaillent à leur montrer à préserver leur culture tout en la combinant au tourisme si c'est ce que les villages et villageois désirent... ça coûte cher, mais c'est équitable, écologique et inspirant.
-Le coût (dispendieux) de la vie comparé aux pays environnants
-La chaleur humaine, le bonheur, le partage, les sourires, les sabaiidi, etc.

lundi 25 janvier 2010

Jours 94 – 95 : Deux jours sur le Mékong!

Deux jours de bateau en direction de Huay Xai avec arrêt à Pak Beng. D'habitude, le trajet se fait à l'inverse et nous l'avons remarqué par le nombre de blancs dans les bateaux. Le premier jour, nous étions définitivement en minorité et le deuxième, il n'y en avait qu'une quinzaine qui reprenait un bateau (1/8 du bateau), alors que dans l'autre sens, il y avait deux bateaux complètement paquetés.

Bref, le premier jour a été moins agréable car le bateau était plein, il n'y avait pas vraiment moyen de circuler aussi librement que nous l'aurions voulu et les bancs étaient siiiiiiiiiii durs et étroits! C'était le même genre de bancs le lendemain, sauf que nous avions tout l'espace dont nous pouvions rêver. Il était donc facile de changer de position, de déplacer les bancs, de s'assoir parterre, etc. En plus, le premier jour il faisait froid! Pas autant que sur le bateau entre Muang Khua et Nong Khiew, mais quand même... la durée était de 9 heures cette fois-ci comparé à 5 l'autre fois!) Les paysage étaient beaux, mais je m'attendais à voir plus de petits villages. J'ai été un peu déçue je dois avouer.

Le soir, nous sommes arrivées à Pak Beng, un autre îlot touristique puisque tous les bateaux s'y arrêtent! Nous avons pris la guesthouse la moins chère et nous avons été manger de l'indien. Oui oui, un indien était perdu sur cette rive du Mékong. La nuit n'a pas été super à cause du bruit, de l'estomac encore à l'envers d'Amélie et du non-vrai-matelas, mais bon... nous nous sommes levées pas si maganées!

Destination Huay Xai (frontière avec la Thaïlande). Le bateau était presque vide et ce n'était qu'une poignée de touristes. Nous avions de la place pour dormir, danser, faire la roue, etc. Ça nous a permis de soulager fréquement nos fesses endolories par des bancs si durs! Amélie avait l'air piteux par contre, alors tout le monde s'inquiétait de son état... une dame nous a donné des médicaments qui ont fonctionné (nous le savons maintenant!).

Le paysage était, à mon avis plus intéressant que la veille... Plus de villages, plein de pêcheurs, plus de beautés naturelles! En plus c'était drôle quand nous arrêtions dans les villages car des enfants venaient vcendre des trucs à manger sur le bateau (ce qui est fréquent), mais cette journée là, ils avaient l'air particulièrement ''buisness''. Ils m'ont fait beaucoup rire avec leurs arachides à 5$ et leurs sacs de chips tout aussi chers!

L'événement du voyage sur le Mékong ?
Nous devions arriver à Huay Xai vers 17 heures ce soir là (sûrement plus tard si on compte le retard!), mais vers 16h, ça s'est mis à sentir le brûlé. Le bateau s'est arrêté et nous avons accosté à une île (petite et déserte... nous l'avons exploré... en 6 minutes) en attendant le verdicte du capitaine. Ils ont défait le moteur, remis des pièces, gossé et re-gossé et soudainement c'est reparti. Toutefois, il était trop tard pour continuer la route car le soleil se couchait et ce serait dangereux. Nous sommes donc arrêtés à un village (qui était à environ 1h de routes de la destination finale) avec 2 choix. Soit de partir en bus jusqu'à une guesthouse à l'extérieur de la ville OU rester dormir sur le bateau et ils nous feraient un souper. Les chialeux sont partis (bon débarras... surtout un Allemand qui se croyait en croisière de luxe et qui était très désagréable à la base) et les aventuriers (dont une dame de genre 60 ans qui était TROP géniale, que nous avons surnommé Mama Grills et qui avait un solution à tout) sont restés sur le bateau. Le souper a été simple, mais bon (riz frit aux légumes et oeufs). Nous avons beaucoup ris... mais ensuite, certains ont très mal dormi. Nous avions nos sacs de couchage, alors nous n'avions qu'à endurer la dureté du sol, mais d'autres n'avaient rien pour se couvrir sauf des manteaux... et ce n'était pas assez. Il faisait froid, nous faisions de la buée en respirant et le matin, il y avait une brume épaisse qui entourait le bateau... vraiment mystique comme vue... effrayant même! Malgré l'inconfort, je pense que personne n'a regretté plus de 2 minutes d'être resté car ça a été une expérience que nous n'oublierons pas! D'ailleurs, il y avait 2 Crêtois timides, mais qui m'étaient si sympathiques, qui étaient partis prendre le bus et qui avaient changé d'idée en entendant les mauvaises langues des chialeux qui étaient partis. Ils étaient satisfaits de leur choix!

Il y avait aussi un Polonais TROP génial sur le bateau qui parlait parfaitement anglais et français qui nous a demandé si nous étions de Montréal, parce que là-bas il y a un parc d'attraction trop ''awesome''... Ahaha! Il a trouvé ça bien drôle que nous y travallions!

Bref, vive ce genre d'imprévus qui te rappellent comment les choses sont différentes de chez nous, que rien n'est coulé dans le béton et que ce n'est pas grave, c'est même excitant. Nous avons réalisé quelque chose que nous savions sûrement déjà : tout est relatif. Pour nous c'était une anecdote qu'il serait amusante à raconter et pour d'autres c'était la tragédie de leur voyage! Il faut de tout pour faire un monde!

Jour 90 - 91 – 92 – 93 : Luang Prabang (patrimoine culturel mondial de l'UNESCO) et alentours

Le premier matin, nous avons commencé ça en grand : se lever aux petites heures du matin pour aller regarder les moines se promener dans les rues recueillir les dons de nourriture des gens qui leur permettent de manger cette journée là. On leur en a même donné hihi! Ils ont l'air bête à ce moment là de la journée... Ils doivent être fatigués ou irrités de trop se faire prendre un photo. Comme un petit moine a dit à un gars que nous avons rencontré : ''Sometimes, I don't want to get up, but then I do because I don't want to be hungry all day!''

Nous avons visité plusieur Wats pendant notre séjour. Celui que j'ai préféré était sur la colline Phusi. Il y avait plein de statues de Bouddha couleur or, plein de moines qui s'y promenaient (comme partout dans Luang Prabang il faut dire!), une belle vue 360 de la ville avec le Mékong qui entoure la péninsule. En plus, j'ai eu mon (bref) entretien avec un moine. Il ne parlait pas beaucoup anglais car il venait de commencer, mais assez pour échanger. Il ne savait pas s'il voulait rester moine longtemps, mais comme il voulait aller à l'Université, il n'aurait peut-être pas le choix (les moines étudient gratuitement). Ah, et il avait chaud ahah!

Nous avons visité aussi le musée national qui est l'ancien palais royal. La décoration intérieure était fabuleuse. Je me serais crue dans un compte de fées. Mais je pense que ce qui fait que j'ai trouvé ça si beau c'est que c'est décoré différement de tout ce que j'ai pu voir auparavant. Des miroirs colorés cassés en petits morceaux et disposés pour ''peindre'' des histoires partout sur les murs rouges foncés.

Le palais n'est pas très vieux et il n'a pas servi longtemps, mais il est intéressant de voir tout ce qu'ils ont été en mesure de conserver'. Il y a même une salle de cadeaux provenant de différents pays (je dois dire que ceux des États-Unis et du Canada sont définitivement les plus laids! C'est gênant!).
À part ça, nous avons passé beaucoup de temps avec notre ami Hollandais (Martin) rencontré à Muang Khua, nous avons mangé tous les soirs dans les kiosques de rues où tout le monde s'entasse sur des bancs de bois pour manger son plat, nous avons mangé pas mal de sandwichs aussi (car c'était le moins cher ahah!), nous avons erré dans le marché de nuit, dans celui des fruits, légumes, viandes et tout autres produits nécessaires à la cuisine, nous avons marché le long du Mékong, nous avons essayé de compter les moines (non... impossible, ils sont beaucoup trop nombreux), etc.

Lorsque nous étions à la recherche d'un magasin de livres usagés, nous sommes allées à L'Étranger qui a été ouvert par une Québécoise (Isabelle) il y a environ 10 ans (alors qu'elle voyageait, elle est tombée amoureuse de Luang Prabang!). C'est un hasard car nous ne savions pas que nous tomberions sur des Québécois, mais oui...! Et le plus drôle là-dedans c'est que Bruno Blanchet parle d'eux dans certains de ces articles... ils sont dans son livre La frousse autour du monde et je me souviens très bien que leur histoire m'avait marquée! Déménagée ici, la fille retourne au Québec pour le mariage de sa tante, elle rencontre le photographe de la famille du mari, trois jours plus tard, il part avec elle au Laos, 10 ans plus tard ils sont toujours ici, ils ont 2 enfants et sa mère est venue habiter avec eux pour l'aider avec ses nombreux projets. Parce que oui, ils ont une librairie-salon-de-thé, mais aussi un bar (le Hive), un Ethnic Fashion Show, un magasin équitable (le Kopnoi) et un projet qui s'appelle Stay Another Day.

Le Hive Bar c'est vraiment un superbe endroit avec une belle ambiance et plein de petits employés laossiens appliqués. Dans ce bar, ils tiennent depuis peu (nous avons été à la première!) un défilé de mode ethnique, c'est-à-dire avec les costumes d'une dizaine de tribus qu'ils ont sélectionnées. C'était vraiment amusant parce qu'on pouvait reconnaître certaines tenues que nous avions nous-mêmes vues!
Les jeunes mannequins étaient adorables et nous voyions l'enthousiasme dans leurs yeux et leurs sourires! C'est un spectacle gratuit qui se veut peut-être être un genre de cours sur la diversité culturelle laossienne. Superbe projet. Un autre projet intéressant ?

Le Kopnoi. C'est un magasin où ils vendent des produits qu'ils achètent dans des villages éloignés et ce, pour encourager la main d'oeuvre afin qu'elle ne se perde pas. Au-dessus de la boutique, l'exposition Stay Another Day qui informe les visiteurs de la réalité culturelle du pays, de ce que les habitants produisent, comment ils vivent, ce qui est approprié de faire et ce qui ne l'est pas, quelles activités faire, quel genre de compagnie supporter, quoi ne pas manquer, quoi acheter, etc. C'est super intéressant, on apprend plein de choses et ça donne plein d'idées! En plus c'est extrêmement bien fait et visuellement très beau.

Bref, ils sont plein de supers projets utiles en plus d'être amusants! Chapeau!
http://www.stay-another-day.org/

Ils nous ont dit que depuis 2-3 ans, Luang Prabang devient tellement touristique que les choses changent extrêmement vite. Avant il arrivait que toutes les guesthouses soient pleines, maintenant, il y en a tellement que c'est impossible. Les prix ont beaucoup augmentés, les gens louent leurs maisons et vont vivre en campagne, ce qui fait qu'il y a de moins en moins de Laossiens. C'est dommage je trouve!

Sinon, avec Martin, nous sommes aussi allés aux chutes de Kuang Si! J'avais vu les photos des mon ami Max et juste ça m'avait convaincu d'y aller! Je n'ai pas du tout regretté... c'était définivement les plus belles que j'ai vues au Laos. Pas les plus grosses où les plus impressionnantes, mais les plus charmantes. Elles ne tombent pas de très haut, MAIS elles tombent dans des petits bassins d'eau qui sont séparés comme le sont les cultures en terrasse (quoique plus petits) et l'eau et d'un bleu turquoise hallucinant. On peut s'y baigner, il y a même une corde de tarzan dans un des bassins. C'est tellement joli que j'aurais pu restée là à regarder les petits trous d'eau pendant des heures! À noter aux activités de ceux qui pensent se diriger dans la région!

Quoi d'autre ? Ah oui, le ballet laossien que nous avons vu dans le théâtre du Palais Royal. Mis à part les fatigants qui ne comprennent pas ce que veut dire : les photos et les films sont interdits, le spectacle était très intéressant. Je ne peux pas dire ''bon'' puisque je ne suis pas familière avec ce genre de ballet-mime où il s'agit plus d'un ballet de main où les danseurs, qui semblent être légers comme des gazelles, aterrissent (volontairement) de façon bruyante et pesante. Bref, ils retombent lourdement et donne souvent des coups dans le plancher! Les costumes sont superbes. Il y a beaucoup de masques. C'était une belle expérience culturelle sauf le dernier numéro qui était tellement long et répétitif que ça me rendait impatiente! En plus c'est le méchant qui gagne!!

Luang Prabang est donc une ville très jolie où il y a beaucoup à faire, mais où il y a encore trop de touristes. En même temps, on voudrait toujours être les seuls blancs et c'est impossible! Tant mieux si ça peut aider l'économie des pays plus pauvres et rendre les gens (toursites et natifs) heureux :)

Jour 89 : Pak Xeng à Luang Prabang en passant par Pak Ou

La nuit a été fraîche, mais nous avions de bonnes couvertures et le lao lao n'a sûrement pas nuit! Je me suis réveillée à 2 heures du matin, incapable de me rendormir tellement j'étais excitée. J'avais des papillons dans le ventre! J'étais si heureuse d'être où j'étais que ça m'empêchait de dormir, je ne voulais rater aucun moment... même pas les bruits de la nuit (comprendre les coqs et les chiens). Ça m'a pris un bon moment, mais je suis retombée dans un sommeil profond jusqu'au petit matin.

Nous sommes allées déjeuner chez nos ''amis'' qui nous ont servi ce que nous leur avions pointé du doigt dans leur cuisine. Bien remplies, nous sommes parties en faisant un vacarme encore une fois... donc pas incognitos!

Le retour vers Luang Prabang a été très rapide car il me semble que ça n'a pas pris de temps et nous embarquions sur une route asphaltée qui indiquait que nous n'étions qu'à quelques kilomètres de notre destination finale. Avant, il y avait un arrêt de prévu à l'horaire. Nous avons donc tourné à droite plutôt qu'à gauche pour se rendre aux caves de Pak Ou (ou Cave des milliers de bouddhas). Pour s'y rendre, nous devions passer à travers un petit village pour aller prendre un bateau qui nous ferait traverser le Mékong et nous déposerait au début des marches menant aux caves. En traversant, Amélie a été attirée par une musique qui, pour être honnête me donnait envie de tourner de bord tellement elle était forte. Pendant que j'étais retournée à la moto chercher une lampe de poche (dans un des sac couvert de poussière au point d'avoir changé de couleur), elle s'était déjà fait amie avec quelques personnes qui faisaient la fête. Il s'agissait d'un party pour célébrer la fin de la construction d'une nouvelle maison dans le village. Tout le village était supposé y passer à un moment dans la journée et disons que nous étions dans le ''peak'' puisque toutes les tables étaient pleine... l'alcool (Beerlao) coulait à flot, la musique était à son max et la bouffe remplissait les tables. Nous avons été invitées à se joindre à la fête, chose que nous avons fait avec plaisir. La nourriture était excellente (il y avait beaucoup de champignons délicieux), les gens étaient très enthousiastes et le verre de bière était passé d'un à l'autre sans arrêt (c'est dans ces moments là qu'on espère que personne n'est malade ou n'a de feu sauvage). J'ai été à la salle de bain à un moment donné et j'ai eu à traverser l'espace où toutes les tables étaient installées... c'était très gênant ahah! En plus, j'ai été obligée de décliner plein d'invitations à m'assoir car j'avais déjà promis à une dame d'aller à sa table. Cette dame portait d'ailleurs des bracelets blancs en corde (son bébé aussi), ce qui est supposé porter chance (ils sont portés lors d'événements spéciaux).

Bref, ce fut bien agréable, mais il a fallu s'eclipser pour aller voir ce que nous étions venues voir et retourner à Luang Prabang avant la nuit.

Nous avons pris un petit bateau, nous avons eu de la difficulté à rentrer (longue histoire qui ne vaut pas la peine d'être racontée par écrit) et nous avons fini par pénétrer dans la première cave qui est très petite, mais remplis de bouddhas de bord en bord. C'est joli.

Après, direction deuxième cave... Là où nous avons besoin d'une lampe de poche. Celle-ci était plus mystérieuse, mais pour être honnête, ce qui m'intéressait le plus à ce moment là, c'était les enfants qui étaient à l'extérieur. Ils vendaient des oiseaux mis dans des mini (quand je dis mini c'est dans le genre, la grosseur de l'oiseau) cages en bambou. Une essayait même de vendre un hibou!!! En fait, il faut les acheter pour les remettre en liberté, ça porte chance. Par contre, ils sont dressés pour revenir à la cage!

Amélie a essayé de mimer un oiseau qui s'envole, ils sont ensuite tombés sur la carte routière du Laos et l'ont observé durant de longues minutes, puis deux des petites filles ont décidé qu'elles allaient prendre des photos avec mon appareil. Elles l'ont fait, mais bien sûr, je l'ai tenu tout le long dans ma main et je l'accrochait autour de leur cou. C'était drôle et il y avait une légerté et une simplicité agréable qui entourait cet échange!

Après qu'Amélie ait flatté une poule, nous sommes revenues à Luang Prabang, au même hôtel un peu éloigné, mais moins cher et très beau que nous avions trouvé la première fois. Quelqu'un est venu chercher la moto, il n'a rien demandé pour le garde-bout brisé et il est parti en nous redonnant nos gros sacs! Liberté nous t'avons perdue!

Pour notre première soirée, nous sommes allées manger dans l'allée des petits restaurants de rue où pour entre 1 et 3$ tu peux manger à t'en rendre malade (dans les deux sens du terme). Beaucoup de barbecue, de riz, de nouilles, de légumes... de peau de buffle séchée, de carrés de graisse de porc (acheté en paquet comme des jujubes), etc.

Premier soir : miam! (car en plus on s'est pris des fruit shakes et des gâteaux aux bananes :D)

Notre périple à moto nous a donc permis d'aller plus loin et à plus d'endroits que si nous avions été en bus. Nous avons pu aller dans des villages où les touristes vont moins ou pas et s'y rendre par des routes où les bus ne passent pas... donc entrer en contact avec des gens qui ne voient pas de falengs tous les jours ou toutes les semaines. Une liberté qui a fait toute une différence pour moi et qui a sûrement aidé à faire du Laos mon coup de coeur jusqu'à maintenant!

mercredi 20 janvier 2010

Jours 79 à 88 : Un (genre de) paradis parcouru à moto

Jour 79 - 80 : Vientiane à Vang Vieng

Notre excursion c'est un tour de moto dans le nord du Laos. Amélie, moi, la moto, la route et le 1/3 de nos bagages (nous nous sommes rendues compte que nous aurions pu voyager avec que ça pendant nos 6 mois, mais bon...). Nous sommes parties de Vientiane où nous avons loué la super moto qui nous ferait faire des centaines de kilomètres tout en nous permettant de se sentir plus libres! Les horaires d'autobus et la longueur des trajets peut faire perdre beaucoup de temps. Cette fois-ci, nous n'avons pas eu à penser acheter nos billets, pas eu à marcher de guesthouse en guesthouse avec nos gros sacs, pas eu à décider plus de 24 heures à l'avance où nous allions aller le lendemain. À nous le ''vrai'' Laos (dans le sens rural... puisque 80% de la population vit en campagne) Joie.

Le premier jour, nous avons été de Vientiane à Vang Vieng. Route facile, destination douteuse. Nous ne pouvions pas nous rendre jusqu'à Luang Prabang d'un coup, nous avons donc du arrêter dans cette ville / village étrange où le faleng (étranger) est roi et où la culture laossienne n'est pas vraiment respectée. Des filles qui se promènent en bikini dans la ville, des couples qui se frenchent dans la rue, des jeunes saouls qui parlent fort et ont l'air d'imbéciles avec leurs pieds sur la table (signe de manque de respect ici), des dizaines de jeunes qui regardent la télé (Friends et Family Guy) en boucle parce qu'ils sont gelés. Je savais à quoi m'attendre puisque tous les voyageurs en parlent. Il y a deux groupes, ceux qui aiment et ceux qui détestent. Je pense que c'est deux sortes de personne qui ne se ressemblent pas vraiment... ou plutôt qui voyagent différement.

Il y a plus de blancs que de Laossiens, plus de Laossiens essayant d'agir comme le veulent les falangs (en faisant semblant de trouver le comportement de ces derniers normal) que de Laossiens agissant comme ils le font ailleurs dans le pays. C'est un monde occidental dans un Laos culturellement opposé et très pauvre. Il paraît que si on l'accepte pour ce que c'est, Vang Vieng est une ville moins désespérante, mais il faut vraiment faire un effort. Au moins, il y a une partie des touristes qui y passent qui s'y arrêtent pour faire de l'escalade, du kayak, du trekking, etc. Ça, je comprends car le paysage est magnifique. Il y a des mogothes comme dans le centre de Cuba, mais il y a beaucoup plus d'eau et et plein de rizières aux alentours. D'ailleurs, la route entre Vang Vieng et Luang Prabang est simplement magnifique aussi avec les montagnes en arrière plan. Wow.

Nous sommes tout de même restées une journée de plus car j'ai mangé du Laap au canard pas frais qui m'ont confiné à la salle de bain pendant 24 heures. Amélie aurait bien été faire du tubbing (qui consiste à descendre une rivière sur un tube et pour ceux qui le veulent, arrêter à des bars pour boire de l'alcool tout au long du trajet) en m'attendant, mais il pleuvait des cordes. Bou. Heureusement, Sharon et Mike avec qui nous avons voyagé un peu, étaient là en escale aussi et elle a passé du temps avec eux (moi aussi dans mes moments moins difficiles!!)

Jour 81 : Vang Vieng à Luang Prabang

Comme je disais : paysages grandioses et impressionnants. Chapeaux pointus à perte de vue dans les rizières. Impossible de prendre une photo incognito : dès qu'un d'entre eux te voit, un Sabaiidi est crié et tout le monde se met à rire et à envoyer la main sans arrêter jusqu'à ce que tu repartes! Ils sont si enthousiastes ces Laos!

Notre arrivée à Luang Prabang s'est fait en douceur. Nous avons découvert le marché de nuit où nous pouvons trouver tout ce dont on peut avoir envie de manger. Il y a une rue de petits restaurants extérieurs extrêmement bons marchés, à travers des vendeurs de jus de fruits et de gâteaux. Très tourisitique, mais contrairement à Hoi Anh au Vietnam, il y a plus de Laossiens que d'étrangers! Ça a l'air vraiment très beau, mais nous en saurons plus à notre retour dans cette ville à la fin de notre périple motorisé.

Jour 82 : Luang Prabang à Udom Xai

175 kilomètres chez nous ça prend peu de temps à parcourir. Ici, c'est le double ou le triple (minimum). Toutefois, en moto, c'est plus rapide. Grâce à notre ''rapidité'' très raisonnable, nous sommes arrivées en un peu plus de 5 heures dans cette ''grande ville'' à partir de laquelle nous irons plus au nord-ouest vers Muang Sing. Ici, il y a peu de choses à dire puisque la route était bonne, mais pas particulière! Rien n'est arrivé. Le seul élément à mentionner, serait peut-être mon énervement total quand j'ai croisé dans la rue deux femmes Akha (tribue importante tibéto-birmane du nord laossien) dans leurs habits traditionnels. J'appelle ça habits traditionnels pour faire comprendre qu'elles étaient habillées dans des vêtements que seules les gens des tribues portent, mais qu'elles elles portent tous les jours! Leur lot quotidien quoi... mais pas toutes par contre! Une d'entre elles devait avoir 16 ans, elle était assise parterre en attendant un bus (je crois qu'elles étaient descendues des montagnes pour vendre des trucs). Je lui ai dis un sabaiidi super enthousiaste (peut-être un peu trop), mais elle a répondu avec autant d'énergie. J'étais super émue. Elle était si belle avec ses vêtements colorés et son chapeau décoré de pièces d'argent. J'aurais tant aimé la prendre en photo, mais il est impoli de prendre les gens sans leur demander puisque certain ont peur des appareils photos (leur âme pourrait restée prise dans les clichés), mais aussi parce qu'ils sont gênés de dire non et n'aiment pas ça. De toute façon, quand on sort son ''kodak'', ça brise souvent une magie et une complicité momentanée. Tout ça pour dire, que je n'ai pas vraiment de photos de gens des tribues que nous avons rencontrés.

Et quoi dire sur Oudom Xai ? Pas particulièrement joli, très petit, mais chaleureux et confortable. Toutefois, c'est là qu'il s'est mis à faire froid. La guesthouse avait des gros draps et on a vite compris pourquoi!

Jour 83 : Udom Xai à Muang Sing en passant par Luang Nam Tha

Un semi long trajet, mais vraiment très beau. Les paysages étaient splendides et les petits villages le long de la route étaient nombreux. Nous avons commencé à voir les femmes habillées dans différents habits selon leur groupe d'appartenance. Nous avons reconnu les chapeau des Yao et ceux des Akha. J'ai réalisé plus tard que nous avions croisé des Lahu (ils portent un peigne dans leurs cheveux... je croyais que c'était une mode adolescente, mais non!), des Hmong et des Taï Lue. Je crois aussi avoir apperçu des Keu, mais je ne m'avancerai pas là-dessus car je ne suis pas certaine!

Tout au long du trajet, nous voyions des tonnes d'espèce de paille sécher le long des routes, dans les champs, sur les maisons. Les femmes, les hommes et les enfants les battaient pour enlever la poussière avant de les faire sécher, de les traiter et de les vendre. C'est une sorte de foin qu'ils prennent dans la tige d'une grosse plante verte et qui sert à fabriquer des balais. Une partie de la production va au Laos, mais la majeure partie est vendue à la Chine. Laissez-moi vous dire qu'ils en produisent vraiment beaucoup. Il y en a PARTOUT en train de sécher (il faut dire que c'est la saison!). Les adultes ont leur gros couteaux, les enfants des petits adaptés à leur grandeur. (Dès l'âge de 4 ans, on peut les voir travailler fort à la récolte, à leur lavage de vêtements, au gardiennage de leurs petits frères et soeurs... en fait, à n'importe quoi!)

Donc 1000 kips (environ 1.25$) pour un kilo de cette paille, il faut en ramasser beaucoup!

Bref, il y en avait partout autour des maisons de bois au toit en feuilles de palmiers. La route n'était très mauvaise que par endroits. Ce qui nous a ralenti quelques fois, ce sont des travaux sur ladite route. En plein milieu de l'après-midi, il n'est pas rare qu'on refasse la route, qu'on creuse un trou, etc. Notre premier arrêt, nous avons attendu 1h45 (une chance que nous n'étions pas parties trop tôt!) parce qu'ils avaient creusé un trou en plein milieu de la route (entre le flanc d'une montagne et une falaise) pour y installer un canal. Nous sommes arrivées au moment d'installer les tuyaux et nous sommes restées jusqu'à ce que le trou soit recouvert! Pas super sécuritaire, mais bon! Lao style!

Nous sommes arrêtées manger et prendre de l'essence à Luang Nam Tha qui est la base pour les treks dans la jungle. Les paysages de rizières aux alentours étaient simplement fabuleux. Le soleil reflétait dans l'eau, les buffles s'y baignaient, les enfants revenaient de l'école à byciclette, les paysans cueillaient le riz en étant trempés jusqu'aux genoux, chapeaux coniques sur la tête. J'adore.

Nous sommes arrivées à Muang Sing en milieu d'après-midi. Une rue avec en arrière plan un Wat au toit doré. L'intérêt du village ? Sa grosseur, son marché du matin et le fait que c'est une base pour aller trekker dans les villages environnants. La partie décevante ? Que les femmes qui vendent des bracelets sont plutôt harcelantes!

Jour 84 : Trek

Nous sommes parties à 9h pour marcher à travers des villages, de la forêt, des rizières, etc. Nous sommes arrêtées dans 6 villages en tout. Surtout Akha et Yao. Les premiers villages étant très près des routes où des touristes passent relativement souvent, c'était donc plein de dames qui sortent de partout pour vendre des petits bracelets, des phàa nung (leur sorte de sarong (jupes) que pratiquement toutes les femmes, adolescentes et petites filles portent en campagne... et souvent en ville), etc. Très désagréable car elles étaient très insistantes. Toutefois, c'était différent avec les habitants des villages plus éloignés. Pour se rendre encore plus dans le ''vrai'' si je peux dire, il faut marcher pendant des jours dans la montagne.

Après avoir vu des paysages qui à l'est nous montraient la Chine et à l'ouest le Myanmar, nous sommes arrêtées dans un village Akha pour la soirée et la nuit. Nous sommes arrivées comme un cheveux sur la soupe! Notre guide (Kit Kot) était un peu gêné de se pointer comme ça sans être annoncé, mais bon! Nous avons été chanceuses en même temps car ils étaient en train d'avoir un dîner avec des amis pour fêter l'adhésion d'une femme à leur commité de gestion du village. Nous dormions chez le (très jeune) chef!

Pendant le dîner, ils ont parlé beaucoup des esprits (en akha et laossien mélangé pour que le guide Tai Lu comprenne). Ils ont des esprits des rizières, des esprits des maisons, des pièces, des granges, de tout! Il y a une '' entrée des esprits'' à l'entrée de chaque village avec des sculptures et des flèches. Il ne faut pas les contrarier sinon il faut faire des sacrifices pour les calmer!!

Le dîner ''party'' était vraiment drôle. Nous avons re-mangé (nous avions déjà dîné dans le village précédent (au sticky rice (cuit dans du bambou que je n'aimais pas avant et que j'ADORE maintenant) et aux oeufs). Ils ont bu tellement de bière! Mais pas chacun une bouteille. Ils prennent un verre et ils se le passent un à un. Personne ne boit en même temps (nous avons remarqué qu'ils font ça partout). En plus, ils boivent leur verre d'un coup et laissent toujours un mini fond qu'ils vident avant de re-remplir ledit verre.

Comme c'était un repas de milieu d'après-midi, les gens prenaient leur douche à la pompe du village pendant ce temps. La grand-maman est revenue peigner ses longs cheveux dans la maison avant de mettre son chapeau noir décoré de pièces d'argent (pièces de monnaie françaises, tiges, formes sculptée avec la fonte de francs français, bracelets, etc.). Le chapeau est entièrement couvert. Malheureusement, la beauté visuelle est souvent altérée par le fait qu'elles se mettent un foulard par-dessus pour couper le vent! À ce moment-là, on voit juste la bande sur le front. Toutefois, à Muang Sing, j'en ai vu une dans un sawngthaew (bus local) qui n'avait pas de foulard et qui était toute brillante! J'aime tellement leurs bijoux! Le mélange des couleurs des vêtements et la brillance des bijoux est géniale.

Après le deuxième dîner, nous sommes allées nous promener dans le village. Beaucoup de seins nus ici... ou plutôt dépassant des vêtements. Pas de pudeur... juste du naturel!! Des jeunes adolescents jouaient au volleyball de pied (ils jouent beaucoup ici!!) des encore plus jeunes (4 à 6 ans) jouaient ensemble et plusieurs d'entre elles (les enfants-filles) avaient un petit paquet sur le dos... des bébés! C'était une ambiance super joyeuse dans le village!

Tout à coup, la dame qui vient acheter la paille à balai est arrivée avec un homme. Ils étaient en camion avec une balance pour pouvoir payer les paysans. Tous les enfants se sont regroupés autour d'elle pour regarder la pesée. Nous avons cru comprendre qu'il y avait un peu de protestation sur le prix qu'elle offrait... ce à quoi elle a du répondre : si vous n'êtes pas contents, vendez ailleurs! Tout le monde a arrêté de chigner! Les paquets de paille sortaient des maisons, les enfants en apportaient des petits, des femmes arrivant de la forêt ou du chemin en apportaient des immenses! Une en avait 40 kilos sur le dos! C'était l'événement de la soirée! Ensuite, la dame acheteuse doit donner 100 kips par kilo acheté au chef du village qui redistribue l'argent après.

Pendant que nous soupions, le chef a pris un micro pour annoncer aux villageois que le compte était terminé et qu'ils pouvaient venir récolter leur part. En quelques minutes, le village en entier était sur le balcon pendant que nous étions déjà en train de souper au buffle et aux haricots alors que la grand-mère faisait des bobines de fil avec une machine en bois qui faisait un petit bruit agaçant. Il faisait froid. Pendant la cuisson, nous sommes restées près du feu, mais après OUF! Heureusement, il y avait plusieurs couvertures pour la nuit!

On nous a offert un massage laossien avant de dormir. Qui dit non à un massage ? Moi la prochaine fois! C'était plus douloureux qu'autre chose... tellement vigoureux que ça faisait mal! J'avais hâte que ça finisse!!!!

La nuit a été bonne et le matin est arrivé vite. Les coqs se sont réveillés à 5hres et tout le village aussi! Ils se préparaient pour descendre vendre leurs produits au marché de Muang Sing.

Jour 85 : Muang Sing – Udom Xai

Ce matin là, nous sommes allées au marché du matin pour voir de quoi il s'agissait! C'est tout de même un petit événement, mais les femmes qui s'y promènent ou qui y vendent des produits sont bien colorées. Évidement, je n'ai pas vraiment pris de photo car sachant qu'ils n'aiment pas vraiment ça et que certains en ont peur, je voulais simplement profiter du moment au lieu de penser à photographier. En plus, Amélie a été monopolisée par une vieille femme qui voulait lui vendre n'importe quoi et c'était très drôle! Il fallait bien que je regarde la scène!

Après le marché, nous sommes retournées vers notre moto pour retourner vers Udom Xai qui serait notre point de départ vers notre prochaine destination! Sur la chemin, je me suis fait offrir des bracelets à n'en plus finir et ... de l'opium! J'ai ris quand elle me l'a sorti et qu'elle a essayé de le mettre dans la main. Évidement, elle n'a pas réussi et je lui ai dis que ce n'était pas bon!! Ils avaient un gros problème de consommation d'opium dans la région et ça en est encore un chez les plus vieux. Les shamans donnent ça pour guérir les maux, mais à un moment quand ils sont souvent malades, ils se ramassent à en prendre tout le temps et deviennent accros! Il ne faut pas encourager la production quand même :P !!

Bref, nous sommes retournées à Oudom Xai et encore une fois ils faisaient des travaux sur la route! Une chance qu'un tronçon de ce trajet est en très bonne condition sinon nous ne nous serions jamais rendues! En effet, entre Luang Nam Tha et l'intersection pour aller vers Oudom Xai ou la frontière chinoise, la route est MAGNIFIQUE (dans le sens de asphaltée, sans trous, très large!) pendant une bonne vingtaine de kilomètres. Des signes indiquent qu'elle a été financée par les Chinois (car il y a beaucoup de commerce entre les deux pays à cet endroit).

Rendues à Udom Xai, nous n'avons que lu, bu des chocolats chauds avec du lait condensé MIAM! Nous avions un chauffe eau dans la chambre, il ne s'agissait que d'acheter le nécessaire :) Nous avons aussi mangé et jasé avec deux jeunes Hmong (peuple qui a aidé les Français et Américains pendant les guerres et qui ont longtemps été maltraités par le reste des ''Laossiens''. D'ailleurs les gouvernements français et laossiens viennent de finir de travailler sur le retour d'environ 4000 Hmong réfugiés en Thaïlande depuis 40 ans.)

Jour 86 : Vers Muang Khua en passant par Muang La

Il faisait pas mal froid ce matin là, mais ça ne nous a pas empêché de décider d'aller plus au nord. Nous avons décidé ça la vieille avant de se coucher et nous ne l'avons pas regretté. Ça commence à être un chemin encore moins touristique que le moins touristique où nous sommes allées! Nous nous sommes donc rendue à Muang La d'abord, petit village mignon où nous avons vu des cyclistes occidentaux pédaler (il y a vraiment BEAUCOUP de gens qui font le Laos à bicyclette... nous en croisions souvent!) ensuite, direction Muang Khua dans la province de Phongsali. Froid. Ben froid.... surtout avec le vent! Au moins, nous sommes arrivées dans un village vraiment chouette. Minuscule, mais vraiment agréable! Nous en avons vite fait le tour donc nous nous commes arrêtées pour parler avec des enfants, regarder une partie de volleyball pieds, nous sommes allées au port essayer de voir si nous serions en mesure de prendre un bateau sur la rivière Nam Ou pour descendre vers Nong Khiew. C'est important de prendre des bateaux au Laos parce que ça a lontemps été LE moyen de se déplacer avant que des grosses routes soient construites! Bref, on nous dit que c'est possible, mais le lendemain, ça s'avérera plus compliqué!

Le soir, nous mangions quand deux personnes sont venues nous voir (des cyclistes que nous avions croisés sur la route... ils s'en allaient vers le Vietnam). Ils nous ont reconnu et deux d'entres eux sont venus nous parler :) Heather et Rod. Nous avons jasé toute la soirée (en fait jusqu'à 20h30 parce que dans les petits villages comme ça, tout le monde va se coucher à cette heure!) c'était vraiment intéressant! Ils sont vraiment bons d'être capables de faire ça! Surtout qu'il y a beaucoup de pentes à monter, que la route n'est pas toujours bonne, qu'il fait froid! Nous en avions tellement vu depuis Vientiane que j'espérais vraiment pouvoir parler à certains d'entre eux! Je trouve ça tellement admirable! Mission accomplie!

Jour 87 : Bateau vers Nong Khiew

Le lendemain nous avons quitté notre chambre à la salle de bain décorée par un dessin (dans la céramique) d'une femme nue (étrange), pour se diriger vers le port! Là, les complications ont commencé, mais Amélie s'est occupée de ça comme une chef! Les bateaux ne partent que s'ils ont 10 passagers ou que nous payons le prix des 10 passagers. Amélie a donc demandé au responsable du port (qui est une plage) si nous pouvions prendre un bateau avec un tour privé (il y avait 6 Suisses super aventureux (qui ont voyagé partout) qui s'étaient pris un bateau à eux seuls pour éviter d'attendre après d'autres gens). Le gars dis oui, mais soudainement, quand il est temps d'agir, il ne veut plus. Il ne veut plus mettre notre moto dans le bateau (ce qui est une pratique courante), il veut qu'on lui donne de l'argent pour que la jeep des Suisses apporte la moto à bon port (mais le chauffeur allait déjà vers Nong Khiew de toute façon...alors ça aurait du etre gratuit) bref, un tas de complications inutiles! En plus un Hollandais solitaire espérait bien se joindre à nous. Il n'y avait pas vraiment de touristes dans ce village, alors ne ne voulions pas attendre plusieurs jours pour que le compte arrive à 10! Ils se sont dis : sortez le cash! En bout de ligne, je me suis fâchée (gentiement!), j'ai dis que c'était n'importe quoi, que l'histoire changeait tout le temps et que nous allions juste faire le trajet en moto et qu'ils n'auraient pas d'argent de nous! Ah! Soudainement, ça devient moins compliqué!

Enfin bref, nous sommes tous partis (les trois passagers clandestins assis parterre) et pendant 5 heures, nous avons navigué vers Nong Khiew. Nous sommes arrêtés dans un marché de bord de rivière (le seul moyen de se déplacer rapidement est par l'eau parce que les routes font d'énormes détours et ne sont pas réellement des routes en fait). Nous sommes arrêtés manger à Muang Knoi (où nous voulions rester, mais c'était trop touristique!) et finalement Nong Khiew. Petite ville super calme, pas très peuplée. Il y a deux parties (une de chaque côté d'un pont). Une partie pour les quelques touristes qui y passent et une pour le ''vrai'' village, nous avons donc opté pour une petite chambre de ce côté. Pas d'eau chaude (en fait ils disent que oui, mais c'est compliqué d'y arriver et ce n'est qu'entre 18h et 22h, pas de lavabo (quoique ça on est habitué), squat toilette (chose normale aussi)... peinturée en rose avec les murs plein de cadres affreux et de filles toutes nues. Notre ami Martin (Hollandais) trouvait ça tellement drôle! Chaque chambre avec son lot d'images ridicules, les murs étaient en carton et il y avait des trous dedans ahah! Génial!

Jour 88 : Nong Khiew à Pak Xeng

Ça, c'était LA route la plus laossienne et intéressante du trajet. Nous avons pris une piste de terre où ce ne sont que les motos qui peuvent passer et où des villages se succèdent au milieu des montagnes (plus des collines, mais bon...) Les gens qui travaillent sur le bord de la route étaient encore plus enthousiastes et ravis de nous voir que tout ce que nous avons connu avant. Imaginez. Lorsque nous approchions des village, il s'agissait d'un ''faleng'' crié haut et fort et paf, une cour d'école vide en 15 secondes, tous les enfants venant en courrant nous encercler. Évidement, les discussions étaient pas mal... impossibles, mais les mimes nous ont permis quelques contacts. Nous étions comme des statuettes de musée lors de ces arrêts improvisés.

Malheureusement, nous avons ''pogné un trou'' et la moto est tombée sur le côté, ce qui a brisé le garde-bout. Nous avons commencé à faire un vacarme à chaque petites roches sur lesquelles nous passions (donc 100% du temps). Gênant et dérangeant quand tu arrives dans un village. Une chance que nos ''high five'' aux enfants faisaient oublier le bruit de notre engin! Tout de même, nous avons décidé de rentrer à Luang Prabang un jour d'avance pour se débarasser de ce bruit désagréable et incessant!

Toutefois, il nous restait une nuit à faire et nous l'avons passée à Pak Xeng, un petit village avec une seule guesthouse, pas de douche sauf un gros réservoir en ciment avec de l'eau glacée dedans... Il ne faisait pas chaud, mais il fallait se laver, froid pas froid, sceau pas sceau... Alors voilà, nous l'avons fait en grelottant, mais vraiment pas déçues du résultat!

Ensuite, nous sommes allées prendre un coke et une Beerlao dans un petit resto de ce mini village. Le monsieur parlait un peu français. Très peu, mais assez pour dire les prix et essayer d'apprendre des mots. Avec lui, une dame (qui elle ne parlait pas du tout notre langue) essayait par tous les moyens de nous jaser ça. Nous avons sorti un livre qu'Amélie avait reçu en cadeau et qui traduisait certaines phrases et nous avons eu bien du plaisir à échanger!!

Le soir, nous sommes retournées au restaurant où nous avions dîné et où nous avions été l'attraction encore une fois! Toutefois, en arrivant, il y avait un souper de gars (qui avait commencé vers 15hres!) qui se prolongeait. Ça n'a pas pris 30 secondes et nous étions assises avec eux qui nous invitait à boire du Lao Lao (alcool de riz!). Avec un peu (moyen) d'alcool dans le sang, nous avons mangé du porc et du sticky rice en buvant du pepsi et du lao lao (ici c'est Pepsi!). C'était vraiment excellent (et le 1/3 du prix habituel). Encore une fois notre petit livre a été bien utile puisque personne ne parlait anglais! La fille du propriétaire du resto a passé une bonne partie de la soirée à lire ledit livre et m'a ensuite montré son cahier d'anglais! Elle venait de commencer (je crois) et elle avait vraiment envie d'apprendre! Amélie a accepté que l'on découpe la section lao-anglais du livre pour la lui offrir! Elle était siiiiiiii contente!

À 20h30, le village était silencieux, tout le monde semblait fatigué... c'était le temps d'aller se coucher!

mardi 5 janvier 2010

Jours 76 – 77 – 78 - 79 : Vientiane

Notre séjour dans la capitale aura servit à se reposer tout simplement. Bien sûr, nous avons été voir les sites d'intérêt, mais ce que je retiens de cette ville c'est son calme... très calme. Peu de gens, plus de voitures qu'ailleurs, des produits ''de chez nous'' dans certains supermarchés, des hôtels et guesthouses plus dispendieux, un bord de l'eau (Mékong) en construction (des grues partout) pour en faire une promenade pleine de restaurants et de boutiques plus ''classes'', alors qu'il y a des restos improvisés déjà installés un peu partout, des gens invitants, mais pas harcelants (même les mendiants si tu ne dis pas oui du premier coup ils partent, ils sont d'ailleurs très peu nombreux), des stupas et wats dispersés à travers la ville, un marché peu bruyant, des tuk-tuks ''camions'', des brownies qui goûtent les brownies, et notre chambre d'hôtel où nous avons eu les meilleures nuits jusqu'ici : au frais, dans le silence et la noirceur. WOW!

Notre seule missions (à part dormir et manger) a été d'aller faire faire notre visa Thailandais de 2 mois (car quand nous arrivons par une frontière terrestre, on ne nous accorde que 2 semaines et c'est trop court). Mission accomplie! Après tout ce temps passé à Vientiane, nous avons hâte de continuer notre route vers le nord!

Les ''highlights'' de notre séjours dans la capitale ?

Le parc musée des buddhas. Des sculptures de divinités indoues et bouddhistes sont installées partout dans le parc. Une de ces statues est IMMENSE et c'est le ''reclining Buddha). La visite n'est pas longue, mais elle en vaut vraiment la peine. En plus, nous avons pris le mauvais chemin pour s'y rendre (c'est à 25km de Vientiane), nous avons donc eu un apperçu de la banlieu (campagne) et c'était très joli (comme pas mal partout où l'on passe je dois dire!).

Nous avons re-croisé le couple canadien-anglais (feu américain) des 4 000 îles, nous avons rencontré un papi néerlandais génial, et un autre papi français. Un soir, nous mangions quand un semi-vieux monsieur passe en vélo dans la rue, il est si cuuuuuuute que je lui fais un gros sourire. Il s'arrête et demande (en français) si nous nous connaissons. Je lui dis que non, mais que comme il avait l'air si sympathique, j'avais eu envie de lui sourire. Nous avons jasé pas mal, il avait plein d'histoires de voyage super intéressantes... c'est un grand voyageur, il a été a des milliers d'endroits. Il a travaillé en Afrique, en Asie, en Inde, etc. Sa femme (indienne) est secrétaire à l'ambassade française à Vientiane, ils y habitent donc depuis 2 ans. Il est retraité. Voilà.

Le lendemain, alors qu'Amélie venait d'appercevoir nos amis du sud, le même papi passe à vélo et nous voit. Il est content. Il nous invite à venir faire son marché avec lui. Il passera nous prendre dans 20 minutes. Cool. Nous nous sommes ensuite retrouvées chez lui, à l'ambassade où il habite avec femme et ses TROP CHOUS chiens. Nous avons pris un verre avec lui en écoutant d'autres histoires puis, comme il avait une prise de sang, il nous a déposé sur son chemin de l'hôpital pour que nous allions chercher notre visa Thai. Drôle et sympathique rencontre.

Demain matin, nous partons dans une sorte d'excursion nord laossienne dont je parlerai à notre retour dans environ 12 jours :) C'est flou, c'est un peu long, mais c'est une aventure et nous avons bien hâte!

Jours 73 - 74 : Le Bolovan Plateau à (mini) moto ou (gros) scooter + 75 : BONNE ANNÉE!

Retour aux anciennes (de toujours) amours d'Amélie pour les véhicules à moteur (2 roues) et de moi pour la liberté qui nous éloigne des routes touristiques! Le Bolovan Plateau à moto (ou scooter puissant). En gros, le trajet a été de Pakse a Tad Lo en passant par divers petits villages producteurs de thé et café. Nous nous sommes d'ailleurs arrêtées chez un producteur de thé qui vendait ses petits sachets avec sa photo dessus. Il nous a charmé!

Les paysages étaient magnifiques, les enfants toujours aussi adorables et les femmes plutôt suprenantes avec leur grosses (immenses) cigarettes roulées sur le bord de la bouche. La chose la plus marquante est sans doute que TOUS les enfants se promènent nus! En fait, ils ne se promènent pas réellement nus comme ça toujours pour aucune raison! Non, non, mais pour aller se baigner et en revenir, il n'y a pas de gêne! Leur naturel est inspirant pour nous les trop pudiques! Des petits tas de linge bordent les rivières, les chemins et les devant de maisons. Les jeunes courrent partout en dégoulinant et en riant. Plaisir assuré... surtout avec la chaleur!

Nous avons donc regardé défiler le paysage en s'arrêtant à des chutes (plutôt décevantes, je dois l'avouer) manger et prendre des photos... ou pour visiter le champs du producteur de thé que j'ai mentionné plus tôt. Certaines routes étaient excellentes, d'autres très moyennes, mais nous sommes arrivées à bon port à Tad Lo, petit village MAGNIFIQUE situé sur le bord d'un cours d'eau et de petites chutes (cette fois-ci très jolies) où les gens se baignent, se lavent, font leur lessive, lavent leur moto, pêchent, jouent, etc. Les enfants se laissent emporter par le courrant (mais reviennent facilement, ils sont bons nageurs), ils arrivent en retard à l'école tous mouillés et re-sautent à l'eau dès qu'ils en ont l'occasion.

Nous avons été dans une école de village (en gros, une grange) avec un tableau noir et quelques rangées de bancs... Des petits en uniforme et une maîtresse qui essaie d'attirer leur attention pendant que la plupart regardent dehors en attendant la liberté de la fin des classes (pas difficile d'être déconcentré, les vaches errent autour, les cochons font du bruit, les villageois s'affairent et il n'y a pas de fenêtres... quoi de mieux pour déconcentrer une gang d'enfants!! Du derrière de la classe, on peut déjà avoir une idée des plus doués, des plus gênés, des insupportables (comme je l'étais), des bavards (ça aussi j'en faisais partie), etc. J'ADORE les petites écoles de village comme ça!

Nous avons passé beaucoup de temps à la chute puisque c'était juste trop beau et paisible avec le bruit de l'eau. Nous dormions dans une hutte en bambou tellement croche que je me demandais bien comment ça se faisait qu'elle n'était pas encore tombée. Joie, ce n'est pas sur nous qu'elle est tombée non plus! Notre seule difficulté a été de commander un repas dans un restaurant de bord de rue où personne ne parlait anglais et où il n'y avait pas de menu ni d'image! Au Vietnam, nous nous serions débrouillées, mais notre niveau de laossien étant ce qu'il est, nous avons utilisé notre petit dictionnaire et un mot à la fois, nous y sommes arrivées (Amélie dirigeait la chose, je dois l'avouer!)

Il est tout de même arrivé un événement malheureux : nous avons foncé dans une madame (:S). Je dois dire par contre, que ce n'est pas du tout de la faute d'Amélie (même les autres Laossiens criaient après la dame (qui avait eu plus peur que mal) parce qu'elle est partie à la course dans la rue en sortant de derrière un camion et ce... sans regarder. La vitesse à laquelle nous allions a sans doute été la raison pour laquelle personne n'a été blessé. Mais bon... elle s'est jetée devant le scooter, les gens nous ont dit que c'était ok, de s'en aller, nous nous sommes confondues en excuses et soudainement, un gars est apparu et il a demandé de l'argent, il a essayé d'arracher mon sac et j'ai dis à Amélie (qui ne bougeait pas...sûrement le choc) de partir. Bref... un jeune m'a fait signe que c'était ok et de partir VITE! C'est ce que nous avons fait.

Nous sommes revenues tranquillement vers Pakse en ce dernier jour de l'an 2009. Au lieu d'enfourcher la moto comme nous sommes habitués de le faire chez nous, j'ai fait une grande partie du chemin assise de côté, comme toutes les femmes en Asie, c'était drôle! Ce fut une jolie excursion remplie de Sabaiidi bien sentis!

Jour de l'AN! (75) BONNE ANNÉE!

Pour fêter le jour de l'an, nous avons pris un bus de nuit vers Vientiane, la capitale (10h). Quelle originalité! Nous avions un bus couchette (le plus gros bus jamais vu) avec des lits doubles (mais limite double donc grandes personnes : s'abstenir) où les gens se couchent deux par deux avec oreillers, couvertures, eau, lingettes, télé, la totale. Nous avons dormies tout le trajet jusqu'à notre arrivée à 6 le lendemain. À minuit, la montre d'Amélie a sonné, nous nous sommes souhaitées la bonne année pour se rendormir aussitôt (c'est l'effet des gravols). En plus, nous étions bien pleines... Notre souper indien accompagné de plusieurs jus de fruits et d'une crème glacée pour dessert devait être digéré!

Arrivées dans la capitale, nous sommes montées dans un pick-up-bus pour se rendre au centre-ville. C'était beaucoup trop cher, mais tous les camions s'étaient entendus sur un prix. C'est là que nous avons observé notre premier Laossien se fâcher... contre un Irlandais qui lui disait que c'était un prix abusif. Dents serrées, veines qui ressortent, rougeur qui apparaît et voix qui monte. Oups!

J'attendais de voir les prix plus au nord du pays et je dois dire que le Laos n'est plus aussi ''cheap'' qu'il a pu l'être. Je dirais même moins que le Cambodge et le Vietnam! Étrange! Peut-être est-ce une fausse impression... à suivre!