Jour 79 - 80 : Vientiane à Vang Vieng
Notre excursion c'est un tour de moto dans le nord du Laos. Amélie, moi, la moto, la route et le 1/3 de nos bagages (nous nous sommes rendues compte que nous aurions pu voyager avec que ça pendant nos 6 mois, mais bon...). Nous sommes parties de Vientiane où nous avons loué la super moto qui nous ferait faire des centaines de kilomètres tout en nous permettant de se sentir plus libres! Les horaires d'autobus et la longueur des trajets peut faire perdre beaucoup de temps. Cette fois-ci, nous n'avons pas eu à penser acheter nos billets, pas eu à marcher de guesthouse en guesthouse avec nos gros sacs, pas eu à décider plus de 24 heures à l'avance où nous allions aller le lendemain. À nous le ''vrai'' Laos (dans le sens rural... puisque 80% de la population vit en campagne) Joie.
Le premier jour, nous avons été de Vientiane à Vang Vieng. Route facile, destination douteuse. Nous ne pouvions pas nous rendre jusqu'à Luang Prabang d'un coup, nous avons donc du arrêter dans cette ville / village étrange où le faleng (étranger) est roi et où la culture laossienne n'est pas vraiment respectée. Des filles qui se promènent en bikini dans la ville, des couples qui se frenchent dans la rue, des jeunes saouls qui parlent fort et ont l'air d'imbéciles avec leurs pieds sur la table (signe de manque de respect ici), des dizaines de jeunes qui regardent la télé (Friends et Family Guy) en boucle parce qu'ils sont gelés. Je savais à quoi m'attendre puisque tous les voyageurs en parlent. Il y a deux groupes, ceux qui aiment et ceux qui détestent. Je pense que c'est deux sortes de personne qui ne se ressemblent pas vraiment... ou plutôt qui voyagent différement.
Il y a plus de blancs que de Laossiens, plus de Laossiens essayant d'agir comme le veulent les falangs (en faisant semblant de trouver le comportement de ces derniers normal) que de Laossiens agissant comme ils le font ailleurs dans le pays. C'est un monde occidental dans un Laos culturellement opposé et très pauvre. Il paraît que si on l'accepte pour ce que c'est, Vang Vieng est une ville moins désespérante, mais il faut vraiment faire un effort. Au moins, il y a une partie des touristes qui y passent qui s'y arrêtent pour faire de l'escalade, du kayak, du trekking, etc. Ça, je comprends car le paysage est magnifique. Il y a des mogothes comme dans le centre de Cuba, mais il y a beaucoup plus d'eau et et plein de rizières aux alentours. D'ailleurs, la route entre Vang Vieng et Luang Prabang est simplement magnifique aussi avec les montagnes en arrière plan. Wow.
Nous sommes tout de même restées une journée de plus car j'ai mangé du Laap au canard pas frais qui m'ont confiné à la salle de bain pendant 24 heures. Amélie aurait bien été faire du tubbing (qui consiste à descendre une rivière sur un tube et pour ceux qui le veulent, arrêter à des bars pour boire de l'alcool tout au long du trajet) en m'attendant, mais il pleuvait des cordes. Bou. Heureusement, Sharon et Mike avec qui nous avons voyagé un peu, étaient là en escale aussi et elle a passé du temps avec eux (moi aussi dans mes moments moins difficiles!!)
Jour 81 : Vang Vieng à Luang Prabang
Comme je disais : paysages grandioses et impressionnants. Chapeaux pointus à perte de vue dans les rizières. Impossible de prendre une photo incognito : dès qu'un d'entre eux te voit, un Sabaiidi est crié et tout le monde se met à rire et à envoyer la main sans arrêter jusqu'à ce que tu repartes! Ils sont si enthousiastes ces Laos!
Notre arrivée à Luang Prabang s'est fait en douceur. Nous avons découvert le marché de nuit où nous pouvons trouver tout ce dont on peut avoir envie de manger. Il y a une rue de petits restaurants extérieurs extrêmement bons marchés, à travers des vendeurs de jus de fruits et de gâteaux. Très tourisitique, mais contrairement à Hoi Anh au Vietnam, il y a plus de Laossiens que d'étrangers! Ça a l'air vraiment très beau, mais nous en saurons plus à notre retour dans cette ville à la fin de notre périple motorisé.
Jour 82 : Luang Prabang à Udom Xai
175 kilomètres chez nous ça prend peu de temps à parcourir. Ici, c'est le double ou le triple (minimum). Toutefois, en moto, c'est plus rapide. Grâce à notre ''rapidité'' très raisonnable, nous sommes arrivées en un peu plus de 5 heures dans cette ''grande ville'' à partir de laquelle nous irons plus au nord-ouest vers Muang Sing. Ici, il y a peu de choses à dire puisque la route était bonne, mais pas particulière! Rien n'est arrivé. Le seul élément à mentionner, serait peut-être mon énervement total quand j'ai croisé dans la rue deux femmes Akha (tribue importante tibéto-birmane du nord laossien) dans leurs habits traditionnels. J'appelle ça habits traditionnels pour faire comprendre qu'elles étaient habillées dans des vêtements que seules les gens des tribues portent, mais qu'elles elles portent tous les jours! Leur lot quotidien quoi... mais pas toutes par contre! Une d'entre elles devait avoir 16 ans, elle était assise parterre en attendant un bus (je crois qu'elles étaient descendues des montagnes pour vendre des trucs). Je lui ai dis un sabaiidi super enthousiaste (peut-être un peu trop), mais elle a répondu avec autant d'énergie. J'étais super émue. Elle était si belle avec ses vêtements colorés et son chapeau décoré de pièces d'argent. J'aurais tant aimé la prendre en photo, mais il est impoli de prendre les gens sans leur demander puisque certain ont peur des appareils photos (leur âme pourrait restée prise dans les clichés), mais aussi parce qu'ils sont gênés de dire non et n'aiment pas ça. De toute façon, quand on sort son ''kodak'', ça brise souvent une magie et une complicité momentanée. Tout ça pour dire, que je n'ai pas vraiment de photos de gens des tribues que nous avons rencontrés.
Et quoi dire sur Oudom Xai ? Pas particulièrement joli, très petit, mais chaleureux et confortable. Toutefois, c'est là qu'il s'est mis à faire froid. La guesthouse avait des gros draps et on a vite compris pourquoi!
Jour 83 : Udom Xai à Muang Sing en passant par Luang Nam Tha
Un semi long trajet, mais vraiment très beau. Les paysages étaient splendides et les petits villages le long de la route étaient nombreux. Nous avons commencé à voir les femmes habillées dans différents habits selon leur groupe d'appartenance. Nous avons reconnu les chapeau des Yao et ceux des Akha. J'ai réalisé plus tard que nous avions croisé des Lahu (ils portent un peigne dans leurs cheveux... je croyais que c'était une mode adolescente, mais non!), des Hmong et des Taï Lue. Je crois aussi avoir apperçu des Keu, mais je ne m'avancerai pas là-dessus car je ne suis pas certaine!
Tout au long du trajet, nous voyions des tonnes d'espèce de paille sécher le long des routes, dans les champs, sur les maisons. Les femmes, les hommes et les enfants les battaient pour enlever la poussière avant de les faire sécher, de les traiter et de les vendre. C'est une sorte de foin qu'ils prennent dans la tige d'une grosse plante verte et qui sert à fabriquer des balais. Une partie de la production va au Laos, mais la majeure partie est vendue à la Chine. Laissez-moi vous dire qu'ils en produisent vraiment beaucoup. Il y en a PARTOUT en train de sécher (il faut dire que c'est la saison!). Les adultes ont leur gros couteaux, les enfants des petits adaptés à leur grandeur. (Dès l'âge de 4 ans, on peut les voir travailler fort à la récolte, à leur lavage de vêtements, au gardiennage de leurs petits frères et soeurs... en fait, à n'importe quoi!)
Donc 1000 kips (environ 1.25$) pour un kilo de cette paille, il faut en ramasser beaucoup!
Bref, il y en avait partout autour des maisons de bois au toit en feuilles de palmiers. La route n'était très mauvaise que par endroits. Ce qui nous a ralenti quelques fois, ce sont des travaux sur ladite route. En plein milieu de l'après-midi, il n'est pas rare qu'on refasse la route, qu'on creuse un trou, etc. Notre premier arrêt, nous avons attendu 1h45 (une chance que nous n'étions pas parties trop tôt!) parce qu'ils avaient creusé un trou en plein milieu de la route (entre le flanc d'une montagne et une falaise) pour y installer un canal. Nous sommes arrivées au moment d'installer les tuyaux et nous sommes restées jusqu'à ce que le trou soit recouvert! Pas super sécuritaire, mais bon! Lao style!
Nous sommes arrêtées manger et prendre de l'essence à Luang Nam Tha qui est la base pour les treks dans la jungle. Les paysages de rizières aux alentours étaient simplement fabuleux. Le soleil reflétait dans l'eau, les buffles s'y baignaient, les enfants revenaient de l'école à byciclette, les paysans cueillaient le riz en étant trempés jusqu'aux genoux, chapeaux coniques sur la tête. J'adore.
Nous sommes arrivées à Muang Sing en milieu d'après-midi. Une rue avec en arrière plan un Wat au toit doré. L'intérêt du village ? Sa grosseur, son marché du matin et le fait que c'est une base pour aller trekker dans les villages environnants. La partie décevante ? Que les femmes qui vendent des bracelets sont plutôt harcelantes!
Jour 84 : Trek
Nous sommes parties à 9h pour marcher à travers des villages, de la forêt, des rizières, etc. Nous sommes arrêtées dans 6 villages en tout. Surtout Akha et Yao. Les premiers villages étant très près des routes où des touristes passent relativement souvent, c'était donc plein de dames qui sortent de partout pour vendre des petits bracelets, des phàa nung (leur sorte de sarong (jupes) que pratiquement toutes les femmes, adolescentes et petites filles portent en campagne... et souvent en ville), etc. Très désagréable car elles étaient très insistantes. Toutefois, c'était différent avec les habitants des villages plus éloignés. Pour se rendre encore plus dans le ''vrai'' si je peux dire, il faut marcher pendant des jours dans la montagne.
Après avoir vu des paysages qui à l'est nous montraient la Chine et à l'ouest le Myanmar, nous sommes arrêtées dans un village Akha pour la soirée et la nuit. Nous sommes arrivées comme un cheveux sur la soupe! Notre guide (Kit Kot) était un peu gêné de se pointer comme ça sans être annoncé, mais bon! Nous avons été chanceuses en même temps car ils étaient en train d'avoir un dîner avec des amis pour fêter l'adhésion d'une femme à leur commité de gestion du village. Nous dormions chez le (très jeune) chef!
Pendant le dîner, ils ont parlé beaucoup des esprits (en akha et laossien mélangé pour que le guide Tai Lu comprenne). Ils ont des esprits des rizières, des esprits des maisons, des pièces, des granges, de tout! Il y a une '' entrée des esprits'' à l'entrée de chaque village avec des sculptures et des flèches. Il ne faut pas les contrarier sinon il faut faire des sacrifices pour les calmer!!
Le dîner ''party'' était vraiment drôle. Nous avons re-mangé (nous avions déjà dîné dans le village précédent (au sticky rice (cuit dans du bambou que je n'aimais pas avant et que j'ADORE maintenant) et aux oeufs). Ils ont bu tellement de bière! Mais pas chacun une bouteille. Ils prennent un verre et ils se le passent un à un. Personne ne boit en même temps (nous avons remarqué qu'ils font ça partout). En plus, ils boivent leur verre d'un coup et laissent toujours un mini fond qu'ils vident avant de re-remplir ledit verre.
Comme c'était un repas de milieu d'après-midi, les gens prenaient leur douche à la pompe du village pendant ce temps. La grand-maman est revenue peigner ses longs cheveux dans la maison avant de mettre son chapeau noir décoré de pièces d'argent (pièces de monnaie françaises, tiges, formes sculptée avec la fonte de francs français, bracelets, etc.). Le chapeau est entièrement couvert. Malheureusement, la beauté visuelle est souvent altérée par le fait qu'elles se mettent un foulard par-dessus pour couper le vent! À ce moment-là, on voit juste la bande sur le front. Toutefois, à Muang Sing, j'en ai vu une dans un sawngthaew (bus local) qui n'avait pas de foulard et qui était toute brillante! J'aime tellement leurs bijoux! Le mélange des couleurs des vêtements et la brillance des bijoux est géniale.
Après le deuxième dîner, nous sommes allées nous promener dans le village. Beaucoup de seins nus ici... ou plutôt dépassant des vêtements. Pas de pudeur... juste du naturel!! Des jeunes adolescents jouaient au volleyball de pied (ils jouent beaucoup ici!!) des encore plus jeunes (4 à 6 ans) jouaient ensemble et plusieurs d'entre elles (les enfants-filles) avaient un petit paquet sur le dos... des bébés! C'était une ambiance super joyeuse dans le village!
Tout à coup, la dame qui vient acheter la paille à balai est arrivée avec un homme. Ils étaient en camion avec une balance pour pouvoir payer les paysans. Tous les enfants se sont regroupés autour d'elle pour regarder la pesée. Nous avons cru comprendre qu'il y avait un peu de protestation sur le prix qu'elle offrait... ce à quoi elle a du répondre : si vous n'êtes pas contents, vendez ailleurs! Tout le monde a arrêté de chigner! Les paquets de paille sortaient des maisons, les enfants en apportaient des petits, des femmes arrivant de la forêt ou du chemin en apportaient des immenses! Une en avait 40 kilos sur le dos! C'était l'événement de la soirée! Ensuite, la dame acheteuse doit donner 100 kips par kilo acheté au chef du village qui redistribue l'argent après.
Pendant que nous soupions, le chef a pris un micro pour annoncer aux villageois que le compte était terminé et qu'ils pouvaient venir récolter leur part. En quelques minutes, le village en entier était sur le balcon pendant que nous étions déjà en train de souper au buffle et aux haricots alors que la grand-mère faisait des bobines de fil avec une machine en bois qui faisait un petit bruit agaçant. Il faisait froid. Pendant la cuisson, nous sommes restées près du feu, mais après OUF! Heureusement, il y avait plusieurs couvertures pour la nuit!
On nous a offert un massage laossien avant de dormir. Qui dit non à un massage ? Moi la prochaine fois! C'était plus douloureux qu'autre chose... tellement vigoureux que ça faisait mal! J'avais hâte que ça finisse!!!!
La nuit a été bonne et le matin est arrivé vite. Les coqs se sont réveillés à 5hres et tout le village aussi! Ils se préparaient pour descendre vendre leurs produits au marché de Muang Sing.
Jour 85 : Muang Sing – Udom Xai
Ce matin là, nous sommes allées au marché du matin pour voir de quoi il s'agissait! C'est tout de même un petit événement, mais les femmes qui s'y promènent ou qui y vendent des produits sont bien colorées. Évidement, je n'ai pas vraiment pris de photo car sachant qu'ils n'aiment pas vraiment ça et que certains en ont peur, je voulais simplement profiter du moment au lieu de penser à photographier. En plus, Amélie a été monopolisée par une vieille femme qui voulait lui vendre n'importe quoi et c'était très drôle! Il fallait bien que je regarde la scène!
Après le marché, nous sommes retournées vers notre moto pour retourner vers Udom Xai qui serait notre point de départ vers notre prochaine destination! Sur la chemin, je me suis fait offrir des bracelets à n'en plus finir et ... de l'opium! J'ai ris quand elle me l'a sorti et qu'elle a essayé de le mettre dans la main. Évidement, elle n'a pas réussi et je lui ai dis que ce n'était pas bon!! Ils avaient un gros problème de consommation d'opium dans la région et ça en est encore un chez les plus vieux. Les shamans donnent ça pour guérir les maux, mais à un moment quand ils sont souvent malades, ils se ramassent à en prendre tout le temps et deviennent accros! Il ne faut pas encourager la production quand même :P !!
Bref, nous sommes retournées à Oudom Xai et encore une fois ils faisaient des travaux sur la route! Une chance qu'un tronçon de ce trajet est en très bonne condition sinon nous ne nous serions jamais rendues! En effet, entre Luang Nam Tha et l'intersection pour aller vers Oudom Xai ou la frontière chinoise, la route est MAGNIFIQUE (dans le sens de asphaltée, sans trous, très large!) pendant une bonne vingtaine de kilomètres. Des signes indiquent qu'elle a été financée par les Chinois (car il y a beaucoup de commerce entre les deux pays à cet endroit).
Rendues à Udom Xai, nous n'avons que lu, bu des chocolats chauds avec du lait condensé MIAM! Nous avions un chauffe eau dans la chambre, il ne s'agissait que d'acheter le nécessaire :) Nous avons aussi mangé et jasé avec deux jeunes Hmong (peuple qui a aidé les Français et Américains pendant les guerres et qui ont longtemps été maltraités par le reste des ''Laossiens''. D'ailleurs les gouvernements français et laossiens viennent de finir de travailler sur le retour d'environ 4000 Hmong réfugiés en Thaïlande depuis 40 ans.)
Jour 86 : Vers Muang Khua en passant par Muang La
Il faisait pas mal froid ce matin là, mais ça ne nous a pas empêché de décider d'aller plus au nord. Nous avons décidé ça la vieille avant de se coucher et nous ne l'avons pas regretté. Ça commence à être un chemin encore moins touristique que le moins touristique où nous sommes allées! Nous nous sommes donc rendue à Muang La d'abord, petit village mignon où nous avons vu des cyclistes occidentaux pédaler (il y a vraiment BEAUCOUP de gens qui font le Laos à bicyclette... nous en croisions souvent!) ensuite, direction Muang Khua dans la province de Phongsali. Froid. Ben froid.... surtout avec le vent! Au moins, nous sommes arrivées dans un village vraiment chouette. Minuscule, mais vraiment agréable! Nous en avons vite fait le tour donc nous nous commes arrêtées pour parler avec des enfants, regarder une partie de volleyball pieds, nous sommes allées au port essayer de voir si nous serions en mesure de prendre un bateau sur la rivière Nam Ou pour descendre vers Nong Khiew. C'est important de prendre des bateaux au Laos parce que ça a lontemps été LE moyen de se déplacer avant que des grosses routes soient construites! Bref, on nous dit que c'est possible, mais le lendemain, ça s'avérera plus compliqué!
Le soir, nous mangions quand deux personnes sont venues nous voir (des cyclistes que nous avions croisés sur la route... ils s'en allaient vers le Vietnam). Ils nous ont reconnu et deux d'entres eux sont venus nous parler :) Heather et Rod. Nous avons jasé toute la soirée (en fait jusqu'à 20h30 parce que dans les petits villages comme ça, tout le monde va se coucher à cette heure!) c'était vraiment intéressant! Ils sont vraiment bons d'être capables de faire ça! Surtout qu'il y a beaucoup de pentes à monter, que la route n'est pas toujours bonne, qu'il fait froid! Nous en avions tellement vu depuis Vientiane que j'espérais vraiment pouvoir parler à certains d'entre eux! Je trouve ça tellement admirable! Mission accomplie!
Jour 87 : Bateau vers Nong Khiew
Le lendemain nous avons quitté notre chambre à la salle de bain décorée par un dessin (dans la céramique) d'une femme nue (étrange), pour se diriger vers le port! Là, les complications ont commencé, mais Amélie s'est occupée de ça comme une chef! Les bateaux ne partent que s'ils ont 10 passagers ou que nous payons le prix des 10 passagers. Amélie a donc demandé au responsable du port (qui est une plage) si nous pouvions prendre un bateau avec un tour privé (il y avait 6 Suisses super aventureux (qui ont voyagé partout) qui s'étaient pris un bateau à eux seuls pour éviter d'attendre après d'autres gens). Le gars dis oui, mais soudainement, quand il est temps d'agir, il ne veut plus. Il ne veut plus mettre notre moto dans le bateau (ce qui est une pratique courante), il veut qu'on lui donne de l'argent pour que la jeep des Suisses apporte la moto à bon port (mais le chauffeur allait déjà vers Nong Khiew de toute façon...alors ça aurait du etre gratuit) bref, un tas de complications inutiles! En plus un Hollandais solitaire espérait bien se joindre à nous. Il n'y avait pas vraiment de touristes dans ce village, alors ne ne voulions pas attendre plusieurs jours pour que le compte arrive à 10! Ils se sont dis : sortez le cash! En bout de ligne, je me suis fâchée (gentiement!), j'ai dis que c'était n'importe quoi, que l'histoire changeait tout le temps et que nous allions juste faire le trajet en moto et qu'ils n'auraient pas d'argent de nous! Ah! Soudainement, ça devient moins compliqué!
Enfin bref, nous sommes tous partis (les trois passagers clandestins assis parterre) et pendant 5 heures, nous avons navigué vers Nong Khiew. Nous sommes arrêtés dans un marché de bord de rivière (le seul moyen de se déplacer rapidement est par l'eau parce que les routes font d'énormes détours et ne sont pas réellement des routes en fait). Nous sommes arrêtés manger à Muang Knoi (où nous voulions rester, mais c'était trop touristique!) et finalement Nong Khiew. Petite ville super calme, pas très peuplée. Il y a deux parties (une de chaque côté d'un pont). Une partie pour les quelques touristes qui y passent et une pour le ''vrai'' village, nous avons donc opté pour une petite chambre de ce côté. Pas d'eau chaude (en fait ils disent que oui, mais c'est compliqué d'y arriver et ce n'est qu'entre 18h et 22h, pas de lavabo (quoique ça on est habitué), squat toilette (chose normale aussi)... peinturée en rose avec les murs plein de cadres affreux et de filles toutes nues. Notre ami Martin (Hollandais) trouvait ça tellement drôle! Chaque chambre avec son lot d'images ridicules, les murs étaient en carton et il y avait des trous dedans ahah! Génial!
Jour 88 : Nong Khiew à Pak Xeng
Ça, c'était LA route la plus laossienne et intéressante du trajet. Nous avons pris une piste de terre où ce ne sont que les motos qui peuvent passer et où des villages se succèdent au milieu des montagnes (plus des collines, mais bon...) Les gens qui travaillent sur le bord de la route étaient encore plus enthousiastes et ravis de nous voir que tout ce que nous avons connu avant. Imaginez. Lorsque nous approchions des village, il s'agissait d'un ''faleng'' crié haut et fort et paf, une cour d'école vide en 15 secondes, tous les enfants venant en courrant nous encercler. Évidement, les discussions étaient pas mal... impossibles, mais les mimes nous ont permis quelques contacts. Nous étions comme des statuettes de musée lors de ces arrêts improvisés.
Malheureusement, nous avons ''pogné un trou'' et la moto est tombée sur le côté, ce qui a brisé le garde-bout. Nous avons commencé à faire un vacarme à chaque petites roches sur lesquelles nous passions (donc 100% du temps). Gênant et dérangeant quand tu arrives dans un village. Une chance que nos ''high five'' aux enfants faisaient oublier le bruit de notre engin! Tout de même, nous avons décidé de rentrer à Luang Prabang un jour d'avance pour se débarasser de ce bruit désagréable et incessant!
Toutefois, il nous restait une nuit à faire et nous l'avons passée à Pak Xeng, un petit village avec une seule guesthouse, pas de douche sauf un gros réservoir en ciment avec de l'eau glacée dedans... Il ne faisait pas chaud, mais il fallait se laver, froid pas froid, sceau pas sceau... Alors voilà, nous l'avons fait en grelottant, mais vraiment pas déçues du résultat!
Ensuite, nous sommes allées prendre un coke et une Beerlao dans un petit resto de ce mini village. Le monsieur parlait un peu français. Très peu, mais assez pour dire les prix et essayer d'apprendre des mots. Avec lui, une dame (qui elle ne parlait pas du tout notre langue) essayait par tous les moyens de nous jaser ça. Nous avons sorti un livre qu'Amélie avait reçu en cadeau et qui traduisait certaines phrases et nous avons eu bien du plaisir à échanger!!
Le soir, nous sommes retournées au restaurant où nous avions dîné et où nous avions été l'attraction encore une fois! Toutefois, en arrivant, il y avait un souper de gars (qui avait commencé vers 15hres!) qui se prolongeait. Ça n'a pas pris 30 secondes et nous étions assises avec eux qui nous invitait à boire du Lao Lao (alcool de riz!). Avec un peu (moyen) d'alcool dans le sang, nous avons mangé du porc et du sticky rice en buvant du pepsi et du lao lao (ici c'est Pepsi!). C'était vraiment excellent (et le 1/3 du prix habituel). Encore une fois notre petit livre a été bien utile puisque personne ne parlait anglais! La fille du propriétaire du resto a passé une bonne partie de la soirée à lire ledit livre et m'a ensuite montré son cahier d'anglais! Elle venait de commencer (je crois) et elle avait vraiment envie d'apprendre! Amélie a accepté que l'on découpe la section lao-anglais du livre pour la lui offrir! Elle était siiiiiiii contente!
À 20h30, le village était silencieux, tout le monde semblait fatigué... c'était le temps d'aller se coucher!
Notre excursion c'est un tour de moto dans le nord du Laos. Amélie, moi, la moto, la route et le 1/3 de nos bagages (nous nous sommes rendues compte que nous aurions pu voyager avec que ça pendant nos 6 mois, mais bon...). Nous sommes parties de Vientiane où nous avons loué la super moto qui nous ferait faire des centaines de kilomètres tout en nous permettant de se sentir plus libres! Les horaires d'autobus et la longueur des trajets peut faire perdre beaucoup de temps. Cette fois-ci, nous n'avons pas eu à penser acheter nos billets, pas eu à marcher de guesthouse en guesthouse avec nos gros sacs, pas eu à décider plus de 24 heures à l'avance où nous allions aller le lendemain. À nous le ''vrai'' Laos (dans le sens rural... puisque 80% de la population vit en campagne) Joie.
Le premier jour, nous avons été de Vientiane à Vang Vieng. Route facile, destination douteuse. Nous ne pouvions pas nous rendre jusqu'à Luang Prabang d'un coup, nous avons donc du arrêter dans cette ville / village étrange où le faleng (étranger) est roi et où la culture laossienne n'est pas vraiment respectée. Des filles qui se promènent en bikini dans la ville, des couples qui se frenchent dans la rue, des jeunes saouls qui parlent fort et ont l'air d'imbéciles avec leurs pieds sur la table (signe de manque de respect ici), des dizaines de jeunes qui regardent la télé (Friends et Family Guy) en boucle parce qu'ils sont gelés. Je savais à quoi m'attendre puisque tous les voyageurs en parlent. Il y a deux groupes, ceux qui aiment et ceux qui détestent. Je pense que c'est deux sortes de personne qui ne se ressemblent pas vraiment... ou plutôt qui voyagent différement.
Il y a plus de blancs que de Laossiens, plus de Laossiens essayant d'agir comme le veulent les falangs (en faisant semblant de trouver le comportement de ces derniers normal) que de Laossiens agissant comme ils le font ailleurs dans le pays. C'est un monde occidental dans un Laos culturellement opposé et très pauvre. Il paraît que si on l'accepte pour ce que c'est, Vang Vieng est une ville moins désespérante, mais il faut vraiment faire un effort. Au moins, il y a une partie des touristes qui y passent qui s'y arrêtent pour faire de l'escalade, du kayak, du trekking, etc. Ça, je comprends car le paysage est magnifique. Il y a des mogothes comme dans le centre de Cuba, mais il y a beaucoup plus d'eau et et plein de rizières aux alentours. D'ailleurs, la route entre Vang Vieng et Luang Prabang est simplement magnifique aussi avec les montagnes en arrière plan. Wow.
Nous sommes tout de même restées une journée de plus car j'ai mangé du Laap au canard pas frais qui m'ont confiné à la salle de bain pendant 24 heures. Amélie aurait bien été faire du tubbing (qui consiste à descendre une rivière sur un tube et pour ceux qui le veulent, arrêter à des bars pour boire de l'alcool tout au long du trajet) en m'attendant, mais il pleuvait des cordes. Bou. Heureusement, Sharon et Mike avec qui nous avons voyagé un peu, étaient là en escale aussi et elle a passé du temps avec eux (moi aussi dans mes moments moins difficiles!!)
Jour 81 : Vang Vieng à Luang Prabang
Comme je disais : paysages grandioses et impressionnants. Chapeaux pointus à perte de vue dans les rizières. Impossible de prendre une photo incognito : dès qu'un d'entre eux te voit, un Sabaiidi est crié et tout le monde se met à rire et à envoyer la main sans arrêter jusqu'à ce que tu repartes! Ils sont si enthousiastes ces Laos!
Notre arrivée à Luang Prabang s'est fait en douceur. Nous avons découvert le marché de nuit où nous pouvons trouver tout ce dont on peut avoir envie de manger. Il y a une rue de petits restaurants extérieurs extrêmement bons marchés, à travers des vendeurs de jus de fruits et de gâteaux. Très tourisitique, mais contrairement à Hoi Anh au Vietnam, il y a plus de Laossiens que d'étrangers! Ça a l'air vraiment très beau, mais nous en saurons plus à notre retour dans cette ville à la fin de notre périple motorisé.
Jour 82 : Luang Prabang à Udom Xai
175 kilomètres chez nous ça prend peu de temps à parcourir. Ici, c'est le double ou le triple (minimum). Toutefois, en moto, c'est plus rapide. Grâce à notre ''rapidité'' très raisonnable, nous sommes arrivées en un peu plus de 5 heures dans cette ''grande ville'' à partir de laquelle nous irons plus au nord-ouest vers Muang Sing. Ici, il y a peu de choses à dire puisque la route était bonne, mais pas particulière! Rien n'est arrivé. Le seul élément à mentionner, serait peut-être mon énervement total quand j'ai croisé dans la rue deux femmes Akha (tribue importante tibéto-birmane du nord laossien) dans leurs habits traditionnels. J'appelle ça habits traditionnels pour faire comprendre qu'elles étaient habillées dans des vêtements que seules les gens des tribues portent, mais qu'elles elles portent tous les jours! Leur lot quotidien quoi... mais pas toutes par contre! Une d'entre elles devait avoir 16 ans, elle était assise parterre en attendant un bus (je crois qu'elles étaient descendues des montagnes pour vendre des trucs). Je lui ai dis un sabaiidi super enthousiaste (peut-être un peu trop), mais elle a répondu avec autant d'énergie. J'étais super émue. Elle était si belle avec ses vêtements colorés et son chapeau décoré de pièces d'argent. J'aurais tant aimé la prendre en photo, mais il est impoli de prendre les gens sans leur demander puisque certain ont peur des appareils photos (leur âme pourrait restée prise dans les clichés), mais aussi parce qu'ils sont gênés de dire non et n'aiment pas ça. De toute façon, quand on sort son ''kodak'', ça brise souvent une magie et une complicité momentanée. Tout ça pour dire, que je n'ai pas vraiment de photos de gens des tribues que nous avons rencontrés.
Et quoi dire sur Oudom Xai ? Pas particulièrement joli, très petit, mais chaleureux et confortable. Toutefois, c'est là qu'il s'est mis à faire froid. La guesthouse avait des gros draps et on a vite compris pourquoi!
Jour 83 : Udom Xai à Muang Sing en passant par Luang Nam Tha
Un semi long trajet, mais vraiment très beau. Les paysages étaient splendides et les petits villages le long de la route étaient nombreux. Nous avons commencé à voir les femmes habillées dans différents habits selon leur groupe d'appartenance. Nous avons reconnu les chapeau des Yao et ceux des Akha. J'ai réalisé plus tard que nous avions croisé des Lahu (ils portent un peigne dans leurs cheveux... je croyais que c'était une mode adolescente, mais non!), des Hmong et des Taï Lue. Je crois aussi avoir apperçu des Keu, mais je ne m'avancerai pas là-dessus car je ne suis pas certaine!
Tout au long du trajet, nous voyions des tonnes d'espèce de paille sécher le long des routes, dans les champs, sur les maisons. Les femmes, les hommes et les enfants les battaient pour enlever la poussière avant de les faire sécher, de les traiter et de les vendre. C'est une sorte de foin qu'ils prennent dans la tige d'une grosse plante verte et qui sert à fabriquer des balais. Une partie de la production va au Laos, mais la majeure partie est vendue à la Chine. Laissez-moi vous dire qu'ils en produisent vraiment beaucoup. Il y en a PARTOUT en train de sécher (il faut dire que c'est la saison!). Les adultes ont leur gros couteaux, les enfants des petits adaptés à leur grandeur. (Dès l'âge de 4 ans, on peut les voir travailler fort à la récolte, à leur lavage de vêtements, au gardiennage de leurs petits frères et soeurs... en fait, à n'importe quoi!)
Donc 1000 kips (environ 1.25$) pour un kilo de cette paille, il faut en ramasser beaucoup!
Bref, il y en avait partout autour des maisons de bois au toit en feuilles de palmiers. La route n'était très mauvaise que par endroits. Ce qui nous a ralenti quelques fois, ce sont des travaux sur ladite route. En plein milieu de l'après-midi, il n'est pas rare qu'on refasse la route, qu'on creuse un trou, etc. Notre premier arrêt, nous avons attendu 1h45 (une chance que nous n'étions pas parties trop tôt!) parce qu'ils avaient creusé un trou en plein milieu de la route (entre le flanc d'une montagne et une falaise) pour y installer un canal. Nous sommes arrivées au moment d'installer les tuyaux et nous sommes restées jusqu'à ce que le trou soit recouvert! Pas super sécuritaire, mais bon! Lao style!
Nous sommes arrêtées manger et prendre de l'essence à Luang Nam Tha qui est la base pour les treks dans la jungle. Les paysages de rizières aux alentours étaient simplement fabuleux. Le soleil reflétait dans l'eau, les buffles s'y baignaient, les enfants revenaient de l'école à byciclette, les paysans cueillaient le riz en étant trempés jusqu'aux genoux, chapeaux coniques sur la tête. J'adore.
Nous sommes arrivées à Muang Sing en milieu d'après-midi. Une rue avec en arrière plan un Wat au toit doré. L'intérêt du village ? Sa grosseur, son marché du matin et le fait que c'est une base pour aller trekker dans les villages environnants. La partie décevante ? Que les femmes qui vendent des bracelets sont plutôt harcelantes!
Jour 84 : Trek
Nous sommes parties à 9h pour marcher à travers des villages, de la forêt, des rizières, etc. Nous sommes arrêtées dans 6 villages en tout. Surtout Akha et Yao. Les premiers villages étant très près des routes où des touristes passent relativement souvent, c'était donc plein de dames qui sortent de partout pour vendre des petits bracelets, des phàa nung (leur sorte de sarong (jupes) que pratiquement toutes les femmes, adolescentes et petites filles portent en campagne... et souvent en ville), etc. Très désagréable car elles étaient très insistantes. Toutefois, c'était différent avec les habitants des villages plus éloignés. Pour se rendre encore plus dans le ''vrai'' si je peux dire, il faut marcher pendant des jours dans la montagne.
Après avoir vu des paysages qui à l'est nous montraient la Chine et à l'ouest le Myanmar, nous sommes arrêtées dans un village Akha pour la soirée et la nuit. Nous sommes arrivées comme un cheveux sur la soupe! Notre guide (Kit Kot) était un peu gêné de se pointer comme ça sans être annoncé, mais bon! Nous avons été chanceuses en même temps car ils étaient en train d'avoir un dîner avec des amis pour fêter l'adhésion d'une femme à leur commité de gestion du village. Nous dormions chez le (très jeune) chef!
Pendant le dîner, ils ont parlé beaucoup des esprits (en akha et laossien mélangé pour que le guide Tai Lu comprenne). Ils ont des esprits des rizières, des esprits des maisons, des pièces, des granges, de tout! Il y a une '' entrée des esprits'' à l'entrée de chaque village avec des sculptures et des flèches. Il ne faut pas les contrarier sinon il faut faire des sacrifices pour les calmer!!
Le dîner ''party'' était vraiment drôle. Nous avons re-mangé (nous avions déjà dîné dans le village précédent (au sticky rice (cuit dans du bambou que je n'aimais pas avant et que j'ADORE maintenant) et aux oeufs). Ils ont bu tellement de bière! Mais pas chacun une bouteille. Ils prennent un verre et ils se le passent un à un. Personne ne boit en même temps (nous avons remarqué qu'ils font ça partout). En plus, ils boivent leur verre d'un coup et laissent toujours un mini fond qu'ils vident avant de re-remplir ledit verre.
Comme c'était un repas de milieu d'après-midi, les gens prenaient leur douche à la pompe du village pendant ce temps. La grand-maman est revenue peigner ses longs cheveux dans la maison avant de mettre son chapeau noir décoré de pièces d'argent (pièces de monnaie françaises, tiges, formes sculptée avec la fonte de francs français, bracelets, etc.). Le chapeau est entièrement couvert. Malheureusement, la beauté visuelle est souvent altérée par le fait qu'elles se mettent un foulard par-dessus pour couper le vent! À ce moment-là, on voit juste la bande sur le front. Toutefois, à Muang Sing, j'en ai vu une dans un sawngthaew (bus local) qui n'avait pas de foulard et qui était toute brillante! J'aime tellement leurs bijoux! Le mélange des couleurs des vêtements et la brillance des bijoux est géniale.
Après le deuxième dîner, nous sommes allées nous promener dans le village. Beaucoup de seins nus ici... ou plutôt dépassant des vêtements. Pas de pudeur... juste du naturel!! Des jeunes adolescents jouaient au volleyball de pied (ils jouent beaucoup ici!!) des encore plus jeunes (4 à 6 ans) jouaient ensemble et plusieurs d'entre elles (les enfants-filles) avaient un petit paquet sur le dos... des bébés! C'était une ambiance super joyeuse dans le village!
Tout à coup, la dame qui vient acheter la paille à balai est arrivée avec un homme. Ils étaient en camion avec une balance pour pouvoir payer les paysans. Tous les enfants se sont regroupés autour d'elle pour regarder la pesée. Nous avons cru comprendre qu'il y avait un peu de protestation sur le prix qu'elle offrait... ce à quoi elle a du répondre : si vous n'êtes pas contents, vendez ailleurs! Tout le monde a arrêté de chigner! Les paquets de paille sortaient des maisons, les enfants en apportaient des petits, des femmes arrivant de la forêt ou du chemin en apportaient des immenses! Une en avait 40 kilos sur le dos! C'était l'événement de la soirée! Ensuite, la dame acheteuse doit donner 100 kips par kilo acheté au chef du village qui redistribue l'argent après.
Pendant que nous soupions, le chef a pris un micro pour annoncer aux villageois que le compte était terminé et qu'ils pouvaient venir récolter leur part. En quelques minutes, le village en entier était sur le balcon pendant que nous étions déjà en train de souper au buffle et aux haricots alors que la grand-mère faisait des bobines de fil avec une machine en bois qui faisait un petit bruit agaçant. Il faisait froid. Pendant la cuisson, nous sommes restées près du feu, mais après OUF! Heureusement, il y avait plusieurs couvertures pour la nuit!
On nous a offert un massage laossien avant de dormir. Qui dit non à un massage ? Moi la prochaine fois! C'était plus douloureux qu'autre chose... tellement vigoureux que ça faisait mal! J'avais hâte que ça finisse!!!!
La nuit a été bonne et le matin est arrivé vite. Les coqs se sont réveillés à 5hres et tout le village aussi! Ils se préparaient pour descendre vendre leurs produits au marché de Muang Sing.
Jour 85 : Muang Sing – Udom Xai
Ce matin là, nous sommes allées au marché du matin pour voir de quoi il s'agissait! C'est tout de même un petit événement, mais les femmes qui s'y promènent ou qui y vendent des produits sont bien colorées. Évidement, je n'ai pas vraiment pris de photo car sachant qu'ils n'aiment pas vraiment ça et que certains en ont peur, je voulais simplement profiter du moment au lieu de penser à photographier. En plus, Amélie a été monopolisée par une vieille femme qui voulait lui vendre n'importe quoi et c'était très drôle! Il fallait bien que je regarde la scène!
Après le marché, nous sommes retournées vers notre moto pour retourner vers Udom Xai qui serait notre point de départ vers notre prochaine destination! Sur la chemin, je me suis fait offrir des bracelets à n'en plus finir et ... de l'opium! J'ai ris quand elle me l'a sorti et qu'elle a essayé de le mettre dans la main. Évidement, elle n'a pas réussi et je lui ai dis que ce n'était pas bon!! Ils avaient un gros problème de consommation d'opium dans la région et ça en est encore un chez les plus vieux. Les shamans donnent ça pour guérir les maux, mais à un moment quand ils sont souvent malades, ils se ramassent à en prendre tout le temps et deviennent accros! Il ne faut pas encourager la production quand même :P !!
Bref, nous sommes retournées à Oudom Xai et encore une fois ils faisaient des travaux sur la route! Une chance qu'un tronçon de ce trajet est en très bonne condition sinon nous ne nous serions jamais rendues! En effet, entre Luang Nam Tha et l'intersection pour aller vers Oudom Xai ou la frontière chinoise, la route est MAGNIFIQUE (dans le sens de asphaltée, sans trous, très large!) pendant une bonne vingtaine de kilomètres. Des signes indiquent qu'elle a été financée par les Chinois (car il y a beaucoup de commerce entre les deux pays à cet endroit).
Rendues à Udom Xai, nous n'avons que lu, bu des chocolats chauds avec du lait condensé MIAM! Nous avions un chauffe eau dans la chambre, il ne s'agissait que d'acheter le nécessaire :) Nous avons aussi mangé et jasé avec deux jeunes Hmong (peuple qui a aidé les Français et Américains pendant les guerres et qui ont longtemps été maltraités par le reste des ''Laossiens''. D'ailleurs les gouvernements français et laossiens viennent de finir de travailler sur le retour d'environ 4000 Hmong réfugiés en Thaïlande depuis 40 ans.)
Jour 86 : Vers Muang Khua en passant par Muang La
Il faisait pas mal froid ce matin là, mais ça ne nous a pas empêché de décider d'aller plus au nord. Nous avons décidé ça la vieille avant de se coucher et nous ne l'avons pas regretté. Ça commence à être un chemin encore moins touristique que le moins touristique où nous sommes allées! Nous nous sommes donc rendue à Muang La d'abord, petit village mignon où nous avons vu des cyclistes occidentaux pédaler (il y a vraiment BEAUCOUP de gens qui font le Laos à bicyclette... nous en croisions souvent!) ensuite, direction Muang Khua dans la province de Phongsali. Froid. Ben froid.... surtout avec le vent! Au moins, nous sommes arrivées dans un village vraiment chouette. Minuscule, mais vraiment agréable! Nous en avons vite fait le tour donc nous nous commes arrêtées pour parler avec des enfants, regarder une partie de volleyball pieds, nous sommes allées au port essayer de voir si nous serions en mesure de prendre un bateau sur la rivière Nam Ou pour descendre vers Nong Khiew. C'est important de prendre des bateaux au Laos parce que ça a lontemps été LE moyen de se déplacer avant que des grosses routes soient construites! Bref, on nous dit que c'est possible, mais le lendemain, ça s'avérera plus compliqué!
Le soir, nous mangions quand deux personnes sont venues nous voir (des cyclistes que nous avions croisés sur la route... ils s'en allaient vers le Vietnam). Ils nous ont reconnu et deux d'entres eux sont venus nous parler :) Heather et Rod. Nous avons jasé toute la soirée (en fait jusqu'à 20h30 parce que dans les petits villages comme ça, tout le monde va se coucher à cette heure!) c'était vraiment intéressant! Ils sont vraiment bons d'être capables de faire ça! Surtout qu'il y a beaucoup de pentes à monter, que la route n'est pas toujours bonne, qu'il fait froid! Nous en avions tellement vu depuis Vientiane que j'espérais vraiment pouvoir parler à certains d'entre eux! Je trouve ça tellement admirable! Mission accomplie!
Jour 87 : Bateau vers Nong Khiew
Le lendemain nous avons quitté notre chambre à la salle de bain décorée par un dessin (dans la céramique) d'une femme nue (étrange), pour se diriger vers le port! Là, les complications ont commencé, mais Amélie s'est occupée de ça comme une chef! Les bateaux ne partent que s'ils ont 10 passagers ou que nous payons le prix des 10 passagers. Amélie a donc demandé au responsable du port (qui est une plage) si nous pouvions prendre un bateau avec un tour privé (il y avait 6 Suisses super aventureux (qui ont voyagé partout) qui s'étaient pris un bateau à eux seuls pour éviter d'attendre après d'autres gens). Le gars dis oui, mais soudainement, quand il est temps d'agir, il ne veut plus. Il ne veut plus mettre notre moto dans le bateau (ce qui est une pratique courante), il veut qu'on lui donne de l'argent pour que la jeep des Suisses apporte la moto à bon port (mais le chauffeur allait déjà vers Nong Khiew de toute façon...alors ça aurait du etre gratuit) bref, un tas de complications inutiles! En plus un Hollandais solitaire espérait bien se joindre à nous. Il n'y avait pas vraiment de touristes dans ce village, alors ne ne voulions pas attendre plusieurs jours pour que le compte arrive à 10! Ils se sont dis : sortez le cash! En bout de ligne, je me suis fâchée (gentiement!), j'ai dis que c'était n'importe quoi, que l'histoire changeait tout le temps et que nous allions juste faire le trajet en moto et qu'ils n'auraient pas d'argent de nous! Ah! Soudainement, ça devient moins compliqué!
Enfin bref, nous sommes tous partis (les trois passagers clandestins assis parterre) et pendant 5 heures, nous avons navigué vers Nong Khiew. Nous sommes arrêtés dans un marché de bord de rivière (le seul moyen de se déplacer rapidement est par l'eau parce que les routes font d'énormes détours et ne sont pas réellement des routes en fait). Nous sommes arrêtés manger à Muang Knoi (où nous voulions rester, mais c'était trop touristique!) et finalement Nong Khiew. Petite ville super calme, pas très peuplée. Il y a deux parties (une de chaque côté d'un pont). Une partie pour les quelques touristes qui y passent et une pour le ''vrai'' village, nous avons donc opté pour une petite chambre de ce côté. Pas d'eau chaude (en fait ils disent que oui, mais c'est compliqué d'y arriver et ce n'est qu'entre 18h et 22h, pas de lavabo (quoique ça on est habitué), squat toilette (chose normale aussi)... peinturée en rose avec les murs plein de cadres affreux et de filles toutes nues. Notre ami Martin (Hollandais) trouvait ça tellement drôle! Chaque chambre avec son lot d'images ridicules, les murs étaient en carton et il y avait des trous dedans ahah! Génial!
Jour 88 : Nong Khiew à Pak Xeng
Ça, c'était LA route la plus laossienne et intéressante du trajet. Nous avons pris une piste de terre où ce ne sont que les motos qui peuvent passer et où des villages se succèdent au milieu des montagnes (plus des collines, mais bon...) Les gens qui travaillent sur le bord de la route étaient encore plus enthousiastes et ravis de nous voir que tout ce que nous avons connu avant. Imaginez. Lorsque nous approchions des village, il s'agissait d'un ''faleng'' crié haut et fort et paf, une cour d'école vide en 15 secondes, tous les enfants venant en courrant nous encercler. Évidement, les discussions étaient pas mal... impossibles, mais les mimes nous ont permis quelques contacts. Nous étions comme des statuettes de musée lors de ces arrêts improvisés.
Malheureusement, nous avons ''pogné un trou'' et la moto est tombée sur le côté, ce qui a brisé le garde-bout. Nous avons commencé à faire un vacarme à chaque petites roches sur lesquelles nous passions (donc 100% du temps). Gênant et dérangeant quand tu arrives dans un village. Une chance que nos ''high five'' aux enfants faisaient oublier le bruit de notre engin! Tout de même, nous avons décidé de rentrer à Luang Prabang un jour d'avance pour se débarasser de ce bruit désagréable et incessant!
Toutefois, il nous restait une nuit à faire et nous l'avons passée à Pak Xeng, un petit village avec une seule guesthouse, pas de douche sauf un gros réservoir en ciment avec de l'eau glacée dedans... Il ne faisait pas chaud, mais il fallait se laver, froid pas froid, sceau pas sceau... Alors voilà, nous l'avons fait en grelottant, mais vraiment pas déçues du résultat!
Ensuite, nous sommes allées prendre un coke et une Beerlao dans un petit resto de ce mini village. Le monsieur parlait un peu français. Très peu, mais assez pour dire les prix et essayer d'apprendre des mots. Avec lui, une dame (qui elle ne parlait pas du tout notre langue) essayait par tous les moyens de nous jaser ça. Nous avons sorti un livre qu'Amélie avait reçu en cadeau et qui traduisait certaines phrases et nous avons eu bien du plaisir à échanger!!
Le soir, nous sommes retournées au restaurant où nous avions dîné et où nous avions été l'attraction encore une fois! Toutefois, en arrivant, il y avait un souper de gars (qui avait commencé vers 15hres!) qui se prolongeait. Ça n'a pas pris 30 secondes et nous étions assises avec eux qui nous invitait à boire du Lao Lao (alcool de riz!). Avec un peu (moyen) d'alcool dans le sang, nous avons mangé du porc et du sticky rice en buvant du pepsi et du lao lao (ici c'est Pepsi!). C'était vraiment excellent (et le 1/3 du prix habituel). Encore une fois notre petit livre a été bien utile puisque personne ne parlait anglais! La fille du propriétaire du resto a passé une bonne partie de la soirée à lire ledit livre et m'a ensuite montré son cahier d'anglais! Elle venait de commencer (je crois) et elle avait vraiment envie d'apprendre! Amélie a accepté que l'on découpe la section lao-anglais du livre pour la lui offrir! Elle était siiiiiiii contente!
À 20h30, le village était silencieux, tout le monde semblait fatigué... c'était le temps d'aller se coucher!
AHhhhhhhhhhhhhhhhhh tu as été à Nong Khiew et Pak Xeng ! Nous avons passé 1 semaine à Nong Kiew pour relaxer et lire. Il ne faisait pas froid pour nous par contre. Nous avions cheminé en sens inverse (de l'est vers l'ouest) avec comme point final cette ville et une nuit de pure bonheur à Pak Xeng. Puis on était revenu sur nos pas pour se diriger au Vietnam et sa douane corrompu...
RépondreSupprimerContent que tu retournes à Luang Prapang, pleins de choses à faire, mais retiens 1 chose : Khuan Si waterfall !!!!!
Wowww, ce dernier post est vraiment celui qui m'a remémoré le plus de trucs, continue à t'amuser avec Amélie et j'ai hâte de voir des photos et d'entendre tout pleins d'histoires à ton retour.
PS: Moi je suis ds la catégorie des gens qui aime pas Vang vieng pour ce qu'elle est devenu, les jeunes ados américains complètement stones... non merci !