jeudi 31 décembre 2009

Jours 71 - 72 : Pakse + Wat Phu (Champasak)

Après avoir réservé un billet pour une ''grand'' bus, nous nous retrouvons (oh surprise!) dans un minibus. Nous arrivons à Pakse en milieu d'après-midi (nous avons pofité de notre dernier avant-midi aux 4000 îles!). Les banques sont fermées, mais nous irons dès demain matin. Le hic, c'est que nous ne pouvons retirer que 80$ à la fois, moyennant des frais de 3$, plus les 3$ que nous retire Desjardins... au nombre de retraits que nous allons devoir faire : problème. Nous tenterons donc d'aller à la baque et de retirer une grosse somme. Il y aura 3% de frais, mais nous avons calculé que si nous retirons beaucoup, ça sera plus économique que plusieurs retraits dans des machines distributrices. Il aurait fallu retirer plein de sous du Cambodge, mais notre passage dans l'est nous a privé de guichets durant la dernière semaine. BREF! On fait avec ce qui est.

Pakse, c'est une capitale morte. Il n'y a presque personne dans les rues. Il faut dire que le Laos est très peu peuplé comparé à ses voisins, mais vraiment, il n'y a pas un chat et les chambres d'hôtel sont chères (les rares pas chères étant déjà toutes prises pour la nuit... nous avons réservé pour le lendemain)

Wat Phu (Champasak)

Ce Wat est le temple à la Angkor Wat du coin. Il est écrit dans le guide que c'est un ''highlight'' de tout voyage au Laos. Je dois dire que je ne suis pas d'accord, mais que quand on est dans le coin, ça vaut la peine... et comme les 4000 îles valent définitivement le détour et que le Wat n'est pas loin de là...!

Nous avons loué un scooter pour s'y rendre de Pakse (57km). Il y avait autant peu de gens sur les routes que dans la ville, nous sommes donc maintenant persuadées que tout le monde habite la nord ahah! Au moins ça rend la circulation plus facile. Ce qui est drôle, c'est qu'après le Vietnam et le Cambodge où personne ne tient compte de la signalisation (et où ça devrait être obligatoire étant donné le nombre de conducteurs) ici (dans le sud du moins) c'est respecté. Ça fait étrange puisque les gens attendent devant... rien. Comme s'il était trois heures du matin! Le seul moment où il y a plus de gens dans les rues, c'est à la sortie des écoles, le temps que les étudiants rentrent à la maison.

Bref, nous avons profité de cette belle non-circulation en se rendant rapidement au Wat Phu. Il a fallu prendre un ''traversier''. Cette embarcation c'est en fait deux pirogues qui sont reliées par une plateforme qui est clouée dessus pour faire monter quelques motos et passagers. C'est très sommaire et tout à fait dangereux (selon les normes occidentales), mais tellement charmant. Amélie a encore été parfaite dans la conduite de notre engin... et sa montée dans les cote de sable (pour aller et revenir du traversier).

Wat Phu : temple indou avec quelques allusions au bouddhisme. Il a été construit par les Khmers. D'ailleurs, je ne l'ai pas dis, mais dans les trucs qui m'ont marquée au Cambodge, il y a l'influence importante de la culture indienne dans la religion et la nourriture. Plusieurs temples sont dédiés à des dieux indous, il est souvent questions de princes ou de princesses indiennes dans la mythologie et il y a beaucoup de cury et d'épices dans la cuisine Khmer. J'aime.

Wat Phu est en pleine restauration. Ce qui rend le temple particulier, c'est sa location dans une petite montagne. C'est vraiment joli. Des moines viennent encore y prier, des madames y vendent du ''sticky rice'', les chiens mangent les offrandes et personne ne fait de harcèlement pour vendre quelque chose. Sympathique.

Jours 69 - 70 : 4000 îles au Laos

Nous avons abouti sur l'île de Don Det (la moins chère), dans un petit bungalow sous les palmiers... directement sur le Mekong (6$)... avec deux jolies grenouilles comme colocs! Yé. L'arrivée en bateau était vraiment agréable. C'était si jolie avec les pêcheurs, les cannes à pêches accrochées à des rochers, des petits îlots de verdure, des mottes de sables, des gens qui se baignent, des vaches qui se rafraîchissent. Wow. J'ai trouvé ça si beau, que je ne peux même pas m'imaginer à quel point j'aurais capoté si je n'avais pas eu à me moucher à toutes les 2 secondes en toussant à m'arracher les poumons.

Cette journée là, nous avons fait le tour de l'île à pied en envoyant des Sabaiidi par-ci et par là (bonjour). Tout le monde répond ou te le dit en premier. Les gens sont si ''laid-back''. Tout est lent, rien n'est important... Tout arrivera à point, peu importe la rapidité à laquelle ça se fait.

Le coucher de soleil sur le Mekong est magnifique et coloré. Les gens sortent pour se laver et laver leur linge en même temps. Tous les enfants sautent à l'eau complètement nus. Avec les éclats de rires en bruit de fond : c'est ça la vie.

Le lendemain, nous avons enfourché des vélos pour aller visiter l'île d'à côté. En fait, ça se résumait à des chutes, un village et des restes de chemin de fer et de locomotives qui datent de l'époque coloniale française. Ça n'a donc pas été très long. Les chutes étaient assez impressionnantes, surtout quand tu les imagines pendant la mousson. Le village est à l'image de tous les autres : routes de terre, palmiers, bananiers, enfants qui jouent, vélos et petits ponts de bois. Pour se rendre à cette île, nous devons emprunter un pont payant dont les bénéfices vont à la partie de la communauté qui ne bénéficie pas des revenus touristiques. Cette soirée là, nous avons été manger avec Sharon et Mike, Amélie en a profité pour boire une bière Lao (qui est bonne paraît-il) puisque ses problèmes d'estomac étaient enfin terminés. Nous avons beaucoup ris et appris. Mike est un guide touristique qui a été pratiquement partout (pour le travail ou pour par lui-même), c'est une vraie encyclopédie. Sa blonde a beaucoup travaillé en Afrique, ils adorent le voyage, bref, c'était bien. En plus Mike était si drôle, ça n'avait même pas de bon sens! Quand nous avons quitté l'île à bord de notre pirogue motorisée, ils étaient sur la berge un peu plus loin... Sharon nous envoyait la main et Mike faisait semblant de faire du Tai Chi (je venais de lui parler de ceux qui en faisaient à 4hres du matin à Nha Trang ou qui faisaient du jogging). Trop drôle.

La raison pour laquelle nous avons du quitter ce petit paradis si vite est monétaire. Ça coûte cher manger là-bas et nous n'avions presque plus d'argent! Il fallait donc se rendre vers une grande ville pour en retirer. Cette grande ville est Pakse, capitale de la province de Champasak.

Du Cambodge au Laos

Traverser la frontière vers le Laos, ce n'est pas compliqué une fois que tu as accepté que : ton autobus aura 3 heures de retard, que tu en attendras un autre pendant 2 heures, que ton chauffeur en retard va avoir l'audace d'arrêter 30 minutes (après avoir roulé 5) dans un restaurant de sa famille pour que tu y dépenses, que les douaniers cambodgiens et laossiens vont te demander de l'argent pour étamper ton passeport, etc. C'est correct, c'est juste chiant. Le premier minibus avait 9 places (chauffeur et son cellulaire incluent). Nous étions 13 (dont un qui partageait le siège dudit chauffeur) Danger. En plus, une madame tenait à nous faire manger du ''sticky rice'' et c'est mauvais, mais il faut être polie!!! Rendue à Strung Treng, nous changeons de véhicule pour mettre tous les touristes dans le même (le seul) qui part direction frontière. C'est là que nous retombons sur le couple que nous avions rencontré à l'ambassade du Laos à Phnom Penh. Ils sont intenses, mais divertissants, alors nous passerons les jours qui suivent à se croiser pour manger et jaser.

À la frontière, le douanier cambodgien nous demande 1$ par personne pour nous donner l'étampe de sortie. Mike (du couple ''ami''), lui dit que l'ambassade lui a confirmé qu'il n'y avait pas de surplus à payer. Le gars répond ''except today'', je pars à rire (dans ma tête, ne vous inquiétez pas)... en bout de ligne, on ne paie pas parce qu'il n'a aucune arme pour nous soutirer cet argent. Toutefois, le gars du Laos lui, nous refuse l'entrée si nous ne payons pas ses 2$ de frais d'étampe. Après une discussion à sens unique (il n'en avait rien à faire...) qui ne sert à rien, les Belges et Allemands paient 2$ chaque, Amélie et moi on refuse plus que 1.50$ (offre acceptée) et Mike et Sharon partent sans le tampon d'entrée. Comme le bus ne veut pas partir, ils n'ont pas le choix d'aller payer. Pendant le trajet vers Don Det et Don Khon (îles faisant partie des 4000 îles), une grosse Allemande (que Mike a surnommé Frida), ne cesse de nous rappeler que ce sera sa fête le 28 décembre et qu'elle fait le tour du monde en 6 mois.

mardi 29 décembre 2009

Impressions cambodgiennes!

-Il fait chaud :p

-Peuple meurtri et méfiant à cause de son lourd passé (Annie S, tu te reconnais dans ces mots :D)

-Peuple souriant et enjoué

-Petit pays, petites distances, mais longs trajets

-La province du Mondulkiri est la moins touristiques et la moins peuplée... c'est un ''autre'' Cambodge trop souvent oublié.

-Les gens sur les toits des camions et minibus ou dans les boîtes arrières

-Les foulards sur la tête

-Les routes en construction

-Plus de voitures qu'ailleurs

-Les moines et les ''nuns'' qui sont si nombreux

-Les moines qui attendent leurs offrandes devant les maisons et les restaurents / magasins (des fois sans rien recevoir :( )

-Les temples (il y en a PARTOUT)

-La pauvreté frappante

-Les enfants travailleurs

-Notre séjour chez les Pnongs

-Les tuk-tuks qui ont l'air de carosses (très différents de ceux que j'ai connu au Sri Lanka ou en Inde, ils m'ont impressionée)

-Le fait que nous ayons prévu qu'une semaine au Cambodge et que nous soyions restées le double car le pays nous a charmé... Encore court direz-vous, mais c'est le seul qui aura été visité si rapidement, d'habitude, nous utilisons toute la durée du visa!

-Les ''fruit shakes''

-Le nombre de tuk-tuks à Siem Reap (louer une moto est interdit dans la région car les chauffeurs pour Angkor seraient tous au chômage!!)

-Noël dans un pays bouddhiste

-Les grenouilles au déjeuner dans notre hutte de l'est

-Les gars qui pleurent (ou sont TRÈS émus dans tous les clips de musique que nous avons vu... tout de même quelques dizaines (merci aux trajets de bus))

-Les nuns qui passent trop inaperçues parce que leur uniforme est mauve pâle

-La quantité d'escargots qui est vendue

-Le peuple Khmer en général

jeudi 24 décembre 2009

Jours 67-68 : Kratie

Le trajet vers Kratie a été beaucoup plus court que le précédent! Joie! Mais on dirait que mes fesses ont été traumatisées et après 1 heure je suis déjà très incomfortable. J'espère que ça passera bientôt car sinon je suis mal! Cela nous a permis d'arriver dans cette autre petite ville du bord du Mékong pour se reposer, reprendre des forces et essayer de calmer nos estomacs avant de prendre la route pour le Laos. Au programme ? RIEN PANTOUTE! (Ah oui : Noël!) JOYEUX NOËL!

Jours 64-65-66 : Senmonoron : pluie de fourmis rouges et rencontre des Pnong

Ce matin là, notre bus est arrivé 1h15 en retard et nous avons rencontré LE Cambodge qualifié de non touristique (après avoir fait les routes habituellement parcourues) dès que nous avons mis les pieds dans le bus. Pour une route qui allait prendre 7 heures malgré le peu de kilomètres à parcourir, nous étions trois fois trop dans un minibus remplit à bloc par des passagers, des fruits, des matelas, des convertures, de la nouriture, UN ARBRE, etc. Non seulement, ils n'avaient pas prévu d'espace pour les jambes (comme c'est souvent le cas, donc ça passe malgré l'inconfort de la foufoune), mais en plus ça PUAIT LE DURIAN à mort. C'était effrayant comme odeur, au point que j'ai du prendre un gravol et que nous avons respiré par la bouche pendant tout le trajet, rendant nos lèvres et gorges ultra sèches. Évidement, on ne pouvait ouvrir la fenêtre, poussière de route trop abondante oblige.

Tout de même, dans le positif, un des gars dans le minibus (Mott) nous a pris sous son aile avec ses quelques mots d'anglais (dont : ''Honey, I'm telling youuuuuuu'' utilisé beaucoup trop fréquement). Nous avons dîner ensemble dans un ''pit stop'' et il nous a montré un hôtel où nous pourrions coucher, mais il n'est pas venu avec nous et nous a assuré que nous en verrions d'autres sur le chemin si nous préférions. Comme il était gentil et que tout ce qu'il nous a dit jusque là était vrai, nous ne nous sommes jamais senties obligées comme c'est le cas trop souvent. Toutefois, il s'agissait de bungalows super propres avec eau chaude (région froide malgré la jungle) et TÉLÉ CÂBLÉE! Ok, ça peut paraître superficiel, mais nous avions envie d'écouter un film de Noël!! 8$ plus tard, nous étions installées dans cet endroit calme et superbe.

Le soir, nous sommes allées au village (qui encore une fois est minuscule et en construction: pas de routes, juste de la terre et des trous) manger. Nous avons rencontré L'autre voyageur qui s'y trouvait, William, seul avec sa moto en train de se préparer à faire une route très dangereuse du sud est au nord est. Il était si drôle à compter son argent (il avait peur d'en manquer dans un trou perdu) et à raconter des histoires de voyage! Je vais devoir vous en faire part un jour, ça vaut la peine!!

Le lendemain très tôt, chacune à bord d'une moto, Mott et son ami nous conduisent chez un mahout (dresseur et propriétaire d'un éléphant... un pour chaque mahout, ça prend trop de place en avoir plus d'un dans le jardin! :P ) avec qui Amélie aura vécu sa première expérience éléphantesque. Ils nous a rejoint à sa hutte de ''ville'' qui est loin de tout, sans électricité, sans eau courante ni toilettes, pour nous amener à sa ferme où il habite et travaille. Mott nous laisse avec son ami Pnong (tribu du coin) qui ne parle presque pas cambodgien et encore moins... anglais! Ça c'est le début d'une aventure de mimes et de regards.

Sur le dos de Shivat (l'éléphante souffrant de problèmes intestinaux qui ont failli nous asphyxier à plusieurs reprises et nous faire mourir de rire par leur durée et leurs sons), nous nous sommes faites balancer pendant des heures! C'est siiiiiiiii inconfortable un éléphant! À chaque fois je me dis PLUS JAMAIS! Mais bon, Amélie était si contente!

Nous sommes arrêtées près d'un cours d'eau pour dîner pendant que notre guide est parti (on ne sait où) et que sa femme a fait son lavage de linge et de corps, avant que nous assistions au lavage de Shivat (que Amélie avait amicalement surnommé toutoune). La deuxième partie du trajet a été plus difficile puisque nous sommes entrées dans une partie beaucoup plus dense de la jungle. Shivat avait une plus grande sélection de feuilles à manger et elle en voulait toujours plus! Pendant qu'elle déracinait des arbres avec sa trompe pour se freiller un chemin (oui, des arbres), où qu'elle en arrachait des plus petits pour les manger, nous recevions des braches, des feuilles de bananiers et d'autres arbres dans la figure, il nous pleuvait des fourmis rouges dessus (ça a été une grosse guerre et nous avons été beaucoup piquées!) et nous avions hâte d'arriver car ça signifierait la FIN du ballotement (le retour se faisant à pied donc beaucoup plus vite car bordel que ça ne marche pas vite ces grosses bêtes là!).

Nous sommes arrivées à une hutte qui ressemblait à sa ''hutte de ville'', mais en plus petit et avec plusieurs enfants. Nous n'avons pas trop compris qui étaient les enfants de qui, qui était qui, mais nous pensons qu'il y avait des soeurs, leurs maris, la grand-mère et les enfants. Tout ça, dans une mini hutte toujours sans eau, électricité ou toilettes. Construites à même le sol, nous marchions sur la terre. La cuisine était inexistante, à part une petite table de bambou construite à l'extérieur et un mini feu de camp à l'intérieur (poumons noirs, nous voilà).

Nous étions à côté de leur rizière et de leur jardin de citrouilles et autres légumes, nous partagions la hutte avec une famille élargie en plus de leurs poules, coqs, chiens et Ze conchon. Les enfants étaient si sales et plein de poussière, mais si adorables. Nous avons fait ami ami en échangeant de la nourriture! Ils restaient tout de même craintifs!

Là où il est permis aux enfants de pisser dans l'entrée, aux poulets et aux chiens de se promener dans le panier où les légumes à manger sont fraîchement coupés, nous avons mangé un bon plat (qui nous a rendu un peu malade toutefois!) et un mauvais. Le mauvais c'était du bambou et de la citrouille cuits dans une tige de bambou. Oh que ce n'était pas bon! Mais nous avons mangé, politess oblige!

Le soir tombé, il s'est mis à faire froid! Nous avions des hamacs alors que tout le monde dormait sur la partie de la hutte qui est un peu surélevée et où on mange et dort. J'étais jalouse! Ça avait l'air beaucoup plus confortable leur truc, mais bon, évidement, je n'ai rien dis et nous n'avons pas vraiment dormi. C'était froid et humide, un mec est venu se prendre une feuille de tabac à 2hres du matin, le coq s'est trompé et il a hurlé à 4 heures en prenant soin de venir s'installer juste sous nos hamacs, les poules ont eu peur et ont sauté du toit (elles dorment dans un trou du toit) pour ensuite faire un vacarme en remontant. Bref, sommeil léger.

Le lendemain a été plus intéressant car nous avons marché dans la jungle, notre mahout hache à la main nous freillait un chemin. Nous sommes arrêtées dans plusieurs huttes sur le chemin du retour. Les gens, toujours aussi pauvres nous ont accueilli avec des sourires de gêne et un enthousiasme pour l'appareil photo qui est comme un miroir! C'est si drôle pour eux et donc si charmant pour nous! Les enfants avaient tous l'air malades. Je comprends avec le temps qu'il fait la nuit! Mais ça ne les empêche pas de jouer et de rire!

Nous avons même aidé (trop peu... le temps et notre lenteur oblige) à récolter le riz! Ça j'ai super aimé!! Panier accroché autour de la taille, nous allions de plus en plus vite!!

Bref, ce fut une expérience encore plus intense que dans le nord du Vietnam car nous n'avions pas de traducteur... seulement nos mains, nos expressions faciales et quelques sons. Ils constinuaient à faire comme ils feraient si nous n'y étions pas, nous avons vu la vie comme trop peu de gens la voient. Wow.

p.s. Notre mahout a gossé des baguettes avec du bambou pour le dîner... Amélie a été si impressionnée et lui si flatté de son enthousiasme qu'il lui en a gossé 3 paires de plus (petits motifs décoratifs compris) et moi il m'a fait des animaux en bambou!!! :)

Jour 63 : Kompong Cham

De Siem Reap, nous nous sommes dirigées vers la petite ville de Kompong Cham qui est sur la rive du Mekong. Il n'y a rien à y faire, mais elle consiste en un bon point de départ pour la province de Mondulkiri qui est complètement à l'est du pays (et la moins peuplée du Cambodge soit dit en passant). Dans les attractions de l'endroit, le marché et le pont de bambou qui relie la ville à une petite île en face (il est construit à la main et reconstruit après chaque mousson!). En peu de temps, le tour était fait. Nous avons rencontré un Anglais et 2 Américains avec qui nous avons passé la soirée à boire des jus de fruits (et du vin... l'Anglais n'arrêtait pas d'en acheter!)

Jour 60-61-62 : Angkor Wat

Au pays des temples, Angkor Wat et ses environs restent la fierté cambodgienne et ce n'est pas difficile de comprendre pourquoi! La période Angkorienne s'étend environ de 802 à 1432, alors que le Cambodge était une puissance sud asiatique. Les temples d'Angkor, ce sont des exemples parfait de créativité humaine et de dévotion! Ils sont souvent construits en l'honneur des membres de la famille royale! Il y en a tellement et ils sont de toutes les grosseurs et de toutes les formes. Je dis ''il y en a tellement'', mais on s'entend qu'il y a ce qu'il en reste. Certains sont mieux préservés, alors que d'autres ont été beaucoup plus abîmés par le temps et la jungle. Une chose est certaine: l'ensemble de l'oeuvre reste époustoufflante.

Comme je ne sais pas trop comment procéder pour en parler (l'ampleur de mon récit devrait être à la hauteur de l'ampleur desdits temples, mais bon... comme c'est impossible, voici des bribes d'impressions de notre séjour dans le coin.

Nous avons visité : Bayon, Thommanon, Chau Say Tevoda, Baksei Chamkrong, Phnom Bakheng, Baphuon, Ta Prohm Kel, Ta Prohm, Banteay Kdei, Sra Srang, Prasat Kravan, Prasat O Kaek, Prasat Kandal Doeum, Lolei, Pre Rup. Banteay Srei, Preah Khan, Banteay Samré, Prasat Komnap et ... Angkor Wat!

Ça fait 20 temples quand même! En trois jours et une soirée! Beaucoup pour certains, pas tant pour d'autres! Il faut garder en tête que certains d'entre eux sont si petits qu'on peut en faire le tour en prenant son temps en 10 minutes!

Disons que la première journée a été intense (de 5h à 15h), la deuxième plus relaxe puisque nous n'avons vu que trois temples... mais le trajet pour s'y rendre a été long, finalement, le dernier jour, nous en avons fait plusieurs aussi et certains des plus beaux selon moi!

La première journée s'est faite en tuk-tuk avec Andes le Danois et notre chauffeur qui, malheureusement, ne parlait aucun mot d'anglais, les échanges étant donc très limités dans cet environnement qui suscitait tant de questions. Nous avons commencé en grande (question de partager le prix du tuk-tuk avec Andes qui ne restait qu'une journée) malgré les conseils de certains qui nous disaient de débuter avec les petits temples... Mais je ne regrette rien puisque je n'ai pas trouvé les plus petites visites qui suivirent moins intéressantes!

Donc : lever de soleil à Angkor Wat. Quand même. Wow. Non : WOW! Il y avait TELLEMENT de gens (mais ce n'est pas comme si on s'attendait au contraire!). Toutefois, ça n'a pas dérangé car étant donné la grandeur de l'endroit, en se concentrant sur le temple, nous n'avions pas l'impression d'être entourés. Le soleil levé c'est différent, mais la plupart des gens quittent le site, nous laissant seuls pour le découvrir. C'est immense et long à parcourir, mais tellement beau et intéressant! À l'intérieur, il y avait des immenses piscines (ou bains, selon qui regarde!! ahah) où les moines allaient prier pendant la mousson car ils considéraient l'eau qui s'y accumule comme sainte. Bon, ça c'est un fait divers comme il y en a trop pour ce texte, alors je continue dans le moins précis.

Comme je disais, je ne sais pas comment procéder, je saute donc tout de suite à la deuxième journée (et je reviendrai aux temples en tant que tel à la fin du texte). Donc, jour 2, nous enfourchons des bicyclettes en direction des temples de Roluos qui sont à 13 km à l'est de la ville (pour revenir à la nuit tombée, dans le trafic!). L'activité s'avère difficile étant donné la chaleur, le soleil et l'état des bicyclettes, mais nous y sommes arrivées, rouges et mouillées (effrayantes donc). Les gens que nous avons croisés sur la rue étaient tous très enthousiates, contents de nous voir pédaler à 40 degrés, alors que 90% des touristes ne font que du tuk-tuk (ça aurait été difficile à ce moment là de leur avouer que : PLUS JAMAIS!) Bref, nous avons été récompensées par de jolis (et très petits) temples, dont un qui était à côté d'un monastère où des moines travaillaient à son maintien! En ''vélotant'', nous sommes arrêtées dans une école primaire pleine de jeunes excités de nous envoyer les main. Nous avons visité l'endroit... C'était une école très subventionnée donc pas nécessairement à l'image de d'autres que nous avons pu apercevoir de loin. Nous avons croisé beaucoup de gens très pauvres aussi. Dès que l'on sort de Siem Reap, c'est frappant. Même autour des temples principaux ça se voit et s'entend dans les voix désespérées et criardes des femmes : ''Madam, you buy scarf only 5 dôôôôlar!'', '' PINEAAAAAPPLE MADAM ?'', '' Coooooooold drink Madam ? If you buy you buy from me!'', '' You need book Madam, only one dôôôôôlar!''. Sans arrêt ils crient avec des intonations étranges dans la voix. Malheureusement, de temps à autres il y a un ou une qui écope d'un non sec et brutal. On le regrette tout de suite, mais ça devient exaspérant. La chaleur et les cris, ce n'est pas un bon mélange.

Les enfants ont des phrases toutes prêtes à répondre quand les touristes leur disent qu'ils devraient aller à l'école. ''Yes madam, I go this mooooorning'' (car pour l'école, il y a les groupes matins et les groupes après-midi)... Je voudrais bien te croire, mais il est 10h du matin mon grand! Oh c'est triste. Toutefois, alors qu'Amélie discutait avec de (très) jeunes vendeurs de cartes postales, je suis tombée sur une petite fille en haut d'un temple avec qui j'ai ''jasé'' pendant une quinzaine de minutes et à qui j'ai appris quelques capitales (ils impressionnent les touristes avec ça et elle en savait déjà pas mal). Nous avons même ris ensemble d'une Japonaise habillée vraiment étangement. Nous nous faisions des mimes pour rire de son chapeau et ses bottes. C'était un beau moment de partage où jamais il a été question d'argent!!

Dans le coin des temples isolés à l'est, nous sommes tombées sur des enfants vraiment très pauvres . On le voyait à leur peau irritée, écorchée et infectée, leurs vêtements troués et leur cheveux plein de terre. Jamais ils ne nous ont demandé d'argent. J'ai juste eu droit à un geste timide de la main vers la bouche. Je l'ai regardé, j'ai dis tu as faim ? (en mimant), elle m'a fait signe que oui, elle a pointé son frère aussi. J'avais deux barres tendres (des bonnes aux noix là, pas de la cochonneries inquiétez-vous pas!), je leur ai tendu et aussitôt elles étaient ouvertes et en train d'être mangées. Ils avaient plus que faim.

Bref, à travers les temples, les gens vivent dans différents villages et nous hurlent des ''bonjour'' avec leurs beaux sourires habituels. Joie.

Le troisième jour, nous sommes allées à des temples qui se situaient beaucoup plus loin du circuit. Un que je voulais voir était à 30 km de Siem Reap. Les gardes de sécurité d'un des temples que nous avions visité la veille se sont offerts (pour une petite somme évidement) de nous y amener à moto. Nous avons dis oui après négociation du prix et nous avons bien fait! Nous avons vu des temples magnifiques auxquels ils nous ont amené en plus de ceux que je voulais voir! Ils connaissaient leur coin disons!

Tous les soirs sauf le premier (veille du lever très très très matinal), nous allions dans le centre (à 15 minutes à pied de notre guesthouse) pour manger (à des stands de rue à 1$ le plat et 0.75$ le meilleur fruit shake que vous avez goûté dans votre vie!), pour se promener, pour aller prendre un verre. Un soir nous n'avons que mangé (fatigue oblige), un autre soir nous sommes allées au bar Angkor What ? Pour boire un ''bucket'' dont on nous avait parlé ( un sceau rempli de vodka et redbull (il y a d'autres mélanges) et un ''frosted drink''... C'était une soirées bien arrosée disons :) Le troisième soir, bouffe, night market (où tout est hors de prix) et massage de pieds avec des poissons. C'était étrange et je voulais essayer. Au début ça chatouille et après ça devient engourdi... pendant tout ce temps là, t'as des dizaines de poissons qui te gossent après les pieds!

Revenons aux temples dans ce texte décousu.

Les favoris (où nous avons souvent passé plus d'une heure!) sont :

Bayon : le plus mystérieux avec toutes les grosses figures sculptées partout à l'image du roi (ou plutôt de quelqu'un qui lui ressemblait vraiment) Jayavarman VII. On dirait un château de sable (vraiment détaillé toutefois). J'avais toujours l'impression d'être dans un rêve en le regardant tellement il est étrange!

Banteay Srei : Temple hindou considéré comme le joyau d'Angkor, il est vraiment magnigique. Il est petit, mais les détails dans les ornements et les fresques sont incroyablement beaux, bien faits et bien conservés. Il est rose en plus!

Banteay Samré : Il a été construit en même temps que LE Angkor Wat. Il est très bien préservé, alors nous avons vraiment l'impression de faire un voyage dans le temps. Ça aurait peut-être pu être un château médival européen ''exotique''.

Ta Prohm : Envallit par la jungle il est, selon moi le plus impressionnant. Les arbres poussent à travers ses mûrs, dans les couloirs, par-dessus les murailles. Il tient debout même si plusieurs parties se sont effondrées. Être toute seule là-dedans, j'aurais vraiment eu l'impression d'avoir découvert un monde imaginaire d'une splendeur exceptionnelle où la nature et le travail de l'homme ont fait un tout impressionnant.

Prea Khan : C'est le deuxième plus gros temple après Angkor. Il est possible de se promener dans tous les sens (nord-sud-est-ouest), toutefois plusieurs accès sont barrés car trop dangeureux. Ce temple là a beaucoup souffert du temps en ce sens qu'il est pas mal en ruine et plusieurs poutres de bois tentent de le tenir debout. Sur le côté ouest, il y a un mini temple dans le temple avec des colonnes qui auraient été à leur place dans la Grèce antique! Beau mélange! Nous avons passé énormément de temps à s'y promener et je me suis fracassée le crâne sur le haut d'un cadre de porte pour nains!

Angkor Wat : Le plus impressionnant par sa grosseur. C'est vraiment sa grosseur et sa bonne conservation qui le rend particulièrement beau et attirant! Mais je le mets dans mes favoris simplement parce qu'en étant le deuxième que j'ai vu, il m'a vraiment surpris et charmé!

Ce qui est amusant, mais peut-être inquiétant dans les temples, c'est que nous pouvons nous promener presque partout. Sauter d'une pierre à l'autre, passer par un couloir plutôt qu'un autre. Très peu d'espaces sont bloqués. Toutefois, à pouvoir aller n'importe où comme ça par milliers chaque jour ça doit être très néfaste pour la convservation! Juste l'exemple des marches. Souvent il faut monter de très hautes marches car plusieurs temples sont fait en hauteur (quand je dis hautes, je veux dire vraiment hautes) et très étroites... elles sont si polies que ça devient très dangereux! Alors en plus du danger, nous abîmons beaucoup les sites! Bref, avec tout l'argent qu'ils font avec ça (1 journée = 20 $, 3j = 40$ et 7j = 60$), ils doivent avoir un budget pour en prendre soin, mais quand même! Avec un Anglais nous nous disions qu'ils allaient sûrement devoir fermer le site un jour s'ils veulent le garder ''en vie'' et faire payer des sommes faramineuses à ceux qui veulent y aller quand même! Selon lui, ça deviendra une destination de riches dans un intérêt de conservation.

Bref, malgré tous les touristes qu'il y a, il a été possible à de multiples reprises de se retrouver seules dans les ruines, à écouter les oiseaux et à s'imaginer être à l'époque (quoique ça ce n'est pas facile!!). Les moines viennent encore y prier ou regarder le coucher de soleil, ils vivent dans les villages environnants et font toujours partie du paysage.

vendredi 18 décembre 2009

Jour 59 : Siem Reap

Direction Siem Reap pour aller voir les temples d'Angkor Wat! Non mais quelle chance de se lever le matin pour aller vers eux ?

La route fut longue car il faisait très chaud et nous sommes arrêtés souvent, mais les paysages étaient splendides. La campagne, les champs, les petites maisons. Plus de pauvreté encore, mais tant de beauté et encore plus de sourires (comme si c'était possible!). J'aurais eu envie d'arrêter partout pour aller parler aux gens et échanger avec enthousisame tous les mimes échangeables!

L'évènement du trajet de bus, c'est moi qui mange une sauterelle grillée. C'était bon! Ils voulaient m'en vendre 10. Une ça ira, merci :)

Arrivés ici, un Danois nommé Andes décide que nous sommes ses meilleures amies (on partagera d'ailleurs une chambre, son budget étant très limité). Son nom ayant été ''vendu'' par sa guesthouse de Phnom Penh à une de Siem Reap (pratique courante), quelqu'un l'attend avec une feuille de papier où apparaît son nom. Le tuk-tuk est gratuit, on le suit... pour voir! Ça s'avère être une chambre correct à prix très bas. Cool, on achète!

Quoi faire pour fêter notre arrivée ici ? Aller voir un coucher de soleil au temple : . Nous avons acheté nos billets à 16h45 pour qu'ils ne soient validés que le lendemain, nous faisant ''gagner'' un spectacle gratuitement. Nous avons pris un billet pour 3 jours de découverte. Une semaine, c'était trop long pour le temps que nous avons et 1 journée c'est beaucoup trop court! Alors avec 3 options disponibles, nous choisissons celle du milieu! 40$US plus tard, nous avons notre billet avec une photo de nous dessus (!?!). 30 minutes après, nous regardons un coucher de soleil du temple Phnom Bakheng avec au moins 1000 autres touristes (Andes y tenait malgré la foule et comme il ne restait qu'une journée...) et quelques moines! Ce n'est que le début!

Jour 56-57-58 : Cambodge nous voilà! (Phnom Penh)

Après un mois, nous quittons le Vietam pour son voisin cambodgien. Déjà les gens parlent plus anglais, ils semblent plus avenants (selon moi), ils sont plus foncés, plus beaux (selon moi toujours!) et les routes sont beaucoup moins bonnes (pas selon moi seulement).

À bord de notre minibus, nous nous dirigeons vers Phnom Penh avec que des Cambodgiens, leurs enfants et leurs provisions (je pense que le camion servait aussi de transporteur de marchandises x et y).
Nous sommes arrêtés 1000 fois, il faisait chaud, les fenêtres ouvertes ont fait en sorte que nous étions oranges de terre (encore) (quoique moins qu'à Phu Quoc où là, c'était vraiment intense!)
Nous avons vu des champs, des vaches, vaches, vaches (beaucoup!), un éléphant (Amélie était contente!), beaucoup d'enfants qui travaillaient (mais nous étions dimanche, alors on peut espérer que la semaine au moins quelques uns d'entres eux vont à l'école....dans ce pays où il y a beaucoup d'enfants travailleurs), les femmes en pyjama dans la rue (ça doit être un spécial dimanche matin!), les moines qui vont de porte en porte pour récolter les offrandes, etc. Tout en couleur, tout en soleil et tout en sourires, les Cambodgiens m'ont charmée rapidement.

Arrivées dans la capitale, l'ancienne ''perle d'Asie'', nous nous sommes dirigées vers notre hôtel. De là, nous sommes allées manger des plats Khmers dans un restaurant où les serveurs étaient absolument A-D-O-R-A-B-L-E-S. De plus la nourriture était tout aussi excellente. Par contre, je ne me rappelle malheureusement plus des noms. (Ça nous a pris un mois pour apprendre à se débrouiller avec un peu de vietnamine... le cambodgien n'aura peut-être le temps de s'installer (très sommairement) dans nos esprits).

Après s'être remplies l'estomac, nous avons exploré la ville en suivant une marche ''around town'' suggérée par le Lonely Planet et qui nous amène à tous les centres d'intérêt. C'était long (étant donné la chaleur), mais ça a valu la peine, ça c'est certain!

Un moment clé de notre promenade : lorsqu'un jeune homme vient nous parler dans un parc (plein de singes) au pied d'un temple (Wat Phnom). Il venait parler pour parler, pour pratiquer son anglais et ça s'est avéré vrai (étant donné certaines expériences passées, je reste toujours sur mes gardes). Nous étions très contentes que ce soit un échange sincère sans but monétaire en bout de ligne car il était vraiment sympathique, rieur et enjoué. Son anglais était sommaire, mais nous nous comprenions et c'était très drôle. Il avait 22 ans, mais une figure d'enfant, trop cute.

Une observation fort agréable : les chauffeurs de tuk-tuk (qui laissez-moi vous dire sont très ''classe'' comparé à ce que j'ai connu ailleurs... on dirait des calèches!) nous demandent toujours si nous voulons aller quelque part (même chose pour les chauffeurs de motos), MAIS, un ''non merci'' avec un grand sourire termine la discussion par un sourire de leur part... et c'est fait, nous pouvons continuer. Pas de harclèment, pas de pression. Bon, il y a des exceptions (autour des endroits touristiques et des guesthouses), mais règle générale c'est juste un échange doux et rapide.

Autre observation : les serveurs dans les restaurants trippent sur les enfants (très jeunes) des étrangers. Ils les prennent dans leurs bras, leur montrent des trucs, bref ne les lâchent pas jusqu'à leur départ. Ils sont siiiiiii contents de pouvoir passer du temps avec ces enfants qu'on dirait qu'ils en sont eux-mêmes.

Toujours dans l'obervation : il n'est pas rare de croiser des moines ou des soeurs et de les voir assis derrière un chauffeur de moto, le coco au soleil et la tunique au vent. J'aime. C'est tout.

En rentrant vers notre hôtel, nous devons passer par un grand parc proche du palais royal. Le soir, cet endroit se remplit (surtout la fin de semaine bien sûr) avec des gens qui font de l'aérobie, qui jouent au badmington, au ballon, qui regardent des jeux de fontaines (on dirait des feux d'artifice avec de l'eau et des lumières)... les gens parlent, dansent, crient, rient, s'amusent en mangeant des blés d'inde, c'est une ambiance vraiment agréable et festive!

Notre deuxième journée s'est divisée en 2!
1)
Ambassade du Laos pour obtenir notre visa, la frontière que nous allons traverser ne délivre pas encore de visas sur place car elle vient d'être ouverte. Laissez-moi vous dire que 47$US pour un visa de 30 jours c'est cher payé! Dire que l'année passée c'était encore 25$. Amélie était outrée, d'autres Canadiens sur place encore plus... Il y avait un Américain trop drôle qui habitent à Londres depuis 25 ans (et qui dit être né aux États-Unis par erreur) a du payer 50$US (au lieu de 30$ pour les Anglais) car il avait son passeport américain... Moche. Bref, qu'est-ce que notre gouvernement a bien pu faire pour que ce soit rendu si dispendieux aller là-bas ? Il voulait qu'on paie plus pour l'avoir plus vite... euh not! On va attendre!

2)Musée Tuol Sleng (passage obligé de tout voyageur qui se respecteet et qui respecte les Cambodgiens!!) où nous sommes restées longtemps à lire et à regarder des photos qui racontent le génocide qu'ont perpétré les Khmers Rouges entre 1975 et 1979 (les chefs s'en sont sortis beaucoup trop bien selon moi!). Différents historiens évaluent le génocide à entre 700 000 (pour le plus optimiste) et 4 000 000 (pour le plus pessimiste). La majorité disent 1.2 à 2 millions. Peu importe le nombre, c'est trop! Pol Pot a vraiment fait des ravages et la prison que nous avons visitée en est une preuve flagrante. La torture était poussée à son maximum. Enfants, femmes et hommes y passaient. Souvent pour aucune raison.

Le but ? Faire du Cambodge un pays où tout le monde est ''égal'' (dans le dur labeur et le partage des richesses), qu'on n'ait plus besoin d'argent (devises), que ce ne soit que des échanges, que le pays soit auto-suffisant, que l'éducation soit abolie (c'est inutile et une perte de temps), même chose pour les cérémonies religieuses. Il fallait travailler et travailler. Juste travailler. Pourtant, les ''leaders'' de ces atrocités ont presque tous été formés en France... perte de temps j'imagine!

Les gens des villes étaient envoyés pour travailler dans les champs (Phnom Penh a d'ailleur été vidée de ses habitants par l'annonce (fausse) que les Américains allaient bombarder la ville. Je comprends que les habitants y aient cru puisque lesdits Américains bombardaient beaucoup l'est du pays pendant la guerre du Vietnam). Ensuite, ils ont du aller vers les campagnes. Ceux qui ne voulaient pas partir ont été tués. Les riches et les gens éduqués étaient tués. Des intellectuels faisaient semblant d'être illétrés pour éviter la mort. Des ''nouveaux'' médecins étaient formés en 3 mois et l'enseignement était si incomplet que tout le monde mourait dans les hôpitaux. Bref. Je ne comprends même pas comment on peut arriver à penser qu'une société idéale ressemble à ça.

Les combattants des Khmers Rouges, qui étaient recrutés dans les campagnes (même des enfants ou adolescents en faisaient partie... surtout pour leur ré-éducation à la ''bonne'' façon de vivre révolutionnaire), ne voulaient souvent même pas y aller. D'autres y allaient de leur propre gré pour éviter d'être tués ou encore parce qu'ils espéraient améliorer le sort de leur pays. Plusieurs ''ré-éduqués'' subissaient un lavage de cerveau et devenait des meutriers sans pitié... allant même jusqu'à tuer leurs amis et leurs familles. Le pays étant déjà déchiré par la guerre civile, certains voulaient suivre les ''révolutionnaires'' sans savoir dans quoi ils s'embarquaient. Souvent, ils devenaient des bourreaux pour sauver leur peau et celle de leur famille. Les Khmers Rouge tuaient même leurs propres combattants (ils ne les appelaient pas des soldats). Les gens étaient encouragés à écrire leur ''biographie'' pour que l'on sache qui devrait mourir avant tout. Les gens qui avaient été évacués des villes étaient les ''nouveaux paysans'', moins dignes de confiance et à abattre rapidement. Les gens dans les villages s'épiaient les uns les autres pour dénoncer les mauvais comportements et ainsi éviter d'être perçus comme des ''anti-révolutionnaires''. Bref, un climat de peur, une perte de confiance totale les uns envers les autres, des morts partout, un vrai cauchemar qui n'a pas encore quitté les esprits. Une nation à reconstruire, une confiance à rebatir pour un peuple qui s'est entre-déchiré.

Les Khmers Rouges, même s'ils ont été officiellement défaits par les Vietnamiens (qui sont venus en aide au peuple cambodgien quand ils se sont eux-mêmes fait attaquer à la frontière) ont continué de bombarder et de traumatiser l'est du Cambodge jusqu'à la fin des années 1990. Il reste énormément de mines antipersonnelles dans les sols cambodgiens, il y a encore beaucoup d'armes en circulation et certaines sont utilisées pour faire tirer les touristes dans des champs de tirs... Tout pour faire de l'argent dans ce pays pauvre qui vient de s'ouvrir à l'étranger il y a à peine 10 ans... c'est normal direz-vous. Je ne sais pas. On déterre encore des cadavres, ils sont analysés et certains exposés. Toutefois, ça crée des tensions car certains veulent que l'on voit les atrocités commises, alors que les familles des victimes voudraient les incinérer ou les placer dans un endroit spéciale pour que leur âme aille en paix, comme le veut la tradition bouddhiste. Débat. Culture versus histoire.

Killing Fields

Autre passage obligé et troublant à 15km de la capitale. Après une route en tuk-tuk de 30 minutes dans la banlieue (magnifique, pleine de maisons sur pilotis en bois et en taule sur le bord de l'eau) de Phnom Penh nous arrivons au site. Déjà que le trajet nous montrait un côté beaucoup plus pauvre du Cambodge, nous continuons dans la tristesse avec l'exposition de l'endroit où des dizaines de milliers de Cambodgiens ont été tués sauvagement. Nous marchons autour des sites d'enterrement, nous rentrons dans le stupa (érigé en mémoire des victimes) qui contient des centaines de crânes, nous contournons des lacs où encore des milliers de corps gisent sous l'eau. Ce n'est pas jojo. Du tout. Ce qui marque le plus, c'est la façon brutale dont les gens étaient tués. Pour ne pas gaspiller les précieuses munitions, ils étaient battus à mort avec des haches, des bâtons, des barres de fer, etc. Le plus marquant, ce sont les bébés qui sont pris par un pied et envoyés en l'air pour qu'un ''combattant'' leur tire dessus (comme une chasse aux oiseaux), ou encore qu'on leurs fracasse le crâne sur un tronc d'arbre en les tenant par les pieds. Presque tous les corps, homme, femmes, enfants, avait des marques de tortures au niveau de la tête. Des trous, des creux, des fissures, etc.

Une fois tués, les corps étaient brûlés avec des produits chimiques pour éviter la fumée, puis enterrés rapidement pour que les paysans travaillant dans les environs ne se doutent de rien.

À Phnom Penh, nous avons beaucoup appris sur l'histoire, nous avons échangé plus de sourires que pendant tout notre mois au Vietnam, nous avons écouté une mamie laver des draps à la main (beaucoup de frottage) tous les matins à partir de 5h30, nous avons trouvé très drôle de voir un papi s'assoir sur son scooter, son chien se lever (sans se faire appeler) et monter sur la partie qui sert à mettre les pieds du conducteur pour s'y coucher... prêt à partir. Nous avons eu chaud, nous avons vu plus de pauvreté qu'ailleurs, plus de mendiants et d'enfants mendiants. Je pense à ce petit bonhomme de 6 ans maximum qui faisant son lavage sur le bord du Tonle Sap au lieu d'être à l'école. C'est difficile etc'est la réalité de bien trop de pays!

mercredi 16 décembre 2009

Jour 55 : Dernières heures vietnamiennes

Ces dernières heures, nous les aurons passées à Ha Tien à 6 kilmomètres du Cambodge. Après 2 heures de bateau avec ENCORE des Vietnamiens qui se chicanaient et une qui pleurait en se lamentant sur son mal des transports (nous avons conclu), nous arrivons à bon port.

Nous avons encore loué une moto pour aller explorer les environs, mais il n'y avait pas grand chose à part des champs et des élevages de canards! Toutefois, notre but premier était d'aller faire faire notre visa camblodgien à la frontière pour éviter les 10$ de frais de service pour l'agence qui se les procure (illégalement) pour les touristes. Nous avons tenté, mais nous nous sommes faites revirer de bord solidement par le douanier vietnamien qui ne voulait pas qu'on y aille. Ok ok, pas besoin de hurler en vietnamien à un autre pauvre jeune homme qui nous traduisait le tout. Nous n'avons même pas insisté et il continuait à hurler en regardant le gars qui nous traduisait son radotage inutile car nous avions déjà abandonné. Bof! Nous n'avons tout de même pas fait appel aux services de l'agence de voyage en question qui est la seule de la ville.

(En passant, nous avons mangé à Ha Tien les meilleurs (et pas chers) plats de notre séjour au Vietnam. Nous mangions en trouvant ça si bon et le prix et les sourires ont rendu ça encore meilleur!)

Le lendemain matin, nous allons à la frontière à 6 heures du matin pour traverser au Cambodge et prendre un bus de là. Le douanier vietnamien est aussi bête que son collègue de la veille, il nous regarde à peine et prend une éternité à nous dire ok bye! Ensuite, nous marchons environ 200 mètres et arrivons à la frontière du Cambodge. Le responsable des visas n'y est pas. Il s'est sans doute levé en retard cette journée là. Nous attendons avec le gars à qui nous avons acheté notre billet de bus pour le trajet vers Phnom Penh (il est venu je ne sais trop pourquoi). Le douanier arrive et nous demande 25$ chacune au lieu de 20$. Amélie dit, mais non c'est 20$, mais le monsieur ne veut rien entendre. Elle lui donne juste 40$, mais le monsieur n'est pas content. Je suis fâchée et je dis que nous savons que ce n'est pas ce prix là, mais que comme nous ne pouvons rien faire! Ensuite, il nous envoie au bureau de la ''santé'' où le gars veut voir notre carnet de santé (!?! aucune information le mentionne, aucun guide, aucune agence de voyage, aucune ambassade, aucun voyageur qui a fait le trajet, bref n'importe quoi). Heureusement, j'avais une photocopie (dans le fond de mon gros sac (!!) que j'ai sorti, qu'il a à peine regardé quand je lui ai dis qu'il n'avait pas besoin de demander ça (AHAH!).

Juste après, le gars des visas me fait signe de venir vers lui. J'y vais et il me demande si nous sommes venues seules ou avec le guide. Je lui dis que nous sommes seules, mais que le gars vient pour nous montrer quel autobus prendre car personne ne parle anglais. Il fait un sourire et me redonne 10$. En revoyant la scène dans nos têtes, nous croyons que c'est le gars qui a dit au douanier de nous faire payer plus parce qu'il était fâché la veille qu'on ne prenne pas le visa avec lui. Ark.

Ensuite, autre bureau pour faire étamper nos visas par un autre gars siiiiiiiii lent que j'ai failli m'endormir (:P). Ils n'ont jamais regardé nos bagages, bref, on pourrait facilement faire un trafic de drogue!

Ce qui m'a marqué au Vietnam en GROS points (sans ordre):

-À quel point les gens ne parlent pas anglais, et au lieu d'essayer de comprendre, il disent qu'ils ne comprennent pas. (exemple : en ville, nous pointons sur une carte où nous allons et ensuite nous pointons l'affiche des numéros de bus et personne ne nous pointe quel bus prendre!... parce qu'ils ne comprennent pas.)
-Les bicyclettes trop grandes pour les enfants (mais VRAIMENT trop grandes)
-Qu'il y a énormément de fumeurs
-Les enfants qui considèrent tous les Vietnamiens comme leurs parents ou amis et tous les Vietnamiens qui considèrent les enfants des autres comme les leurs.
-Que plein de monde tiennent un parapluie en faisant du vélo
-À quel point les gens ne regardent pas où ils vont
-Texter en roulant dans un trafic indescriptible : c'est mal, mais ça se fait!
-Heure de pointe à Saigon = plus personne ne bouge (trottoirs compris)
-Les dents noires des montagnardes
-L'admiration pour la peau blanche
-Le fait que les Vietnamiens s'engueulent très souvent entre eux! Qu'ils serrent les dents, se crispent et deviennent rouges.
-La joie de vivre des enfants
-Les chemins de terre et la poussière
-Les marchés flottants tôt le matin
-À deux sur un vélo = 2 pédaleurs
-Les sièges à bébés entre le volant et le siège du conducteur (sur les motos et scooters)
-Les enfants debout sur les sièges de motos
-Les 6 membres de la famille sur une moto
-Notre passage dans une zone interdite lors de notre trek à moto (et Hop qui se fait arrêter par la police à cause de ça, alors que nous filons, mine de rien)
-Les cyclistes qui s'assoient sur le morceau de métal de la roue arrière du vélo au lieu du banc (!?!)
-Les dames dans le nord qui ont un genre de coûteau à herbe d'accroché sur un support en bois dans le dos.
-Les vêtements traditionnels des femmes montagnardes
-La noirceur des maisons Tay
-La paysanne et son mari dans la campagne profonde près de Green Vietnam, trop charmante, qui. nous a offert des bananes et qui tenait à son reparte avec une douzaine!! (et dont j'ai perdu l'adresse et à qui je ne pourrai pas envoyer de photo... je m'en veux tellement, c'est fou)
-Les parents qui font faire leurs besoins à leurs jeunes enfants en plein milieu de la rue.
-Les toilettes pour femmes sans cabines (que des trous un à côté des autres)
-Les offrandes religieuses de faux billets d'argent et de chocopie (genre de maywest)
-Les clips de musique tellement quétaines!
-Les pancartes socialistes
-La gras dans la cuisine
-Le Vietnam semble être un pays en construction. Tout est en construction, tout est chantier!
-Les prix très bas de la nourriture malgré l'augmentation fulgurante (disent les Vietnamiens) des prix dans les 2 dernières années (Max t'es allé juste à temps :P)
-Les arbres fruitiers et toute la verdure dans le Delta du Mekong
-Les femmes qui travaillent dur et les hommes qui regardent (trop souvent)
-L'odeur immonde du durian
-La gentillesse des habitants de Phu Quoc
-Les femmes qui se font arracher les cheveux blancs à la pince dans la rue (on penserait aux poux, mais non, ce sont les cheveux blancs)
-La marche du matin (4h30) à Nha Trang (on ne parle pas de quelques individus! Ça fourmille! (Ça égale les cours de gym d'écoles secondaires indonésiennes à Yogyakarta à 5h... du matin toujours!)
Byebye Vietnam!

Jour 52-53-54 : L'île (paradisiaque) de Phu Quoc

Les gens en parle comme L'île, LE petit paradis ... qui n'en sera plus un bien trop vite à cause des développements qui visent à en faire une destination de choix pour des clients internationaux. Une homme que nous y avons rencontré qui y va tous les ans depuis 7 ans nous le confirme. Ce n'est plus ce que c'était, mais ça l'est encore... En fait, il croit que l'île changera drastiquement dans les deux prochaines années. Des routes de terres sont en train d'être remplacées par des routes d'asphalte, des resorts se font construire, les habitants (ils ne sont que 93 000) se tournent vers le tourisme.

Bref, ce n'est qu'une question de temps... Mais en attendant, nous les avons emprunté ses routes de terres (en scooter), nous sommes revenues avec la face orange et un mal de fesses, nous nous sommes ramassées dans des petits villages à traverser des ponts en bois qui menacent de s'écrouler et qui font un bruit d'enfer, nous nous sommes rendues sur des plages éloignées où personne ne va encore car la route est trop mauvaise. Bref, nous avons été voir! Nous avons exploré le nord ouest (l'est étant une forêt) et le sud est (l'ouest étant une plantation de palmier... que nous avons tout de même apperçu de loin!).

Ce qui nous a le plus marqué de cette île, c'est la gentillesse, la douceur dans la voix et la non insistance de ses habitants. Tu leur dis non merci et c'est fini, pas besoin de le dire 1000 fois ou de les ignorer. Non, du premier coup c'est compris et accepté avec un sourire. WOW et RE WOW! (Bon, on ne peut pas passer sous silence les paysages magnifiques, les villages éloignés pauvres, mais colorés qui vivent encore très sommairement, les couchers de soleil, les palmier, etc... donc je les mentionne!)

En plus c'est beau! Les plages, les arbres, les villages. On voit que c'est pauvre (les maisons en taules sur le bord de l'eau), les déchets, les ponts chambralants, les vêtements, etc., mais les gens nous le font oublier par leur enthousiasme! Eux, contrairement aux citadins, ils comprennent nos mimes et nous questions! Ils nous montrent le chemin lorsque nous sommes perdus. Ils nous tendent la main au lieu de faire faire comme s'il ne comprenaient rien. Joie.

Nous habitions encore une fois dans une maison convertie en hôtel et notre chambre se trouvait au premier étage avec celles de la famille (nous croyons même qu'on nous a donné la chambre d'un membre de la famille... mais nous ne le saurons jamais, ils ne parlaient pas anglais). Pour sortir, nous devions passer par la cuisine ou papi était toujours bien habillé et mamie toujours en pyjama à parler seule ou à se faire chicaner parce qu'elle faisait je ne sais trop quoi!

Évidement, nous avons consacré une journée à la plage!! (bien que des baignades impromptues aient eu lieu lors de nos excursion en moto... d'ailleurs, sur NOTRE plage (si je peux dire ça comme ça) il y avait des trucs qui piqaient dans l'eau... pas agréable, alors vive les plages plus désertes à l'eau calme et pas plein de trucs (inconnus) qui piquent.
C'était relaxant, très relaxant, le bruit des vagues, le soleil, un bon livre, des jus de fruits. Génial. Mais une journée ou deux ça va! Je dis ça va car il y a tellement de choses à faire et à voir au Vietnam, tellement de gens à rencontrer, tellement de coins à découvrir et tellement de paysages à aller voir que je n'aurais pu penser (malgré la beauté incroyable de l'endroit) y rester plus de trois jours. Plusieurs diront que nous sommes folles en voyant les photos, mais pour moi le voyage, c'est la rencontre de l'autre, aller vers l'inconnu, vivre des expériences uniques et apprendre... Non pas faire de la plage avec d'autres touristes (quoiqu'il y en a moins qu'ailleurs à Phu Quoc et qu'il est possible de trouver des plages désertes, ce qui rend la place encore plus charmante). Bref ça dépend de ce qu'on recherche dans ledit voyage et moi, je me réserve cette semaine de relaxation à la plage pour la Thaïlande, avec des amis et des tonnes de possibilités de plongée à bas prix! Vive Gen Hannah et MylMyl qui arrivent.... dans 2 mois!
Tout de même : petit paradis terrestre (où des expatriés indiens font de l'excellente nourriture :D)

Donc, visa oblige, nous quittons pour le port de Ha Tien ou nous traverserons la frontière non pas sans (mini) péripéties.

Jour 50-51 : Le Delta du Mekong ou comment j'imaginais le Vietnam!!

Région la plus populeuse du Vietnam, mais plus rurale qu'urbaine. La grande majorité des gens vivent de l'agriculture.

La façon de visiter le delta, c'est avec des tours organisés. Pour quelques dollars, ils te font faire le tour des endroits les plus intéressants (selon eux). Sinon, il y a le bus, mais tu dois être capable de faire comprendre à quelqu'un (n'importe qui) où tu veux aller et comment faire pour t'y rendre. Ah oui, la moto, mais bon, nous n'en avons plus et nous ne voulons pas revenir vers Saigon, mais plutôt continuer notre route vers l'île de Phu Quoc, donc pas de location.

Comment faire ? S'arrêter d'agence en agence pour voir s'il n'y en a pas une qui va nous offrir un tour moins classique. Malgré mes ''oh, I don't like big groups... I would like to see the real life in the delta'' rien n'y fait jusqu'à ce que : Quang (notre guide aux tunnels de Cuchi avec qui nous avons tant ris) réfléchisse et nous offre une alternative. C'est sûr que c'est plus cher parce qu'il faut un guide privé. Bon d'accord, mais Amélie veut que ce soit TOI notre guide. Oh my god! Oh my god! Il fallait qu'il appelle sa patronne pour lui demander 2 journées ''off'' qui lui permettraient de venir avec nous. Il était gênée de l'appeler, mais il nous a dit avoir envie d'aller avec nous car il nous aimait bien. Mais au nombre Oh my god qu'il a dit, nous nous doutions bien que ça créait un stresse. Pas grave, il le fait et quelle joie quand ladite patronne a dit oui!

Hop, dès le lendemain, 8h, nous partions vers la station de bus qui nous amènerait à Tra On un village du Delta. Je ne voulais pas de blancs ? Et bien il n'y en avait pas! À bord d'un petit bus, nous quittons Saigon dans le trafic (quoi de neuf ?).

Direction : Tra On

Tra On est un petit village du Delta où les touristes ne vont pas. En fait, les agences de tourismes ont tenté d'y envoyer des clients étant donné la beauté de l'endroit, mais les familles ont refusé d'apporter les modifications à leurs maisons qui étaient demandées. Résultat, personne (ou presque!) n'y va.

Nous y avons découvert un monde différent de celui des montagnes du nord. Les gens sont tout aussi gentils, mais leur manière de vivre n'est pas la même (on s'en doute!) Leur maison de bois ne sont pas sur pilotis, les cuisines sont à part des maisons et les fours sont en terre cuite avec une forme qui permet de les mettre dans des bateaux. Ils vivent de pêche et d'agriculture, ils cultivent beaucoup le riz et sont reconnus comme produisant la meilleure sauce au poisson du Vietnam. Le long des canaux se succèdent les villages avec une grande ville de temps en temps. Tout est relié par bateau ou avec des petits ponts en bois qui n'ont pas l'air très solides... quoique les bateaux non plus!

Pour se rendre à la maison de nos hôtes dont je ne saurais écrire le nom, (pour moi, ce ne sont que des sons!) nous avons du marcher car l'eau des canaux était trop basse pour qu'une barque nous amène directement à la maison (le matin, l'eau est haute, nous avons donc pu naviguer dans des petites rivières entourées de vert dès le lendemain).

La maison était si mignonne! Le toit, fait en feuille de palmier, fonctionne de la même façon que les entrées des tunnels de Cuchi (dont j'ai parlé plus tôt) durant la mousson. Il y avait un grand jardin de chou devant et des bassins d'eau (brune opaque) où ils faisait de l'élevage de poisson. Étant donné les quantité d'eau qu'il y a dans le coin, on ne s'étonne pas, ils mangent beaucoup de fruits de mer.

Nous avons fait une promenade à bibyclette dans le village. La route était cahoteuse, il était donc un peu difficile de pédaler, mais nous nous en sommes sorties. (par contre, détail peut-être pas pertinent, mais je le dis quand même : je me suis fait des ampoules sur les fesses. Une sur chaque. Grosse en plus. Amélie a beaucoup rit de moi. Qui peut bien se faire des ampoules là à part moi ?) À travers les mini routes dont les bords regorgent d'arbres, de fruits et de jeunes enfants enjoués, nous avons roulé. Arbres à fruits : pomelo, jack fruit, dragon fruit, mangoosteen, ananas, papaye, etc. nous entouraient. C'était si beau, si sucré, comme ce que certains doivent associé au paradis.

Nous sommes arrêtées chez une dame pour aller dans la forêt cueillir un pomelo et y rencontrer des enfants gênés mais amusés de nous y voir. Une ''cueilleuse'' de papaye nous en a offert de sa récolte. N'oublions pas que tout se passe en gestes et en mimes, que rien n'est dit, mais que tout le monde apprécie l'expérience... jusqu'à ce que Quan finisse pas traduire et que l'échange passe à un niveau supérieur et moins superficiel ahah!

GÉNIAL.

De retour à la maison, nous avons joué avec notre ''plume'' et des voisins jusqu'à ce qu'il fasse noir... Plume sur un ressort qu'on se lance et qu'on frappe de la manière qu'on préfère (surtout les pieds) vers les autres joueurs. But : ne pas l'échapper!

Ensuite, moment tendre avec le bébé de la famille qui n'avait plus peur de nous étrangères et qui se laissait prendre et trimbaler d'une bord à l'autre. Un autre petit voisin (environ 6 ans) s'est pointé chez nous pour nous! Je lui ai serré la main, il était trop heureux! Le lendemain, laissez-moi vous dire qu'il était fidèle au poste des bye bye!

Le soir, un guitariste et sa femme chanteuse qui habitent dans le village sont venus chanter avec nous. (Je dis avec nous car nous avons chanté autant qu'eux... ils y tenaient!). Au son de sa guitare les voix se faisaient aller dans la douceur de la nuit. Il ne faisait pas trop chaud, mais il y avait beaucoup de moustiques (oui maman, je prends ma malarone et je mets du chasse-moustique).

Nous avons super bien dormi dans le silence de la campagne (sans coq dans le coin!) Le matin, en sortant de nos moustiquaires, nous nous sommes rendues compte qu'il faisait frais. Pas froid. Agréable. À bord d'un petit bateau, Quan nous a amené au marché flottant de la région. C'est là que je suis tombée nez à nez avec le Vietnam de mon imaginaire. De l'eau, des bateaux, des tonnes de fruits et de chapeauz pointus.

Certains marchands vivent sur leur bateau, d'autres viennent seulement le temps de vendre leurs produits. Plusieurs enfants travaillent dans ces marchés. Ce serait un endroit où beaucoup de jeunes quittent l'école après le primaire pour venir aider leurs parents. C'est un véritable petit village flottant avec des montagnes de choses à manger. Alors que certains vendent de tout (leurs produits sont ''affichés'' sur une canne à pêche (un exemplaire de chaque truc disponible est accroché après), d'autres sont spécialisés et ont des MONTAGNES de ce qu'ils vendent qui les enterrent. Les gens achètent, s'échangent, se parlent, c'est beau, c'est différent et c'est charmant.

Le bateau qui nous amenait ensuite à la grande ville de Can Tho a un moteur qui a explosé pendant le trajet, nous avons donc été ramenés par un autre bateau qui a remorqué son frère décédé. À bord du bateau, nous nous sommes beaucoup fait observer et nous nous sommes fait offrir des fils à marier. Alors que je riais, Amélie a poliement refusé!

Le marché de Can Tho était beaucoup plus grand car c'est un grand centre. En fait, il était plus grand en ce sens qu'il y avait plus de bateau et de marchands, mais ils étaient si collés qu'on aurait dit qu'ils étaient moins. Même principe, mais en plus gros et moins personnel je dirais. Nous avons acheté des dragon fruits et comtinué à prendre des tonnes de photos. D'un marché à l'autre ça ne change pas, les gens nous envoient la main. Toutefois, au marché de Tra On, les gens semblent plus subjugués par notre présence ce qui crée un sourire encore plus senti (je crois) que ceux des marchands de Can Tho qui sont habitués de voir des touristes. Peut-être que c'est dans ma tête, mais c'est ce que j'ai perçu.

Bref, insertion très courte dans la vie du delta, mais oh combien enrichissante et touchante! C'est tellement plus beau quand c'est ''vrai'', mais tellement plus difficile à trouver aujourd'hui, le tourisme prenant de plus en plus de place et faisant vivre de plus en plus de gens. Des fois, on dirait que certains oublient ce qu'ils étaient pour devenir ce que le touriste veut qu'il soit. Bou.

Direction Rach Gia pour passer la fin de journée et ensuite prendre le bateau pour l'île de Phu Quoc.
Rien à dire vraiment à part que les touristes y passent sans y rester, alors les hôtels sont êtremement bons marchés et les gens très doux. Nous avons souper sous la pluie dans un resto de rue où le serveur-cuisiner-homme à tout faire était trop sympathique et marmonait quelques mots d'anglais. Avec nos quelques mots vietnamiens, l'échange fut court, mais efficace et plaisant!

Comme dans la plupart des hôtels, une famille habite au premier étage. Le bonjour que j'ai lancé en vietnamien à la mamie de la famille n'est pas passé inaperçu... les sourires qu'elle me faisait après en croisant mon regard me l'ont prouvé! Oh que j'aime ça!

vendredi 11 décembre 2009

Jour 46 : Train vers Ho Chi Minh City (Feu Saigon)

Nous avons décidé de prendre un train de jour après avoir essayé le train de nuit, le bus de jour et le bus de nuit! C'est tout ce qui manquait! C'est fait. Nous voilà assises dans un train brun à l'ambiance brune. Je dis ça parce qu'il y avait du monde partout, des fumeurs, des mangeurs, des ronfleurs, des ricaneurs... Mélange d'odeurs, d'images et de sons. C'était chouette!

L'arrivée à Saigon (je l'appelerai comme ça parce que tous les Vietnamiens l'appellent ainsi malgré le changement de nom qui date des années 70) est plutôt spectaculaire. À chaque endroit où le train croise une rue, il y a des centaines de motos qui attendent de pouvoir traverser. Nous avions entendu parler de la quantité phénoménale de bicyclettes, motos et scooters, mais là, nous la voyions! Entre ces intersections, les maisons en taules, des vêtements qui sèchent, des gens qui jouent au échecs chinois, d'autres qui fument leur cigarette, des enfants qui crient... beaucoup de déchets, de saletés, des murs qui donnent l'impression de s'écrouler lentement, des grillages, etc. Nous sommes sans doute passées par des quartiers pauvres, du moins c'est l'image que ça donnait.

En arrivant, nous avons marché les quelques kilomètres qui nous séparaient du quartiers des ''routards'', c'est-à-dire des hôtels bon marché. Ça nous a pris énormément de temps s'y rendre. Non pas parce que nous étions perdues, mais bien parce que le trafic bloquait toutes les rues. On ne parle pas d'un gros trafic, mais d'un INCROYABLE trafic. Plus personne ne bouge, faire moins d'un kilomètre peut prendre 45 minutes, les motos sont si entassées qu'il est pratiquement impossible de passer entre celles-ci, c'est la même chose sur les trottoirs : que faire ? Rire. C'était si irréel, que c'était drôle. Les gens riaient de nous qui rions. Chacun essayait de tourner sa roue avant pour nous permettre de nous frayer un chemin. Nous y sommes arrivées, mais ça a été très long.

Ce soir là, nous avons rencontré un Irlandais hyperactif, amoureux du Vietnam et qui y était venu déjà plusieurs fois. Il nous conseil sur la fin de notre itinéraire. Ce fut très apprécié!

Jour 47-48-49 : Saigon

Durant les jours qui ont suivi, Carl (le copain de mon amie Geneviève) et Laurent (le meilleur ami dudit copain) sont arrivés en ville à intervalle de deux jours (le deuxième s'étant amouraché d'une Australienne au Cambodge). Nous nous sommes promenés dans différents quartiers, nous avons été au musée de la guerre, à la poste, boire des bières, etc. Pas grand chose en fait, juste la vie de ville.

Une chose que nous avons faite avant leur arrivée : les tunnels de Cuchi. Ils sont très fameux ces tunnels creusés par les Viet Congs pendant la guerre contre les Américains. C'est très impressionnant et notre guide était vraiment excellent.

En gros :

Les Viet Congs, qui étaient alliés avec les Vietnamiens du nord contre le gouvernement de Saigon et les Américains, se sont creusés 250km de tunnels souterrains (qui allait de Saigon au Cambodge et dont une grande partie se trouvait dans la région de Cuchi) pour pouvoir faire la guerre en restant cachés. Leur stratégie a si bien fonctionné que ça a pris quelques années avant qu'ils soient découverts (suite à la torture de prisonniers). Ce système de tunnels était très élaboré. Il y avait 3 étages, le plus bas se trouvant à 10 mètres sous terre avec un système de ventilation en bambou, très bien camoufflé à la surface de la terre, ce qui empêchait les ennemis de les trouver. (Il faut dire aussi qu'ils étaient en pleine jungle). Les entrées étaient tout aussi bien camoufflées et étaient si petites que seuls les mini Viet Congs (mini dans le sens de très maigres puisqu'ils ne se nourissaient pratiquement que de tapioca (très bon, nous avons goûté) et de quelques fruits) pouvaient y rentrer. Une fois rentrés, ils rempaient ou marchaient en petit bonhomme. Les tunnels étaient construits en zigzags et en collines au cas où un ennemis réussisse à y pénétrer! Ça lui compliquerait la tache pour tirer du fusil!
Les entrées étaient identifiables grâce à des indices très bien cachés. Même pendant la mousson ils n'y avait pas de danger pour une inondation puisque les ''fermetures'' d'entrées étaient faites en feuilles de palmiers qui grossissent et deviennent imperméables lorsqu'elles sont mouillées. En plus, il y avait un système pour évacuer la fumée de la cuisine et la faire passer pour la brume du matin! (Donc toute cuisson se faisait avant 7 heures le matin).

Un peu partout dans la jungle, ils avaient installé des trappes meurtrières dans lesquelles tombaient les victimes pour se faire transpercer ou écraser par des systèmes élaborés avec des morceaux de bambous (ça a l'air de rien, mais c'était vraiment efficace). En plus, les Viet Congs réutilisaient les bombes que lançaient les ''méchants'' pour se faire leur propres armes.

Bref, ils étaient si bien organisés que pendant quelques années, les Américains ne comprenaient pas comment il était possible qu'il n'y ait personne puis soudainement, la nuit tombée, des soldats se fassent tuer et qu'il n'y ait aucune trace de meurtrier. Wouuuuuu!

La plupart des guerriers Viet Congs les plus meurtriers étaient des adolescents dont les familles entières avaient été tuées. Ils travaillent nuit et jour à constuire et enterrer des obus, à installer des pièges, etc. Un général américain aurait même dit d'un d'entre eux que s'il avait été ''on the good side'' il lui aurait décerné un prix d'honneur puisqu'à lui seul il avait été capable (pendant une heure complète) d'empêcher des dizaines de soldats ennemis d'avancer .

Bref, cette organisation leur a permis de rester introuvables très longtemps. Toutefois, lorsque les tunnels ont été découverts à cause de la torture de prisonniers, les Américains on lourdement bombardé toute la région (encore plus que ce qu'ils avaient déjà fait), ce qui en a détruit une grande partie. Au début de la guerre, ils étaient 16 000 à habiter ces tunnels, mais à la fin, ils n'étaient plus que 4 000.

Nous avons pu aller dans un tunnel (qui a été doublé de taille pour les visiteurs étrangers). Avant c'était un trou ridiculement petit dans lequel je ne rentrerai même pas. Même agrandit, il fait chaud, humide, noir, bref je sais que l'instinct de survie est plus fort que tout, mais y vivre pendant des années ? Chapeau.

Musée de la guerre.

C'est là que l'on voit, grâce au travail des journalistes et photographes, que cette guerre a été violente, chimique et barbare. Des centaines de photos, de témoignages (Vietnamiens et Américains, victimes et bourreaux) nous sont exposés. J'ai eu le goût de pleurer tout le long. Beaucoup de journalistes et de photographes font partie des victimes, certains d'entre eux se sont même mis à combattre. Intense.

Côté chimique, le Vietnam semble avoir été un laboratoire pour les Américains. Ils ont détruit toutes les ressources naturelles du pays, il n'y avait pratiquement plus de quoi manger. Les villages, même les plus petits étaient pillés et brûlés. Les habitants étaient tués violamment, coupés en morceaux, battus à mort. Selon les témoignages d'anciens combattants, les soldats américains étaient simplement devenus fous, alors que d'autres (déjà fous je dirais) laissaient sortir une violence incroyable. Ils tuaient pour tuer car l'ordre était de tous les éliminer. La torture était atroce. On parle de couper une jambe par petit morceau (même d'enfants de 10 ans) pour les faire parler. Un s'est fait couper jusqu'aux deux hanches et il n'a jamais rien dis. Coucher les gens sur des tables, la tête plus basse que les pieds et leur faire couler de l'eau savonneuse dans les poumons par le nez, les brûler, les défigurer, tout ce que vous voudrez. Atroce. Souvent c'était dans les prisons, sinon directement dans les villages. Gratuitement.
Il y a même un témoignage d'un soldat américain qui dit qu'alors qu'il se promenait dans une campagne avec un de ses compagnons, deux petits garçons d'environ 6 et 8 ans sont sortis d'un champs de maïs pour marcher sur le chemin. Ledit compagnon, a tiré sur le plus vieux qui s'est laissé tombé sur le plus petit, comme pour le protéger. Le soldat s'est tout de même approché des deux pour les tuer. Ils ne faisaient que marcher.

C'était vraiment tuer pour tuer et essayer des produits chimiques illégaux et grosse quantité. (De nombreux enfants de Vietnamiens et de soldats américains sont né difformes à cause de ça)

Bref, de la barbarie gratuite à l'état pur. Triste et fâchant. Le plus beau là-dedans, c'est que les Vietnamiens ne semblent même plus en vouloir aux Américains. Du moins c'est ce que disent plusieurs d'entre eux. Toutefois, ça reste dans la mémoire collective et tous les enfants des campagnes pensent que tous les blancs sont des Américains. Leurs parents leur ayant sûrement parlé souvent des ''blancs'', c'est l'association automatique qu'ils font. Même les jeunes adultes. Ça ne les empêche pourtant pas de se précipiter sur le bord de la route pour nous envoyer la main, nous saluer et nous faires de superbes sourires.

Saigon... Revenons à Saigon. C'est une grande ville avec ses quartiers, ses centres d'achats, ses marchés. Beaucoup de gens, de véhicules, de poussière et de déchets. Beaucoup de restaurants, de stands de rue, de parcs et d'endroits moins bruyants.

Ça reste le chaos... chaos dans lequel le copain de mon amie se lancera en moto malgré les commentaires des gens rencontrés dans un bar un certain soir qui lui disaient qu'il était fou! Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que ça rend la chose encore plus intéressante qu'elle ne l'est déjà! Je suis certaine que tout ira bien!

Jour 42-43-44-45 : Hué, Hoi An et Na Trang en mode marathon!

Hué

À Hué nous avons perdu nos retraités flyés dans le brouhaha de sortie de train! Nous sommes arrivées à notre hôtel (qui était vraiment très beau et pas cher) à 8h le matin! Quoi de mieux que de commencer très tôt une journée bien remplie ?

Direction la citadelle (Kinh Thanh) qui était une citée impériale sur la rive de la ''Perfume river'' (ou rivière parfum (!?!)). Elle a commencé à être construite par l'empereur Gia Long en 1804. Il en reste peu puisqu'elle a été bombardée par les Américains, mais ce qui reste démontre bien la richesse et l'ampleur qu'elle devait avoir. À l'intérieur de cette citée, il y avait la citadelle impériale où vivait l'Empereur et sa famille. Rouge et doré. (Image parfaite de ce qu'on associe à l'oriental)

C'était intéressant, mais il n'y avait pas beaucoup d'information de disponible sur place et nous avons préféré notre marche aux alentours (dans la citadelle). Des gens y habitent encore, il y a deux lacs presqu'asséchés et plusieurs familles fabriquent de l'encens, il y en a donc partout qui sèche. C'est joli!

À l'extérieur, nous sommes allées visiter une pagode où jouaient des enfants, c'était super paisible! Ensuite, direction marché (qui était relativement gros). En fait pas mal gros. Du monde partout, une forte odeur de poisson, des chapeaux pointus à perte de vue, des fruits et légumes frais... Des marchés comme je les aime!

Au bord de l'eau, nous nous sommes faites aborder par 3 madames qui voulaient nous faire faire un tour de bateau. Ça a fini en engueulade générale parce qu'elles étaient fâchées les unes contre les autres. Nous sommes donc parties en nous bouchant les oreilles question de signifier que c'est très désagréable qu'elles se crient après à côté de nous. Ce geste a provoqué une frustration si intense à une de ces dames qu'elle est venue à nous pour nous dire de retourner à notre hôtel car il n'y aurait pas de bateau pour nous! De toute façon, c'est ce que nous avions décidé à travers les cris. Avec des hurlements en arrière plan, nous sommes parties marcher plus loin! Le soir, nous avons fait des réserves de fruits puisque nous quittions déjà le lendemain. Ayant déjà fait le tour de cette petite ville et étant pressées car 2 semaines de notre visa étaient déjà terminées, nous filons vers Hoi An !

Hoi An

Ici, on restera 1 journée 1/2, le temps de se faire faire des robes, de faire perdre des clients à un hôtel pourri, de rater My Son, de faire une promenade en bateau, de manger chez Monsieur Li, de traverser le pont couvert et de se perdre dans les petites rues de la vieille ville.

Hoi An, c'est juste parfait. C'est beau, c'est calme et c'est un des seuls endroits qui n'a pas été détruit par les Américains lors de la guerre. Il y a des maisons centenaires qui sont superbes!
Le hic, c'est qu'il y a pratiquement plus de blancs que de Vietnamiens et plus de restos à touristes que de stands dans la rue, de la musique à tous les coins de rue (tout est synchronisé pour que ça n'arrête jamais et que ce soit toujours les mêmes morceaux qui continuent lorsque l'on tourne un coin), etc. Bref, j'ai trouvé ça magnifique, mais ''fake''. Arrangé pour plaire et pas laissé à son charme naturel.

Pour s'en échapper un peu, il a fallu aller au marché (toujours aussi bruyant et odorant) et manger dans un des stands près du port (pour les traversiers de motos et bicyclettes... à côté d'un pont (!?!)). Elle est là la nourriture moins chère. Les restaurants ont chacun une table, ils sont tous allignés, servent tous la même chose, il sont tous habillés pareil, mais sont tous indépendants les uns des autres. Nous y avons goûté les spécialité de la ville (dont les crevettes dumplings (white roses) et les crêpes au riz) et nous avons charmé le serveur du resto de Monsieur Li qui a fini par nous offrir des bananes.

Nous avons fait une promenade en bateau avec un vieux papi sans dents, aux cheveux longs et blancs, la casquette de côté et le sourire plutôt particulier. Nous avons payé ce tour de rivière beaucoup trop cher, mais ça valait le personnage. Notre ''chauffeur'' n'arrêtait pas de sourire, d'envoyer la main à tous les touristes qui le prenaient en photo de d'autres bateaux en nous faisant signe qu'on avait gagné le jackpot! Nous étions fières de notre papi rameur de barque!

Nous nous sommes fait faire des robes puisque c'est la place pour le faire. 12$ et 1 heure plus tard, tu as une robe faite sur mesure... quoi de mieux ?

Notre seule grande déception de cette petite ville fut notre hôtel. À cause d'eux, nous avons raté notre tour à My Son (ruines dans la forêt qui sont à 50 km de la ville) à cause de la réception de notre hôtel merdique. En gros, la veille, nous achetons un billet de bus de nuit (couchette) pour le lendemain soir. En payant, Amélie laisse la clé sur le comptoire à côté du plateau à clé (oui, à côté, mais là, on n'est pas à quelques cm près!). En plus, c'est quelque chose qu'on ne fait jamais d'habitude! Quel oubli stupide! Nous nous en sommes voulues! Le soir, en revenant, la clé n'y est pas. Amélie demande à la dame qui dit qu'elle regardera le matin suivant. Le matin suivant, elle n'y est pas et l'homme le plus bête du monde vient me dire give key (il est 8h du matin et nous n'avons pas ''checker out''), je lui dis que nous ne l'avons pas. Il dit d'un ton ultra bête et avec un air de dégoût : You pay key 20$. Je lui demande de vérifier avant dans ses trucs. Il ne veut pas. Le hic, c'est qu'ici, quand tu vas à l'hôtel, ils prennent ton passeport et te le redonne quand tu paies et quittes ta chambre. Bref, il a nos passeports et refuse de nous les donner. Amélie s'énerve un peu. Un monsieur (gars de Saint-Hilaire qui vit aux États-Unis et qui est en voyage pour 2 ans (1 an de complété avec sa femme et ses 4 enfants 14 à 18 ans) avec qui j'avais sympathisé un peu plus tôt se lève et demande s'il y a un problème. Le gars de l'hôtel l'envoie presque promener en lui disant que ce n'était pas de ses affaires. Le monsieur dit qu'il se sent concerné car nous venons du même endroit. C'est terminé, le gars de l'hôtel devient méchant avec notre ''ami'' et lui explique en criant que nous avons bu hier et que nous avons perdu la clé car nous étions ivres (!!!). FAUX. Quel imbécile.

Je me fâche, je vais derrière le bureau chercher mon passeport, ils se mettent à trois pour me pousser, j'attrappe 3 passeports américains (oups pas les nôtres), je me fâche (j'ai l'air fou, mais je suis exaspérée). Bref, le monsieur demande ses passeports car il ne restera pas dans cet hôtel au service minable. De toute façon, si on se fie au personnel de l'enfroit, il n'est plus le bienvenue. Dehors, d'autres clients demandent ce qui se passe. Je leur explique. La petite Vietnamienne en veston de l'entrée vient me dire de me taire en me pointant son doigt à 2 cm du nez. Je lui dis d'arrêter en lui tassant (brusquement j'avoue) la main, elle me regarde, grogne et me frappe. Ça m'a fait plus rire qu'autre chose, mais ça a fait peur aux autres parce quelqu'un s'est interposé entre nous. Bref, je me rends un peu plus loin. Un autre monsieur veut prendre une chambre, je lui dis d'y penser deux fois car c'est un endroit moche, il me répond qu'il s'en doute parce qu'il a été au restaurant qui y est affilié et il a eu des problèmes. Il quitte et au même moment, la petite Vietnamienne me crie qu'elle me déteste. Oh well!

Avec tout ça, nous avons été obligées de payer pour avoir nos passeports, la police riant à la figure de la femme de notre monsieur Américain/Québécois qui a tenté d'aller chercher de l'aide.

En plus, nous avons manqué notre tour à My Son et j'ai eu peur toute la journée que l'hôtel ait appelé pour annuler la compagnie de bus qui devait venir nous chercher le soir même pour aller à Nha Trang. On m'avait rassuré en me disant qu'il n'y penseraient même pas et ... en effet, ils ne l'ont pas fait. Tous les Vientamiens qui ont eu vent de cette histoire se sont confondus en excuses et nous ont assuré qu'ils n'étaient pas tous aussi méchants. Cute!

Le soir venu, l'autobus couchette est venu nous chercher sous la pluie pour nous amener à Nha Trang.

Nha Trang

Nous sommes arrivées à 4 heures du matin après une nuit plutôt (très) moche. Freine, accélère, freine, tourne sec, klaxonne, etc. Évidement, quelqu'un nous attendait à la sortie du bus pour nous offrir une chambre. Heureusement, c'était une belle chambre avec wifi, eau chaude, bain, frigo, tout ce que vous voulez... et pour presque rien bien sûr! Nous nous sommes installées dans l'entrée en attendant 6h pour être certaines de ne payer qu'une nuit, alors que tous les autres ''recrutés'' étaient allés se coucher. Pendant ce temps, j'ai appelé mon papi pour son anniversaire!

La journée se résume en : achat de billet de train pour le lendemain ( ce n'est pas la saison sur la cote, il ne fait pas beau, il pleut souvent et... bof), marche, marche sur la plage, tentative de manger de la crème glacée, écriture, lecture, etc.

Dans le moche, il y a eu le bar à crème glacée. YARK. Toutes les saveurs goûtaient le durian... Fruit qu'il y a partout, qui pu le c***** et qui goûte tout aussi mauvais. Ça sent tellement fort ce fruit là que tu mets quelque chose à côté et il goûtera la même chose. Il semble que tous les touristes l'ont en horreur! Je comprends car je fait partie de ceux-ci!

La plage est belle, mais comme je disais pas à son meilleur. Les îles au large créent une belle vue... et voilà, ça se résume à ça pour moi!

dimanche 6 décembre 2009

Jour 37-38-39-40-41 : Le Nord-est vietnamien à moto et chez l'habitant!

*** À noter que je n'ai pas relu donc il va y avoir encore plus de fautes que quand je relis vite ahah! Je suis désolée... vous m'aimerez encore j'espère!!
Alors là! Toute une aventure. Je ne sais pas par où commencer ni terminer... C'est quelque chose qui se raconte mal car il fallait y être... C'est quelque chose qui se décrit mal parce que c'est trop beau et trop irréel... Et c'est quelque chose qui m'a marqué d'une manière si profonde que ça devient encore plus difficile à partager par écrit... car vous n'entendez pas mon intonation ou le débordement d'enthousiasme dans ma voix.

Voici ce que ça donne en GROS... parce qu'en détails, ça ne finirait jamais!

Nous sommes parties 5 jours et nous avons fait une boucle qui partait de Hanoï pour aller à Na Khan - Ba Be – Green Vietnam – Vu Linh – Hanoï. Les villages où nous sommes arrêtées ne figurent pas sur les cartes routières. Juste à cause de ça, j'aime déjà! Ce sont des habitants qui acceptent, pour une faible somme (nous nous en sommes vite rendu compte!) d'accueillir, de temps en temps des étrangers pour que ces derniers voient comment ils vivent. Les règles : que ce soit propre et qu'il n'y ait pas de toilettes squat (ça vraiment, je trouve ça moche de les obliger à construire une toilette... au moins le matériel leur est fourni!) Nous avons donc été 2 nuits chez l'habitant et 2 nuits dans des centres dont je parlerai plus bas.

Jour 1

Durant la première journée, nous (et notre guide Hop... oui oui, comme dans Allez hop!) avons fait beaucoup de route. 190 km au Vietnam, c'est long longtemps. Surtout que nous partions avec une vieille Minsk (moto russe) manuelle qui était (nous nous en rendrons compte bien vite) en très très moyen état. Une chance qu'Amélie sait manier le volant d'une moto à merveille et connaît le secret de la ''clutch'' (oui papa, on dit embrayage en français)!

Donc, 90km après être sortis d'Hanoï, nous voilà enfin dans un début de campagne. (Hop profite d'un arrêt pour féliciter Amélie sur son excellente conduite) Déjà là, j'observe une prédominance des vélos sur les motos. Ça fait du bien parce que nous avons la face noire et les poumons emboucanés. (C'est facile de comprendre pourquoi presque tout le monde se promène avec un masque anti poussière / pollution).

Nous sommes restées quand même sur des belles routes pas trop abîmées pour commencer. Comme le premier jour a surtout été une adaptation au trafic (en ville et en sortant), aux nombreux vélos moins rapides et plus zigzagants (une fois en campagne), au surpeuplement de buffles et de vaches de bord de routes... et aux poules qui se jettent devant les véhicules quand elles ont peur, nous étions juste contentes d'arriver chez les gens chez qui nous allions dormir : M. Lo et Mme Bon.

Mais avant l'arrivée, nous sommes arrêtés au marché d'un village et nous étions vraiment l'attraction principale. Les dames demandaient au guide de nous dire que nous étions belles, une femme a demandé à Amélie de s'approcher pour lui frotter les joues blanches qu'elles trouvaient siiiii belles (je l'ai sûrement mentionné, mais elles veulent toutes être le plus blanches possible), nous avons trouvé bien drôle l'expression d'Amélie quand elle a vu le kiosque de viande avec la tête de la vache qui y était vendue. Nous avons vu d'autres cochons se faire maltraiter (ils sont attachés vivants sur le dos, deux par deux derrière les motos (ou plus s'ils sont dans des cages) et quand ils les descendent, ils les laissent tomber parterre, ça fait un gros boom, Véro est triste et les cochons tremblent de peur!! BOU! Mais pour oublier la peine du cochon traumatisé, nous avons rencontré une mamie qui était si belle... jusqu'à ce qu'elle sourit pour nous montrer ses dents toutes noires. Nous avons vite appris à trouver les dents noires belles car jadis, c'était un signe de beaut. (Il faut mastiquer beaucoup de bétel pour y arriver)

Donc M. Lo et Mme Bon à Na Khan :

Ce gentil couple de jeunes grands-parents (leur petite fille de 4 ans à passer la soirée et la nuit avec nous) fait partie du peuple Tay (à ne pas confondre avec Thaï) qui vivent dans des maisons sur pilotis sur un étage. Tout est en bois sauf le toit qui est en feuilles de palmiers. Il s'agit d'une grande pièce où tout se passe, la cuisine en fond. Il y a même un endroit pour faire un feu en plein milieu de la maison... en bois. Il y avait 2 chambres sur le côté (sans porte, mais simplement des rideaux) et nous... bien nous avons fait dodo dans la pièce principale! C'était vraiment beau! La salle de bain par contre est dehors, à quelques mètres de la maison et quand il fait frais, c'est moyen, mais on s'en fout parce que c'est comme ça qu'ils vivent et nous voulions vivre comme eux!

Avant de passer du temps avec la famille, nous laissons M. Lo terminer ses briques (il en fabriquait avec son fils) et nous allons nous promener dans la forêt d'à côté. Nous y avons rencontré plusieurs personnes qui coupaient du bambou. 100 kilos pour 70 000 Dong (4$ environ). Une famille peut réussir à faire 400 kilos en une journée. Nous avons observé une petite fille et sa mère ''cueillir'' et couper le bambou à une vitesse impressionnante, le père le corder et le fils les apporter au chemin principal pour les vendre au gars qui l'achète en masse! Sans se comprendre, nous avons bien ris et Amélie et moi avons rapporté 4 grosses tiges de bambous dans le village. Nous nous trouvions bonnes (parce c'est lourd quand il n'est pas sec)... jusqu'à ce que la petite fille passe SEULE avec la même quantité sur les épaules. Ouin. Bon... pas si hot que ça les Québécoises!!

Le soir, après une douche au seau, nous avons mangé ensemble, tous assis à terre avec plein de plats au milieu et .... beaucoup trop d'alcool de riz. Parce que oui, les montagnards boivent BEAUCOUP d'alcool de riz (d'ailleurs, nous ne connaissons que quelques mots en vietnamien, mais nous savons trinquer!)

La nourriture était juste incroyable. Nous avons appris que Mme Bon était une excellente cuisinière qui avait gagné des concours dans sa région. Porc caramel, tarot (patates), tofu aux tomates, salade de champignons et poulet, etc. MIAM! Nous avons terminé ça par le dessert qui consistait en des racines cuites... ça goûtait les pommes de terre. C'était bon! Pour vrai!

Tout ça était merveilleux... mais TELLEMENT d'alcool de riz (que je trouve atrocement mauvais) et qu'il faut boire par politesse. Je n'en pouvais plus et j'étais saoule, mais bon. Coutume quand tu les tiens! (c'est d'ailleurs problématique puisque la nuit quand tu dois aller à la salle de bain et que tu dois descendre de ta maison en pilotis pour te rendre à la toilette en passant par-dessus des briques qui sèchent...l'alcool rend la tâche ardue!!) Au moins ça dégène quand personne ne parle la même langue et qu'on se fait des signes! C'était très drôle.

Jour 2

Nous avons déjeuné avec un Pho trop excellent de Mme Bon avant de faire nos adieux et de continuer vers Ba Be.

Le trajet n'était pas long, environ 3 heures, mais la route devenait par bout plus ''terreuse'' si je peux dire. Bref, c'était de plus en plus loin.

Il faisait froid et brumeux... alors nous n'avons pas vu grand chose. Ça rendait le paysage mystérieux. Mais en arrivant dans un village sur qui tombons-nous ? Pierre (le Marseillais) qui avait loué sa moto pour explorer seul le nord (bravo à lui!!). Coincidence moyenne puisque nous lui avions donné notre itinéraire... il ne savait juste pas s'il arriverait à se retrouver, mais coincidence trop synpathique car nous rions beaucoup ensemble. Nous passons donc l'après-midi en trio! Mais avant : dîner. Pour dîner, nous avons été dans la deuxième famille (Dong) qui nous accueillait. Même type de maison car ce sont des Tay aussi, mais eux, c'était avec une vue magnifique sur une rizière et le lac de Ba Be. Ils sont agriculteurs. Ils habitent à plusieurs dans la maison puisque les parents ont 3 enfants dont 2 sont mariés et habitent dans la maison familiale avec leurs propres épouses et enfants. Au Vietnam, la famille est très importante. En campagne, les grands-parents, parents et enfants habitent tous ensemble. Évidement, c'est l.'épouse qui vient habiter chez son mari. Toutefois, si une famille n'a que des filles, ils vont ''acheter'' un mari, c'est-à-dire payer sa famille pour que ce dernier vienne habiter chez eux et prenne leur nom de famille. Bref, beaucoup de monde.

Amélie et moi avons passé le temps de la préparation du repas dans la cuisine avec les femmes. Elles font tellement tout avec presqu'aucun outil! Et c'est siiiiiiiiii bon! Après le repas où nous avons réussi à ne pas boire trop d'alcool de riz, nous sommes allés au lac de Ba Be (avec Pierre) pour faire un tour de bateau puis une balade pour se rendre à des chutes. Nous avons beaucoup ris... mangé des bananes, bu du thé avec des paysans, regardé une madame habillée comme sur les cartes postales (oui oui ça existe car c'est leur habit traditionnel) faire des saucisses avec des intestins dans le fond d'une maison très sombre, nous avons chanté des chansons et bref, avous eu beaucoup de plaisir!

Cette soirée là, nous avons mangé les meilleurs rouleaux de la vie! C'était siiiiiiiiiiiiiii bon! Bu de l'alcool de riz, mais pas trop. Les femmes ne voulaient pas manger avec nous parce que les filles mangent dans la cuisines et les hommes dans la pièce principale... et elles ne concevaient pas que nous mangions dans la cuisine. Nous avons toutefois convaincu la mamie de venir avec nous et c'était très drôle!

Le lendemain, elles étaient toutes au travail très tôt, dans le champs au pied de la maison à faire la récolte qui est la dernière de la région. Après ils préparerons la terre pour la prochaine récolte puis 3 mois de congé (après plusieurs à travailler 20h par jour!).

Jour 3

Ba Be à Green Vietnam.

Cette route, quoique magnifique, n'était pas en très bon état. En fait, ce n'était pas une vraie route. Je m'explique. Pendant les guerres (contre les Américains et pour l'indépendance contre les Français), des routes dites stratégiques étaient construites pour permettre des déplacements. Toutefois, les guerres terminées, ces routes étaient toujours laissées à l'abandon. Il en reste donc que des morceaux qui rende les chemins difficilement pratiquables.

Difficile oui, mais pas impossible. Vive Amélie. Avec moi derrière c'était plus lourd et plus difficilement contrôlable. La moto s'est enlisée dans le sable 2 fois (chutes douces et très drôles) et une autre fois la route est devenue si mince (en plus dans une côte) que la roue avant est tombée dans un trou et hop une autre chute qui a été filmée par hasard parce que je faisais un vidéo démonstratif des mauvaises routes. Nous avons perdu de l'essence et avons taché nos vêtements... plein de sable partout, mais pas de mal!

Sur la route, nous sommes arrêtés dans un garage pour que hop achète un transformateur (qu'il n'a pas trouvé) et une dame qui y était nous a fait signe de rentrer dans son petit restaurant (on parle de deux tables) pour boire le thé qu'elle nous offraient. Encore une fois, nous nous sommes fait caresser les mains (blanches) pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'elle décide de nous prendre dans ses bras, de nous caresser et ne plus nous lâcher. C'était vraiment mignon. Elle était si contente! Quand nous sommes repartis, elle nous a pris dans ses bras (ou plutôt l'inverse car nous étions beaucoup plus grandes qu'elle) pour ensuite nous regarder partir en envoyant la main... trop contente de cette demie-heure passée avec nous. C'était génial.

Après ce parcours difficile où nous avons vu des paysages de rizières magnifiques, rencontré des mécaniciens et une femmes trop sympathiques nous sommes arrivés à Green Village. Hop n'y était jamais allé, alors il nous a été difficile de trouver l'endroit et les routes étaient très mauvaises!

Nous sommes finalement arrivés dans un endroit visuellement paradisiaque. C'est un ex soldat américain qui est à la source de ce projet. Il a combattu (contre son gré) pendant la guerre du Vietnam et il a voulu faire sa part dans la reconstruction du pays qu'il avait aidé à détruire. C'est un un endroit où ils produisent des tonnes de sortes de fruits et légumes, du tofu, de la viande, du riz, de l'alcool... et le tout est organique!! Ce projet emploie quelques dizaines de personnes et les nourrit en même temps. Ils sont en train de construire des maisons (sur pilotis, mais très luxueuses) pour accueillir des touristes et leur faire découvrir cette région reculée où peut de gens viennent. Je pense que ce sera long parce que les routes pour s'y rendre sont très mauvaises, mais bon!

C'était donc magnifique, mais celui qui est le gérant de cet endroit m'était vraiment antipathique. Il voulait nous faire croire que tout sortait de sa tête, qu'il avait tout fait ça seul et que c'était son projet (alors que tout le monde autour sait que ce n'est pas le cas ... mais ne dit rien!) Il était super imbu et moi moi moi je suis siiiiiiiiii bon! Mais les autres étaient très gentils et attentionnés!

Il y avait des bébés chiens et chats partout et plein d'animaux de ferme. (J'ai d'ailleurs appris que les poules sont capable de voler assez haut pour aller dormir sur des branches d'arbre!!! J'ai pris des photos, parce que je ne croyais pas le poulet capable de ça!!

C'était un projet intéressant, mais côté humain, c'était moins agréable que ce que nous avions connu durant nos deux premières nuits. Toutefois, nous avons été témoins de toute la préparation du repas... du meurtre du poulet à son arrivée dans notre assiette. D'ailleurs, quand ils ont été à l'étape de vider le poulet de son intérieur, j'ai observé attentivement pour me rendre compte qu'ils ont sorti un oeuf du ventre! Ohhh ça m'a impressionné ahah! Bref, voir tout ça, c'était super le fun!

Jour 4

De Green Vietnam à Vu Linh

Cette journée là a définitivement été notre favorite du trajet. Premièrement, il faisait beau et chaud, deuxièment les gens nous envoyaient plus que jamais la main, troisièment, les paysages étaient sublimes et finalement, nous avons fait des rencontres géniales.

La route en tant que telle n'était pas facile par moment, mais quand même moins pourrie que la veille. Amélie a quand même eu à travailler fort dans des côtes très abruptes de certains chemins de terres plein de trous, elle nous a fait passer dans des petits cours d'eau, monté des collines en mauvais état, etc. Et tout cela dans un paysage de rizières, de verdure, de maisons en bois, de cours d'eau et d'enfants à vélo. (D'ailleurs ai-je mentionné que plusieurs jeunes filles se promènent à vélo avec un parapluie pour éviter de prendre du soleil ?). Lorsque nous nous sommes arrêtés pour admirer un paysage trop beau pour être vrai, une femme qui passait en mobilette s'est arrêtée à côté de nous en voyant mon regard émerveillé qui la regardait passer. Elle arrivait d'un mariage (tribu des Dzaos blancs... blancs pour la couleur de leurs pantalons) et elle était donc en habit traditionnel, toute colorée, pleine de superbes bijoux en argent et la bouche toute rouge de bétel. WOW! Elle m'a dit que je pouvais la prendre en photo! Après un petit échange de signes, elle m'a demandé si j'étais en mesure de faire sortir la photo directement de l'appareil pour qu'elle la voit. Ohhh j'étais si triste de lui dire que ça ne se pouvait pas!!!

Au même moment, dans la plaine, une femme en habit traditionnel aussi (mais pas de mariage donc tissu noir sur la tête et chemise noir avec broderie de couleur au centre) traverse un cours d'eau sur de petites branches servant de pont... Avec des rires d'enfants en arrière plan. Indescriptible. Si beau comme moment!

Arrivé à Vu Linh sur le bord du lac où les pêcheurs rament avec leurs pieds, nous admirons le paysage. C'est un grand lac avec des immenses filets de pêcheurs de poissons installés un peu partout, des canots de pêcheurs de crevettes et des petits îlots éparpillés à la grandeur de l'étendue d'eau.

Ici, nous habitons dans un hôtel-projet où ce ne sont que des jeunes du villages qui travaillent et qui, en même temps, reçoivent des cours d'anglais. Ils sont si mignons à essayer de nous parler et à s'entre-aider à nous comprendre! Une langue c'est long à apprendre, mais c'est possible (j'en suis un bon exemple ahah!)

Le soir, une de leurs amies du village se marie avec un autre de leurs amis. OUH LALA, nous sommes invitées avec deux autres françaises (dont une qui vit à Hanoï et qui avait décidé d'aller visiter l'endroit après en avoir entendu parlé). AYOYE. Nous avons mangé, bu, crié et donc participé à ce mariage tout en couleur d'un couple de jeunes (très jeunes Dzaos blancs toujours). Alors que tout le monde mangeait assis à terre autour d'immenses assiettes pleines de tout plein de merveilleux petits plats (dont la découverte d'Amélie : le boeuf cuit dans du sang!)+(vive le pâté vietnamien avec de la sauce soya) et buvait à l'infini de l'alcool de riz, la mariée et ses deux filles d'honneur étaient assises dans un coin reculé de la maison à recevoir une à une les félicitations des invités. BORING! Assises en indien, les trois jeunes femmes vêtues d'habits traditionnels dont j'ai parlé plus haut, allaient passer 2 jours dans ce petits coin!!!!

Dans un autre coin (celui qui est devenu mon coin favori), les mères, grandes-mères et arrières grands-mères aux dents noires qui boivent du thé en chiquant du bétel. Je me suis d'ailleurs fait préparer le petit mélange à mastiquer... racine, feuilles, tabac... J'ai eu la bouche rouge toute la soirée! C'est un goût horrible et tu ne dois pas avaler, donc je crachais sans cesse dans le crachoir (dont j'ai renversé une bonne partie à terre en voulant prendre une photo... ok, niaiseux, mais l'alcool de riz avait fait effet!) Qu'est-ce qu'on ne peut pas faire pour s'intégrer!!

(En passant, boire de l'alcool de riz c'est une expérience! On doit d'abord encourager tout le monde à boire en même temps (ça sonne comme Aï Ba Yo!) pour ensuite trinquer (chukcheqoué (je dis ça au son!!)) pour finir avec un autre mot que je ne saurais qui finit en OU et qui veut dire que tu remercies l'autre d'avoir vu avec toi! Alors quand tu es 10 à boire, bien tu sers la main à 10 personnes après!)

La soirée a été géniale, mais bruyante et certains garçons étaient ''colleux'', mais comprenaient le non après qu'il ait été dit 4 fois, donc ce n'était pas siiiiii pire :)

Le retour vers notre lit a été un peu long car nous n'avions que la lune pour nous éclairer dans des chemins très terreux, inégaux et parfois plein d'eau!

Jour 5

Retour vers Hanoï! Une LONGUE journée ou nous avons eu mal aux fesses comme jamais! Le divertissement agréable de la journée de route (comme tous les jours du voyage ) était de crier des ''Hello'' (Amélie) et à envoyer la main (moi) en réponse à tous les enfants, adolescents et adultes qui nous saluaient. Wow.

Ah oui! Et c'est cette journée là que nous nous sommes lancées : Nous avons mangé du chien! Oui oui, nous sommes au Vietnam, et bien il faut faire comme lesVietnamiens! Voilà c'est fait et ... c'est bon!
Bref... une ''voyage'' dans un voyage où nous avons eu la chance de se rapprocher de la culture vietnamienne... celle des paysans du moins! Nous avons pénétré dans leurs vies le temps d'une journée ou d'une soirée, nous avons vu la vie différement et nous en sommes extrêmement contentes! C'était juste génial. En plus, nous avons appris des trucs aussi étranges que : les buffles ont peur de nous car, selon les Vietnamiens, nous sentons le tigre!!! Ça ce serait causé par le fait que l'on mange plus de viande qu'eux. Et nous avons vu énormément de femmes travailler et d'hommes regarder... mais bon, je ne jugerai pas car je ne sais pas si c'est le hasard!! :P

Retour en ville avec accrochage, nous avons frappé une roue de vélo (à 10km/h) et un bus, par conséquent) à freiner en nous touchant la roue. Rien de grave. Le frein de notre moto à péter et le moteur s'est mis à faire de la fumée ... mais nous sommes arrivées saines et sauves, juste à temps pour aller prendre notre train de nuit vers Hué sur la côte.

À côté de la gare, nous avons manger des hamburgers au Lotteria (leur McDo) ... il fallait bien essayer. C'était mauvais, le poulet étrange, mais les frites correctes!

Nous arrivons dans notre cabine de train (soft sleeper nous avions pris)... et qui ne s'y trouve pas ? Un hasard extraordinaire fait que ce sont un couple de Québécois de Prévos qui ont 72 ans, qui sont en voyage pendant 4 mois ½ et qui connaissent le défun mari de la soeur de mon grand-père (!!!). Ils étaient trop géniaux et aventuriers. J'adore... C'était très agréable. Je suis contente que nous soyions tombées sur eux. À travers tous les Vietnamiens et autres voyageurs, nous avions les meilleurs partener de cabines :) Ils étaient siiiiiiiiiiiiiii cuuuuuuutes! Amour de moi instantané pour eux!

Dodo! (vive les sleeper mous!)