Nous avons décidé de prendre un train de jour après avoir essayé le train de nuit, le bus de jour et le bus de nuit! C'est tout ce qui manquait! C'est fait. Nous voilà assises dans un train brun à l'ambiance brune. Je dis ça parce qu'il y avait du monde partout, des fumeurs, des mangeurs, des ronfleurs, des ricaneurs... Mélange d'odeurs, d'images et de sons. C'était chouette!
L'arrivée à Saigon (je l'appelerai comme ça parce que tous les Vietnamiens l'appellent ainsi malgré le changement de nom qui date des années 70) est plutôt spectaculaire. À chaque endroit où le train croise une rue, il y a des centaines de motos qui attendent de pouvoir traverser. Nous avions entendu parler de la quantité phénoménale de bicyclettes, motos et scooters, mais là, nous la voyions! Entre ces intersections, les maisons en taules, des vêtements qui sèchent, des gens qui jouent au échecs chinois, d'autres qui fument leur cigarette, des enfants qui crient... beaucoup de déchets, de saletés, des murs qui donnent l'impression de s'écrouler lentement, des grillages, etc. Nous sommes sans doute passées par des quartiers pauvres, du moins c'est l'image que ça donnait.
En arrivant, nous avons marché les quelques kilomètres qui nous séparaient du quartiers des ''routards'', c'est-à-dire des hôtels bon marché. Ça nous a pris énormément de temps s'y rendre. Non pas parce que nous étions perdues, mais bien parce que le trafic bloquait toutes les rues. On ne parle pas d'un gros trafic, mais d'un INCROYABLE trafic. Plus personne ne bouge, faire moins d'un kilomètre peut prendre 45 minutes, les motos sont si entassées qu'il est pratiquement impossible de passer entre celles-ci, c'est la même chose sur les trottoirs : que faire ? Rire. C'était si irréel, que c'était drôle. Les gens riaient de nous qui rions. Chacun essayait de tourner sa roue avant pour nous permettre de nous frayer un chemin. Nous y sommes arrivées, mais ça a été très long.
Ce soir là, nous avons rencontré un Irlandais hyperactif, amoureux du Vietnam et qui y était venu déjà plusieurs fois. Il nous conseil sur la fin de notre itinéraire. Ce fut très apprécié!
Jour 47-48-49 : Saigon
Durant les jours qui ont suivi, Carl (le copain de mon amie Geneviève) et Laurent (le meilleur ami dudit copain) sont arrivés en ville à intervalle de deux jours (le deuxième s'étant amouraché d'une Australienne au Cambodge). Nous nous sommes promenés dans différents quartiers, nous avons été au musée de la guerre, à la poste, boire des bières, etc. Pas grand chose en fait, juste la vie de ville.
Une chose que nous avons faite avant leur arrivée : les tunnels de Cuchi. Ils sont très fameux ces tunnels creusés par les Viet Congs pendant la guerre contre les Américains. C'est très impressionnant et notre guide était vraiment excellent.
En gros :
Les Viet Congs, qui étaient alliés avec les Vietnamiens du nord contre le gouvernement de Saigon et les Américains, se sont creusés 250km de tunnels souterrains (qui allait de Saigon au Cambodge et dont une grande partie se trouvait dans la région de Cuchi) pour pouvoir faire la guerre en restant cachés. Leur stratégie a si bien fonctionné que ça a pris quelques années avant qu'ils soient découverts (suite à la torture de prisonniers). Ce système de tunnels était très élaboré. Il y avait 3 étages, le plus bas se trouvant à 10 mètres sous terre avec un système de ventilation en bambou, très bien camoufflé à la surface de la terre, ce qui empêchait les ennemis de les trouver. (Il faut dire aussi qu'ils étaient en pleine jungle). Les entrées étaient tout aussi bien camoufflées et étaient si petites que seuls les mini Viet Congs (mini dans le sens de très maigres puisqu'ils ne se nourissaient pratiquement que de tapioca (très bon, nous avons goûté) et de quelques fruits) pouvaient y rentrer. Une fois rentrés, ils rempaient ou marchaient en petit bonhomme. Les tunnels étaient construits en zigzags et en collines au cas où un ennemis réussisse à y pénétrer! Ça lui compliquerait la tache pour tirer du fusil!
L'arrivée à Saigon (je l'appelerai comme ça parce que tous les Vietnamiens l'appellent ainsi malgré le changement de nom qui date des années 70) est plutôt spectaculaire. À chaque endroit où le train croise une rue, il y a des centaines de motos qui attendent de pouvoir traverser. Nous avions entendu parler de la quantité phénoménale de bicyclettes, motos et scooters, mais là, nous la voyions! Entre ces intersections, les maisons en taules, des vêtements qui sèchent, des gens qui jouent au échecs chinois, d'autres qui fument leur cigarette, des enfants qui crient... beaucoup de déchets, de saletés, des murs qui donnent l'impression de s'écrouler lentement, des grillages, etc. Nous sommes sans doute passées par des quartiers pauvres, du moins c'est l'image que ça donnait.
En arrivant, nous avons marché les quelques kilomètres qui nous séparaient du quartiers des ''routards'', c'est-à-dire des hôtels bon marché. Ça nous a pris énormément de temps s'y rendre. Non pas parce que nous étions perdues, mais bien parce que le trafic bloquait toutes les rues. On ne parle pas d'un gros trafic, mais d'un INCROYABLE trafic. Plus personne ne bouge, faire moins d'un kilomètre peut prendre 45 minutes, les motos sont si entassées qu'il est pratiquement impossible de passer entre celles-ci, c'est la même chose sur les trottoirs : que faire ? Rire. C'était si irréel, que c'était drôle. Les gens riaient de nous qui rions. Chacun essayait de tourner sa roue avant pour nous permettre de nous frayer un chemin. Nous y sommes arrivées, mais ça a été très long.
Ce soir là, nous avons rencontré un Irlandais hyperactif, amoureux du Vietnam et qui y était venu déjà plusieurs fois. Il nous conseil sur la fin de notre itinéraire. Ce fut très apprécié!
Jour 47-48-49 : Saigon
Durant les jours qui ont suivi, Carl (le copain de mon amie Geneviève) et Laurent (le meilleur ami dudit copain) sont arrivés en ville à intervalle de deux jours (le deuxième s'étant amouraché d'une Australienne au Cambodge). Nous nous sommes promenés dans différents quartiers, nous avons été au musée de la guerre, à la poste, boire des bières, etc. Pas grand chose en fait, juste la vie de ville.
Une chose que nous avons faite avant leur arrivée : les tunnels de Cuchi. Ils sont très fameux ces tunnels creusés par les Viet Congs pendant la guerre contre les Américains. C'est très impressionnant et notre guide était vraiment excellent.
En gros :
Les Viet Congs, qui étaient alliés avec les Vietnamiens du nord contre le gouvernement de Saigon et les Américains, se sont creusés 250km de tunnels souterrains (qui allait de Saigon au Cambodge et dont une grande partie se trouvait dans la région de Cuchi) pour pouvoir faire la guerre en restant cachés. Leur stratégie a si bien fonctionné que ça a pris quelques années avant qu'ils soient découverts (suite à la torture de prisonniers). Ce système de tunnels était très élaboré. Il y avait 3 étages, le plus bas se trouvant à 10 mètres sous terre avec un système de ventilation en bambou, très bien camoufflé à la surface de la terre, ce qui empêchait les ennemis de les trouver. (Il faut dire aussi qu'ils étaient en pleine jungle). Les entrées étaient tout aussi bien camoufflées et étaient si petites que seuls les mini Viet Congs (mini dans le sens de très maigres puisqu'ils ne se nourissaient pratiquement que de tapioca (très bon, nous avons goûté) et de quelques fruits) pouvaient y rentrer. Une fois rentrés, ils rempaient ou marchaient en petit bonhomme. Les tunnels étaient construits en zigzags et en collines au cas où un ennemis réussisse à y pénétrer! Ça lui compliquerait la tache pour tirer du fusil!
Les entrées étaient identifiables grâce à des indices très bien cachés. Même pendant la mousson ils n'y avait pas de danger pour une inondation puisque les ''fermetures'' d'entrées étaient faites en feuilles de palmiers qui grossissent et deviennent imperméables lorsqu'elles sont mouillées. En plus, il y avait un système pour évacuer la fumée de la cuisine et la faire passer pour la brume du matin! (Donc toute cuisson se faisait avant 7 heures le matin).
Un peu partout dans la jungle, ils avaient installé des trappes meurtrières dans lesquelles tombaient les victimes pour se faire transpercer ou écraser par des systèmes élaborés avec des morceaux de bambous (ça a l'air de rien, mais c'était vraiment efficace). En plus, les Viet Congs réutilisaient les bombes que lançaient les ''méchants'' pour se faire leur propres armes.
Bref, ils étaient si bien organisés que pendant quelques années, les Américains ne comprenaient pas comment il était possible qu'il n'y ait personne puis soudainement, la nuit tombée, des soldats se fassent tuer et qu'il n'y ait aucune trace de meurtrier. Wouuuuuu!
La plupart des guerriers Viet Congs les plus meurtriers étaient des adolescents dont les familles entières avaient été tuées. Ils travaillent nuit et jour à constuire et enterrer des obus, à installer des pièges, etc. Un général américain aurait même dit d'un d'entre eux que s'il avait été ''on the good side'' il lui aurait décerné un prix d'honneur puisqu'à lui seul il avait été capable (pendant une heure complète) d'empêcher des dizaines de soldats ennemis d'avancer .
Bref, cette organisation leur a permis de rester introuvables très longtemps. Toutefois, lorsque les tunnels ont été découverts à cause de la torture de prisonniers, les Américains on lourdement bombardé toute la région (encore plus que ce qu'ils avaient déjà fait), ce qui en a détruit une grande partie. Au début de la guerre, ils étaient 16 000 à habiter ces tunnels, mais à la fin, ils n'étaient plus que 4 000.
Nous avons pu aller dans un tunnel (qui a été doublé de taille pour les visiteurs étrangers). Avant c'était un trou ridiculement petit dans lequel je ne rentrerai même pas. Même agrandit, il fait chaud, humide, noir, bref je sais que l'instinct de survie est plus fort que tout, mais y vivre pendant des années ? Chapeau.
Musée de la guerre.
C'est là que l'on voit, grâce au travail des journalistes et photographes, que cette guerre a été violente, chimique et barbare. Des centaines de photos, de témoignages (Vietnamiens et Américains, victimes et bourreaux) nous sont exposés. J'ai eu le goût de pleurer tout le long. Beaucoup de journalistes et de photographes font partie des victimes, certains d'entre eux se sont même mis à combattre. Intense.
Côté chimique, le Vietnam semble avoir été un laboratoire pour les Américains. Ils ont détruit toutes les ressources naturelles du pays, il n'y avait pratiquement plus de quoi manger. Les villages, même les plus petits étaient pillés et brûlés. Les habitants étaient tués violamment, coupés en morceaux, battus à mort. Selon les témoignages d'anciens combattants, les soldats américains étaient simplement devenus fous, alors que d'autres (déjà fous je dirais) laissaient sortir une violence incroyable. Ils tuaient pour tuer car l'ordre était de tous les éliminer. La torture était atroce. On parle de couper une jambe par petit morceau (même d'enfants de 10 ans) pour les faire parler. Un s'est fait couper jusqu'aux deux hanches et il n'a jamais rien dis. Coucher les gens sur des tables, la tête plus basse que les pieds et leur faire couler de l'eau savonneuse dans les poumons par le nez, les brûler, les défigurer, tout ce que vous voudrez. Atroce. Souvent c'était dans les prisons, sinon directement dans les villages. Gratuitement.
Un peu partout dans la jungle, ils avaient installé des trappes meurtrières dans lesquelles tombaient les victimes pour se faire transpercer ou écraser par des systèmes élaborés avec des morceaux de bambous (ça a l'air de rien, mais c'était vraiment efficace). En plus, les Viet Congs réutilisaient les bombes que lançaient les ''méchants'' pour se faire leur propres armes.
Bref, ils étaient si bien organisés que pendant quelques années, les Américains ne comprenaient pas comment il était possible qu'il n'y ait personne puis soudainement, la nuit tombée, des soldats se fassent tuer et qu'il n'y ait aucune trace de meurtrier. Wouuuuuu!
La plupart des guerriers Viet Congs les plus meurtriers étaient des adolescents dont les familles entières avaient été tuées. Ils travaillent nuit et jour à constuire et enterrer des obus, à installer des pièges, etc. Un général américain aurait même dit d'un d'entre eux que s'il avait été ''on the good side'' il lui aurait décerné un prix d'honneur puisqu'à lui seul il avait été capable (pendant une heure complète) d'empêcher des dizaines de soldats ennemis d'avancer .
Bref, cette organisation leur a permis de rester introuvables très longtemps. Toutefois, lorsque les tunnels ont été découverts à cause de la torture de prisonniers, les Américains on lourdement bombardé toute la région (encore plus que ce qu'ils avaient déjà fait), ce qui en a détruit une grande partie. Au début de la guerre, ils étaient 16 000 à habiter ces tunnels, mais à la fin, ils n'étaient plus que 4 000.
Nous avons pu aller dans un tunnel (qui a été doublé de taille pour les visiteurs étrangers). Avant c'était un trou ridiculement petit dans lequel je ne rentrerai même pas. Même agrandit, il fait chaud, humide, noir, bref je sais que l'instinct de survie est plus fort que tout, mais y vivre pendant des années ? Chapeau.
Musée de la guerre.
C'est là que l'on voit, grâce au travail des journalistes et photographes, que cette guerre a été violente, chimique et barbare. Des centaines de photos, de témoignages (Vietnamiens et Américains, victimes et bourreaux) nous sont exposés. J'ai eu le goût de pleurer tout le long. Beaucoup de journalistes et de photographes font partie des victimes, certains d'entre eux se sont même mis à combattre. Intense.
Côté chimique, le Vietnam semble avoir été un laboratoire pour les Américains. Ils ont détruit toutes les ressources naturelles du pays, il n'y avait pratiquement plus de quoi manger. Les villages, même les plus petits étaient pillés et brûlés. Les habitants étaient tués violamment, coupés en morceaux, battus à mort. Selon les témoignages d'anciens combattants, les soldats américains étaient simplement devenus fous, alors que d'autres (déjà fous je dirais) laissaient sortir une violence incroyable. Ils tuaient pour tuer car l'ordre était de tous les éliminer. La torture était atroce. On parle de couper une jambe par petit morceau (même d'enfants de 10 ans) pour les faire parler. Un s'est fait couper jusqu'aux deux hanches et il n'a jamais rien dis. Coucher les gens sur des tables, la tête plus basse que les pieds et leur faire couler de l'eau savonneuse dans les poumons par le nez, les brûler, les défigurer, tout ce que vous voudrez. Atroce. Souvent c'était dans les prisons, sinon directement dans les villages. Gratuitement.
Il y a même un témoignage d'un soldat américain qui dit qu'alors qu'il se promenait dans une campagne avec un de ses compagnons, deux petits garçons d'environ 6 et 8 ans sont sortis d'un champs de maïs pour marcher sur le chemin. Ledit compagnon, a tiré sur le plus vieux qui s'est laissé tombé sur le plus petit, comme pour le protéger. Le soldat s'est tout de même approché des deux pour les tuer. Ils ne faisaient que marcher.
C'était vraiment tuer pour tuer et essayer des produits chimiques illégaux et grosse quantité. (De nombreux enfants de Vietnamiens et de soldats américains sont né difformes à cause de ça)
Bref, de la barbarie gratuite à l'état pur. Triste et fâchant. Le plus beau là-dedans, c'est que les Vietnamiens ne semblent même plus en vouloir aux Américains. Du moins c'est ce que disent plusieurs d'entre eux. Toutefois, ça reste dans la mémoire collective et tous les enfants des campagnes pensent que tous les blancs sont des Américains. Leurs parents leur ayant sûrement parlé souvent des ''blancs'', c'est l'association automatique qu'ils font. Même les jeunes adultes. Ça ne les empêche pourtant pas de se précipiter sur le bord de la route pour nous envoyer la main, nous saluer et nous faires de superbes sourires.
Saigon... Revenons à Saigon. C'est une grande ville avec ses quartiers, ses centres d'achats, ses marchés. Beaucoup de gens, de véhicules, de poussière et de déchets. Beaucoup de restaurants, de stands de rue, de parcs et d'endroits moins bruyants.
Ça reste le chaos... chaos dans lequel le copain de mon amie se lancera en moto malgré les commentaires des gens rencontrés dans un bar un certain soir qui lui disaient qu'il était fou! Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que ça rend la chose encore plus intéressante qu'elle ne l'est déjà! Je suis certaine que tout ira bien!
C'était vraiment tuer pour tuer et essayer des produits chimiques illégaux et grosse quantité. (De nombreux enfants de Vietnamiens et de soldats américains sont né difformes à cause de ça)
Bref, de la barbarie gratuite à l'état pur. Triste et fâchant. Le plus beau là-dedans, c'est que les Vietnamiens ne semblent même plus en vouloir aux Américains. Du moins c'est ce que disent plusieurs d'entre eux. Toutefois, ça reste dans la mémoire collective et tous les enfants des campagnes pensent que tous les blancs sont des Américains. Leurs parents leur ayant sûrement parlé souvent des ''blancs'', c'est l'association automatique qu'ils font. Même les jeunes adultes. Ça ne les empêche pourtant pas de se précipiter sur le bord de la route pour nous envoyer la main, nous saluer et nous faires de superbes sourires.
Saigon... Revenons à Saigon. C'est une grande ville avec ses quartiers, ses centres d'achats, ses marchés. Beaucoup de gens, de véhicules, de poussière et de déchets. Beaucoup de restaurants, de stands de rue, de parcs et d'endroits moins bruyants.
Ça reste le chaos... chaos dans lequel le copain de mon amie se lancera en moto malgré les commentaires des gens rencontrés dans un bar un certain soir qui lui disaient qu'il était fou! Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que ça rend la chose encore plus intéressante qu'elle ne l'est déjà! Je suis certaine que tout ira bien!
La guerre a vraiment été épouvantble pour le Vietnam, je me rappelle de ce musée, nous y avons passé quasiment 4h... On a aussi marché ds les tunnels Cuchi et j'en suis ressorti 15min plus tard le chandail complètement trempé. Vive le chaos et les motos !
RépondreSupprimerC'est vrendredi au boulot et je suis en train de me remettre à jour ds ton blog ;-)